Les mystères de la mort – Partie I/II
Les mystères de la mort – Partie I/II
Il y a trois ou quatre théories dont il faut bien que je vous entretienne : la théorie matérialiste ; la théorie catholique, chrétienne et musulmane ; la théorie des témoins de Jéhovah, celle de l’immortalité conditionnelle ; et enfin, la quatrième théorie, qui remonte aux premiers âges de l’humanité, c’est-à-dire à l’animisme et aux cultes des ancêtres qui prétendent qu’après les portes de la mort, il y a un immense voyage qui s’ouvre devant les pas mystérieux de l’âme.
François Brousse
Conf. « Secrets et mystères de la transmigration des âmes », Toulouse, 30 janv. 1983

Voyage de l’âme après la mort
La première mort concerne le corps physique. La deuxième mort concerne le corps éthérique. À la mort du corps éthérique, le corps astral est transporté, si nous en croyons Plutarque et Saint-Yves d’Alveydre, à travers le cône d’ombre de la Terre. Pendant ce voyage, les images de sa vie passée se montrent au défunt, mais des images inversées. C’est à dire que, s’il a conçu des pensées de violence, de colère et de haine, ces pensées se manifestent sous forme d’animaux plus ou moins monstrueux qui peuplent de cauchemars son errance dans l’espace. Mais les justes, qui n’ont pas eu ces pensées de destruction, sont transportés comme dans une sorte de sommeil délicieux peuplé de rêves agréables. Et l’on arrive sur la Lune, astre des mystères.
Que se passe-t-il sur la Lune ? Il se produit la destruction du corps astral, qui compte parmi les composés matériels. Il subit le choc des rayons cosmiques et d’autres rayons que nous ne connaissons pas qui, à travers l’atmosphère extrêmement ténue de la Lune, s’emparent de cette forme fluidique. Elle peut revêtir deux textures. Ou bien la forme fluidique appartient à un être terriblement passionnel, attaché par toutes les fibres aux plaisirs purement terrestres. Dans ce cas, que va-t-il se passer ? Une souffrance plus ou moins grande, étant donné que la cohésion des molécules et des atomes d’ordre astral est extrêmement solide. Ils résisteront au choc des rayons cosmiques ou des rayons célestes, qui vont creuser de profondes brèches douloureuses et brûlantes, jusqu’à ce que le corps astral soit anéanti. Cela peut s’étendre sur quelques jours, quelques mois, quelques années. C’est là l’origine de la croyance au purgatoire, avec l’idée du feu purificateur. Par contre, si vous avez affaire à une âme surtout pétrie d’idéalisme, et qui s’est occupée essentiellement de choses divines, avec des pensées de générosité, des élans vers l’amour, la vérité et la beauté, sa forme astrale est tissée d’une substance extrêmement subtile et dont les atomes flottent séparés les uns des autres. Lorsque viennent le rayon cosmique et le rayon céleste, la forme astrale disparaît comme un nuage léger quand vient le Soleil. Et elle s’efface sans souffrance.
Reste le corps mental. Plutarque nous dit dans ses œuvres morales qu’il existe deux intelligences : une intelligence mortelle et une intelligence immortelle. Il ajoute que l’intelligence mortelle va mourir dans les champs de la Lune. Il continue en disant que la conscience immortelle se rend dans le royaume du Soleil.
Lire la suite
En effet, le corps mental pénètre alors dans le mental du Soleil. Nous avons affaire à toute une série de croyances et de doctrines qui enchaînent parfaitement leurs maillons logiques mais qui sont effarantes pour la mentalité actuelle, laquelle a oublié les grandes clés resplendissantes de la vérité divine. On contemple la montée du corps mental dans la sphère paradisiaque du Soleil. Là, il jouira quelque temps des récompenses qui lui sont dues. Les Libérés, ceux dont la vie est uniquement composée d’amour, de sagesse et de beauté, ceux-là restent éternellement et n’ont plus besoin de revenir sur le plan physique. Mais les autres héritent d’une vie mélangée avec évidemment, des élans d’amour, de joie, de beauté, de vérité, de sagesse, de justice. Et ces élans leur sont comptés. Comme ils sont comptés sur un plan extrêmement haut, on peut dire que ces élans se multiplient par un millier. C’est-à-dire que, si dans toute votre vie, vous avez eu, mettons une année, et c’est beaucoup hélas, la valeur d’une année consacrée à l’amour, à la sagesse et à la beauté, vous en avez pour un millier d’années avant de revenir. Entre parenthèses, cette performance se réalise assez peu.
