Revue Sources et Flammes N°2

Paris-Perpignan, Printemps 1980

Diapason

Les arbres pleins d’oiseaux se balancent au vent
Qui, de leurs cris aigus, creusent le crépuscule.
L’étincelante armée des étoiles circule
Là-haut, parmi les cieux faits d’un marbre vivant.

Il est temps de chanter d’un mode plus savant
Les cloches alanguies dans le soir qui recule,
Et d’aspirer ta paix, stellaire molécule,
Dans les espoirs d’après et les douleurs d’avant.

Du fond des bois ombreux, quel démon nous fascine ?
La rivière aux doigts blancs caresse les racines,
La lune aux yeux d’azur verdit les pas du jour ;

Et la sombre senteur de la Terre s’exhale
Tandis qu’au loin la Mer, amante colossale,
Se tord sous l’ouragan plein de haine et d’amour.

François Brousse

Revue Sources et Flammes N°2, Paris-Perpignan, printemps 1980

Poème publié dans L’Angélus des rêves, Éd. Saint-Germain-des-Prés, Paris, 1978, p. 13 (2e éd., Clamart, La Licorne Ailée, 1989)

Diapason

Les arbres pleins d’oiseaux se balancent au vent
Qui, de leurs cris aigus, creusent le crépuscule.
L’étincelante armée des étoiles circule
Là-haut, parmi les cieux faits d’un marbre vivant.

Il est temps de chanter d’un mode plus savant
Les cloches alanguies dans le soir qui recule,
Et d’aspirer ta paix, stellaire molécule,
Dans les espoirs d’après et les douleurs d’avant.

Du fond des bois ombreux, quel démon nous fascine ?
La rivière aux doigts blancs caresse les racines,
La lune aux yeux d’azur verdit les pas du jour ;

Et la sombre senteur de la Terre s’exhale
Tandis qu’au loin la Mer, amante colossale,
Se tord sous l’ouragan plein de haine et d’amour.

François Brousse

Revue Sources et Flammes N°2, Paris-Perpignan, printemps 1980

Poème publié dans L’Angélus des rêves, Éd. Saint-Germain-des-Prés, Paris, 1978, p. 13 (2e éd., Clamart, La Licorne Ailée, 1989)

 « La purification »

 

Article de François Brousse

Perpignan, au Palmarium – Pâques 1976

(Extrait)

Il est nécessaire d’aboutir au végétarisme total. Si vous n’y parvenez pas, vous n’arriverez jamais à connaître l’absolue vérité. C’est une vérité absolue que je vous dis là…

J’ai prodigué mon enseignement à un garçon, devenu un très grand yoghi, qui a rencontré bien des mésaventures et beaucoup d’obstacles à sa réalisation spirituelle, simplement parce qu’il n’avait pas éliminé tout aliment impur.

Si vous êtes carnivores, vous portez sur vous le karma des animaux, ce qui est déjà très triste, De plus, vous brutalisez votre corps, il n’est pas fait pour une nourriture sanguinaire et vous lui imposez des aliments autres que ceux que sa noble nature réclame. Il se révolte, et c’est de là que proviennent la plupart des maladies. Comme, par ailleurs, les animaux que vous mangez ont été immolés dans le désespoir, vous créez une barrière karmique qui vous empêche de réaliser votre moi profond.

Certains se demandent si Jésus était végétarien et répondent négativement, c’est faux ! D’après les Apocryphes, Jésus s’adonnait au végétarisme. L’Évangile secret de saint Jean, notamment, affirme qu’il existe deux tables : la table du démon et la table de Dieu. La table du démon est couverte d’animaux massacrés : poulets, cochons, bœufs, moutons, gibier et c’est à cet endroit fatal que siègent les hommes matériels. Le sang ruisselle de leurs mâchoires et ils communient avec le démon (le « démon » entre guillemets, bien entendu, c’est‑à‑dire les forces inférieures et rétrogrades de l’univers).

La table de Dieu s’écroule au contraire sous les fruits, les céréales et les légumes. Elle est aérée et baignée par les rayons du Soleil. C’est là que doivent s’attabler les enfants de Dieu qui veulent atteindre la liberté.

