Revue Madeloc N°43

Perpignan, mai 1956

« Ézéchiel, mage chaldéen »

Article de Gabriel Blanc

François Brousse, qui nous a déjà donné des poésies d’une haute inspiration ésotérique en commentant aujourd’hui un des livres les plus mystérieux de la Bible, se révèle un exégète aussi habile que pertinent.

Si, à son sens, on s’en tient tant aux inter­prétations de la Kabbale qu’à un ésotérisme vieux comme Cosmos lui-même, puisque ce que nous appelons Création constitue, à pro­prement parler, un accident, une étape, une simple figuration phy­sique et psychique dans l’Universel, on se rend compte que le monde de l’esprit comme le monde sensible, avec ce point d’interrogation qui est Dieu, l’Un, l’Absolu, l’Incréé, est, parmi la longue file des réincarnations et des transmigrations, en évolution constante vers un devenir de perfectionnement.

Système éminemment ingénieux dont nous pouvons suivre le processus, qui permet au coureur que nous sommes, d’entrevoir à travers le prisme de nos mutations successives, l’aboutissement final vers lequel nous sommes irrémé­diablement entraînés.

Cette doctrine, assez consolante en soi, nous rend saisissable la voix des prophètes et nous aide à comprendre le but précis apporté par les grands Initiés, les Zoroastre, les Bouddha, les Apollonius de Tyane et, pour suivre jusqu’au bout la pen­sée de Monsieur Brousse, Jésus lui-même.

Comme autant de lampes répandues dans le sanctuaire, ils sillon­nent et illuminent d’un éclat puissant le chemin du salut et du savoir. Et ici se pose immédiatement un problème, pour nous d’une rare acuité. Si les prophéties sont fausses, toute exégèse est enta­chée du même vice.

Que nous sert alors d’essayer de déterminer les relations de cause à effet et, dans le gouffre insondable des Nom­bres, disséquer le particulier pour atteindre l’universel.

Certes, un prophète, digne de ce nom, ne saurait ni se mentir, ni nous mentir.

Son message, pour être valable, pour avoir une autorité, doit donc émaner de la source première, celle d’où découle toute Initiative, toute Lumière.

Ceci admis, le problème revêt immédiatement une nouvelle appa­rence et ce qui, préalablement, nous apparaissait comme plein d’obscurité, fourmillant de contradictions et d’erreurs, devient alors une réalité concrète.

Tels sont les points qu’avec un souci évident d’interprétation, Monsieur Brousse tend à dégager du livre d’Ezé­chiel, Mage Chaldéen, homme passionnel et inspiré.

J’avoue pour ma part et je le dis sans ambages ne pas partager les idées de Mon­sieur Brousse. Je ne peux, par contre, que louer sa profonde éru­dition, la connaissance parfaite d’un sujet auquel il consacre le meilleur de lui-même.

 

Gabriel Blanc

Revue Madeloc N°43, Perpignan, mai 1956

Ézéchiel, mage chaldéen, Perpignan, Imp. Viers, 1955 (Réédité dans Les Secrets kabbalistiques de la Bible, Clamart, 2e  éd., La Licorne Ailée, 1987) 

Table des matières

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« Le cygne noir » – « Tableautin » – Poèmes de François Brousse

« Le cygne noir » – Poème inédit ?

« Tableautin » – Poème inédit ?

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