Une fois terminés les mille, ou deux mille, ou dix mille ans que vous devez passer dans la sphère paradisiaque, vous redescendez sur le plan humain. Il se déroule alors un phénomène inverse. Nous passons de plan en plan jusqu’au moment où nous revenons sur la Lune, pour reconstruire un corps astral. Puis nous rentrons dans l’atmosphère terrestre pour recomposer un corps vital. Puis nous pénétrons à l’intérieur de la femme, dans le germe qui se développera et, au bout de neuf mois, l’enfant naît. En lui on distingue le corps vital, incarné durant les trois premiers mois ; le corps passionnel, incarné pendant les deux mois suivants ; puis le corps mental qui fait de lui véritablement un humain. À partir du septième mois, l’embryon est parfaitement réalisé, il arrive à se comprendre et à être un humain.
Ensuite, on recommence le long chemin de la recherche, des erreurs, des folies, des passions, de la cruauté, de l’ignorance et de la connaissance, jusqu’à ce qu’au bout de quelques milliers d’incarnations, on voit poindre enfin le soleil de la libération éternelle.
François Brousse
Conf. « Les mystères de la mort », Perpignan, 6 févr. 1979

Voyage de l’âme après la mort
La première mort concerne le corps physique. La deuxième mort concerne le corps éthérique. À la mort du corps éthérique, le corps astral est transporté, si nous en croyons Plutarque et Saint-Yves d’Alveydre, à travers le cône d’ombre de la Terre. Pendant ce voyage, les images de sa vie passée se montrent au défunt, mais des images inversées. C’est à dire que, s’il a conçu des pensées de violence, de colère et de haine, ces pensées se manifestent sous forme d’animaux plus ou moins monstrueux qui peuplent de cauchemars son errance dans l’espace. Mais les justes, qui n’ont pas eu ces pensées de destruction, sont transportés comme dans une sorte de sommeil délicieux peuplé de rêves agréables. Et l’on arrive sur la Lune, astre des mystères.
Que se passe-t-il sur la Lune ? Il se produit la destruction du corps astral, qui compte parmi les composés matériels. Il subit le choc des rayons cosmiques et d’autres rayons que nous ne connaissons pas qui, à travers l’atmosphère extrêmement ténue de la Lune, s’emparent de cette forme fluidique. Elle peut revêtir deux textures. Ou bien la forme fluidique appartient à un être terriblement passionnel, attaché par toutes les fibres aux plaisirs purement terrestres. Dans ce cas, que va-t-il se passer ? Une souffrance plus ou moins grande, étant donné que la cohésion des molécules et des atomes d’ordre astral est extrêmement solide. Ils résisteront au choc des rayons cosmiques ou des rayons célestes, qui vont creuser de profondes brèches douloureuses et brûlantes, jusqu’à ce que le corps astral soit anéanti. Cela peut s’étendre sur quelques jours, quelques mois, quelques années. C’est là l’origine de la croyance au purgatoire, avec l’idée du feu purificateur. Par contre, si vous avez affaire à une âme surtout pétrie d’idéalisme, et qui s’est occupée essentiellement de choses divines, avec des pensées de générosité, des élans vers l’amour, la vérité et la beauté, sa forme astrale est tissée d’une substance extrêmement subtile et dont les atomes flottent séparés les uns des autres. Lorsque viennent le rayon cosmique et le rayon céleste, la forme astrale disparaît comme un nuage léger quand vient le Soleil. Et elle s’efface sans souffrance.
Reste le corps mental. Plutarque nous dit dans ses œuvres morales qu’il existe deux intelligences : une intelligence mortelle et une intelligence immortelle. Il ajoute que l’intelligence mortelle va mourir dans les champs de la Lune. Il continue en disant que la conscience immortelle se rend dans le royaume du Soleil.
