Revue Madeloc N°47

Perpignan, septembre-octobre 1956

« Marbre oublié »

Poème de François Brousse

Vieux satyre de marbre au rire sardonique

Dont un lierre agrandit les oreilles velues,

Tu remues dans ton coeur sous des cieux révolus

Les Dieux fondamentaux et l’éther harmonique.

Un vent prodigieux où rugit la panique,

Brisant aigle et colombe, a dans son vaste flux,

Chassé les Immortels, ces astres chevelus

Qui vont s’éteindre au fond de la ténèbre unique.

Mais si l’Olympe est mort, l’univers est vivant !

Sous tes yeux rajeunis viennent danser souvent

Des filles aux seins blancs comme la fraîche aurore.

Et ta flûte de pierre a laissé s’envoler

Un chant plaintif et tendre et triomphal encore

Que les bois ont repris sous les nuits étoilées…

Revue Madeloc N°47, Perpignan, septembre-octobre 1956

Poème « Marbre oublié » (01-07-1956) publié dans Voltiges et Vertiges, Perpignan, Imp. Labau, 1970 (Œuvres poétiques t. II, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1988, p. 104)

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« Marbre oublié » – Poème de François Brousse