Il est évident que cela ne suffit pas ! C’est seulement un commencement. […]

La nourriture pure donne énormément de forces magnétiques. Le tout est de diriger ces énergies vers une étoile vivante, brasillante et bénéfique et de les appliquer à quelque chose de supérieur. Tout est là ! Le végétarisme purifie le corps et c’est par cette purification que commence la véritable initiation.

L’animal possède une âme dite « âme astrale. » Lorsqu’il meurt, son âme astrale s’en va mais ses rayonnements demeurent dans sa chair. C’est comme une relique, et quand vous ingurgitez un peu de son cadavre, vous absorbez les sentiments qui restent enfermés dans ses molécules. Ces sentiments, surtout ceux du dernier moment, celui où il est tué ou massacré, se nomment la peur, la violence et l’angoisse. Vous dévorez tout cela en même temps que sa viande.

Et un beau jour, sans trop savoir pourquoi, vous avez un accès de colère : c’est l’animal que vous avez mangé ; vous avez un accès d’épouvante : c’est l’animal que vous avez mangé ; vous avez une angoisse déprimante : c’est l’animal que vous avez mangé et qui se venge comme il peut.

Il faut remplacer l’animal par des aliments purs, notamment par la béatitude calme des plantes. Elles n’ont pas d’âme astrale, mais seulement un corps éthérique ou vital. Par les végétaux, vous n’absorbez que la vie, sans agitation, sans bouleversement, sans bagarre.

La plante souffre, je veux bien, mais d’une manière extrêmement diffuse, qui n’a rien à voir avec la façon précise des animaux et des êtres humains. À sa manière, la plante éprouve des sentiments. Mais, pour qu’ils puissent s’exprimer pleinement, un système nerveux centralisé est indispensable. C’est ainsi qu’il suffit de couper quelques petits nerfs pour supprimer les douleurs faciales les plus vives. Les nerfs qui transportent la douleur, une fois sectionnés annulent la souffrance.

Cette expérience prouve très bien que la douleur est un sens qui se transmet au moyen d’organes dolorifères et d’un système nerveux particulier, à des centres réceptifs. Les centres n’existent qu’à l’état profondément inconscient dans la plante.

De toutes façons, il nous faut, pour nous nourrir, choisir entre deux douleurs : ou bien la douleur vague, diffuse et presque impersonnelle de la plante, ou bien la douleur nette, vive et personnalisée de l’animal. C’est une question de degré dans l’intensité de la sensation.

Le mieux serait de ne pas manger du tout et de se nourrir seulement du prâna atmosphérique. Certains Êtres y parviennent. Une grande Yoghini indienne est restée soixante‑dix ans sans rien absorber et Thérèse Neumann a vécu plusieurs dizaines d’années en prenant simplement une hostie par jour.

Nous n’avons pas encore atteint ce haut niveau de développement et puisque nous sommes obligés de vivre et donc de manger, il est préférable de choisir des aliments beaucoup moins chargés de douleur que la nourriture carnée.

La première chose à faire est donc essentiellement de transformer la diététique, discipline ennuyeuse, mais indispensable. C’est une première ascèse.

Il faut ensuite purifier l’âme.

[…]

François Brousse

Revue Sources et Flammes N°2, Paris, Printemps 1980

Republié sous le titre « Les trois purifications » dans Revue BMP N°62, novembre 1988, (Clamart, Éd. La Licorne Ailée)

Table des matières

Sources et Flammes N°2

« La purification » – Article de F. Brousse (Pâques 1976, Perpignan, au Palmarium)

« Saturne au bœuf joue en l’eau… » – F. Brousse interviewé par F. Villée (Pâques 1976, Perpignan, au Palmarium)

« Diapason » – Poème de F. Brousse

« Les pronostics de F. Brousse de 1939 à 1945 (I/II) » – F. Brousse interviewé par F. Villée

« Seul » – Poème de François Brousse (INÉDIT ?)

« Fleur » – Poème de François Brousse (INÉDIT ?)

« Merci pour vos encouragements […] » – Article de F. Villée ? – Où il est question de F. Brousse

Stage AIA – Article de François Villée ? – Stage avec F. Brousse au Café de la Loge

Session du Yoga solaire à Prades avec F. Brousse et Gilberte Durand