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En effet, le corps mental pénètre alors dans le mental du Soleil. Nous avons affaire à toute une série de croyances et de doctrines qui enchaînent parfaitement leurs maillons logiques mais qui sont effarantes pour la mentalité actuelle, laquelle a oublié les grandes clés resplendissantes de la vérité divine. On contemple la montée du corps mental dans la sphère paradisiaque du Soleil. Là, il jouira quelque temps des récompenses qui lui sont dues. Les Libérés, ceux dont la vie est uniquement composée d’amour, de sagesse et de beauté, ceux-là restent éternellement et n’ont plus besoin de revenir sur le plan physique. Mais les autres héritent d’une vie mélangée avec évidemment, des élans d’amour, de joie, de beauté, de vérité, de sagesse, de justice. Et ces élans leur sont comptés. Comme ils sont comptés sur un plan extrêmement haut, on peut dire que ces élans se multiplient par un millier. C’est-à-dire que, si dans toute votre vie, vous avez eu, mettons une année, et c’est beaucoup hélas, la valeur d’une année consacrée à l’amour, à la sagesse et à la beauté, vous en avez pour un millier d’années avant de revenir. Entre parenthèses, cette performance se réalise assez peu.
Une fois terminés les mille, ou deux mille, ou dix mille ans que vous devez passer dans la sphère paradisiaque, vous redescendez sur le plan humain. Il se déroule alors un phénomène inverse. Nous passons de plan en plan jusqu’au moment où nous revenons sur la Lune, pour reconstruire un corps astral. Puis nous rentrons dans l’atmosphère terrestre pour recomposer un corps vital. Puis nous pénétrons à l’intérieur de la femme, dans le germe qui se développera et, au bout de neuf mois, l’enfant naît. En lui on distingue le corps vital, incarné durant les trois premiers mois ; le corps passionnel, incarné pendant les deux mois suivants ; puis le corps mental qui fait de lui véritablement un humain. À partir du septième mois, l’embryon est parfaitement réalisé, il arrive à se comprendre et à être un humain.
Ensuite, on recommence le long chemin de la recherche, des erreurs, des folies, des passions, de la cruauté, de l’ignorance et de la connaissance, jusqu’à ce qu’au bout de quelques milliers d’incarnations, on voit poindre enfin le soleil de la libération éternelle.
François Brousse
Conf. « Les mystères de la mort », Perpignan, 6 févr. 1979
Si nous replongeons dans les vertiges des temps passés, on s’aperçoit que les trois théories, la théorie du néant, la théorie de l’enfer éternel et la théorie de la transmigration des âmes, ont été les favorites des hommes de tous les siècles.
Conf. « Le voyage de l’âme après la mort », Perpignan, 2 avr. 1987
L’athéïsme
Il est parfaitement inexact de dire comme certains osent le prétendre, en dépit de l’histoire et des religions, que la théorie matérialiste est née avec la science.
C’est parfaitement inexact ! Et il suffit de lire Platon – mais quels sont les matérialistes qui ont lu Platon ? –, il suffit de lire Platon pour s’apercevoir en effet qu’à l’époque de ce grand et suprême philosophe, c’est-à-dire vers 400 av. J.-C., eh bien, on croyait à l’anéantissement. Les adversaires de Platon, Simmias et Cébès, posent des questions dans lesquelles ils sous entendent que l’âme, après la mort, disparaît, se dissout comme une vapeur légère et qu’il ne reste rien, mais absolument rien, du génie, du talent ou de la personnalité puissante d’un homme. Rien ! Tout est effacé ! On sort du néant, on rentre dans le néant, après s’être agité d’une manière absurde pendant quelques dizaines d’années. Cette doctrine était donc admise dès la plus haute antiquité.
François Brousse
Conf. « Secrets et mystères de la transmigration des âmes », Toulouse, 30 janv. 1983
L’enfer éternel
La croyance traditionnelle sur le plan chrétien admet qu’après la mort, nous passons du relatif dans l’absolu et du passager dans l’éternel, et que les méchants sont en quelque sorte figés pour l’éternité dans leur méchanceté qui se traduit par des souffrances illimitées, et que les bons vont au paradis. […]
Cette idée d’enfer éternel est à la fois injuste et absurde. Injuste, étant donné qu’il est monstrueux de faire payer à un être humain limité […] un châtiment illimité ; c’est contraire à toute justice et c’est contraire à toute raison […].
Il y a dans cette conception évidemment un peu archaïque, mais qui reste toujours au fin fond de l’Église catholique, il y a quelque chose d’effroyable, de monstrueux, d’inhumain et de contraire à toute vérité et à toute justice.
François Brousse
Conf. « Secrets et mystères de la transmigration des âmes », Paris, 29 nov. 1982
La transmigration des âmes
Son origine remonte à la nuit des temps, et ce que je voudrais vous faire comprendre, c’est que ce n’est pas simplement un reflet de l’état d’esprit oriental. On prétend que la transmigration des âmes a été créée uniquement par l’Orient, c’est une erreur gigantesque ! La transmigration des âmes a été admise par l’Occident bien avant Jésus. En réalité, elle remonte à Orphée, elle remonte aux druides, elle remonte à Platon, elle remonte à Pythagore et elle remonte à toute la lignée des néo-alexandrins. Il y a, à l’intérieur même de la pensée occidentale, une flamme aussi brillante et aussi grandiose qu’à l’intérieur de la pensée orientale. Et ces deux flammes montent pour former le même soleil, et ce soleil, c’est l’idée de la transmigration des âmes.
François Brousse
Conf. « Secrets et mystères de la transmigration des âmes », Toulouse, 30 janv. 1983
[…] Il faut savoir que lorsque nous mourons, nous passons dans un monde de vibrations de plus en plus fines. La mort est une libération et c’est lorsque nous entrons dans la mort que nous atteignons notre vie la plus parfaite et la plus haute. Avant de naître, l’âme immortelle traverse plusieurs planètes et, chaque fois qu’elle traverse une planète, qui est une sphère du monde invisible, elle prend un vêtement particulier : nous avons une série d’enveloppes, mentale, astrale et éthérique.
François Brousse
Conférence, Prades, 25 novembre 1972, « Les quatre morts » dans Revue BMP N°186-187-188, mars – avril – mai 2000
LES QUATRE MORTS
Après la mort, il y a d’abord le cas de ceux qui meurent prématurément et accidentellement, et celui des suicidés. Habituellement leur corps éthérique est construit pour un certain nombre d’années.
Après la disparition du corps physique, le corps éthérique subsiste et rôde dans l’atmosphère. Il peut devenir pour les vivants un guide de lumière. Il y a autour de nous à la fois un ange blanc et un ange noir, un esprit‑guide, un mort ou deux. Nous sommes encadrés par une entité bienfaisante, un ange, et une entité malfaisante : un démon. Tous les deux sont à côté de nous, et autour de nous existe en plus, semble‑t‑il, une âme qui appartient à notre famille et qui est bonne, et une âme plutôt inférieure, ce qui fait que nous sommes environnés de deux tentations pour nous faire monter dans le gouffre vertigineux du monde inférieur.

C’est à nous de savoir d’où proviennent nos inspirations. Habituellement, ce que nous appelons la voix de la conscience n’est pas autre chose que le conseil télépathique que nous donne l’ange de l’entité supérieure qui veille sur nous. Ce que nous pensons être des tentations provient de l’être inférieur qui nous environne et de l’âme inférieure qui est à côté de la nôtre. Nous sommes environnés d’un quadruple cortège. Après la mort, ceux dont le corps éthérique est encore jeune et en pleine forme continuent à rôder dans les abîmes de l’atmosphère. Ils peuvent devenir des guides mais aussi des morts tentateurs comme pour certains suicidés, car ils n’ont pas encore la connaissance des mondes supérieurs et ils s’imaginent que seul le corps existe et que les plaisirs terrestres d’ordre corporel et social doivent être recherchés. Ils nous incitent à l’ambition et aux joies purement physiques. Il y a aussi les démons qui essaient de nous faire rétrograder. Les morts prématurés rôdent dans l’atmosphère jusqu’à ce que leur corps éthérique soit entré en dissolution : il s’affaiblit et toutes les particules brillantes qui le composent rentrent dans la circulation universelle et le corps éthérique de la Terre. […]
François Brousse
Conférence, Prades, 25 novembre 1972, « Les quatre morts » dans Revue BMP N°186-187-188, mars – avril – mai 2000

Dès les premiers textes, la loi de Manou par exemple, le Manava-dharma-sastra, nous avons l’affirmation nette, précise, que l’âme est une entité éternelle, qu’elle transmigre de corps en corps jusqu’à ce qu’elle arrive à prendre conscience de sa divinité, et à se confondre sans se dissoudre avec le Principe éternel d’où elle est sortie, et où elle remonte après des millions, peut-être, et des millions d’années d’épopée cosmique.
Conf. « Secrets et mystères de la transmigration des âmes », Paris, 29 nov. 1982
La théorie de l’immortalité conditionnelle
Qu’en est-il de cette doctrine ? Elle a été soutenue à l’époque de l’Empire romain, au premier siècle du christianisme, où l’on affirmait que seuls les poètes, les artistes et les philosophes survivaient, les autres étaient condamnés à l’anéantissement.
Le raisonnement était très simple. Les autres – ceux qui s’intéressent uniquement à leurs corps – partageront la nature même du corps qui est d’être mortelle et après leur mort, ils disparaîtront en même temps que le corps. Mais ceux qui s’intéressent aux Idées éternelles, que ce soit l’idée de beauté, l’idée de vérité ou l’idée de justice, eh bien, ceux-là participent à la nature éternelle des idées et deviendront éternels comme elles.
Je trouve que c’est assez dur et qu’en somme cette théorie, bien qu’intéressante, ne rend pas compte, semble-t-il, de tous les mystères de la mort et elle ne rend pas compte non plus de la justice divine. Si nous sommes incapables pendant une vie de comprendre les Idées éternelles, il est juste – si un Dieu juste existe – qu’il nous donne une seconde vie, une troisième, une quatrième, une centième vie, jusqu’à ce que nous voyons face à face les éternelles vérités. À ce moment-là, nous serons capables de devenir immortels à notre tour, c’est-à-dire de quitter le plan terrestre pour rentrer dans le plan de l’éternité divine.
François Brousse
Conf. « Le voyage de l’âme après la mort », Perpignan, 2 avr. 1987
Les Druzes affirment que l’âme se réincarne immédiatement après, et ils apportent à ce qu’ils disent de très nombreux exemples : un homme meurt, un enfant naît.
En un instant l’âme de l’homme passe dans l’enfant. C’est inexact. Je veux dire, c’est vrai, mais relativement, étant donné que dans certains cas, au contraire, on peut rester très très longtemps dans l’Au-delà. Cela dépend de nos aspirations. Si nous avons aspiré à vivre dans des sphères subtiles et divines, nous pouvons parfaitement y rester extrêmement longtemps. Par exemple, au fur et à mesure que l’on monte, il y a des plans de vibrations de plus en plus subtils. Si nous avons développé dans notre vie la recherche de la vérité, l’amour universel, la recherche de la beauté et de la justice, nous arriverons très probablement à des plans supérieurs, et nous pouvons y rester de très nombreuses années.
François Brousse
Conf. « Secrets et mystères de la transmigration des âmes », Toulouse, 30 janv. 1983
Par la vie terrestre on prépare les conditions bonnes ou mauvaises de notre existence future, une fois dépassées les portes de la mort. En bref, les pensées de violence nous jettent dans des abîmes de sang, et les pensées d’amour et de sagesse nous transportent dans la lumière élyséenne.
L’envol des âmes, qui brisent l’attraction de la Terre, les amène d’abord dans la Lune purificatrice, ensuite dans le Soleil transfigurateur.
Quant aux réincarnations, elles sont soumises à la volonté du Grand Tout, et non au caprice affolé des âmes individuelles. Le Tibet croit que l’emprisonnement corporel se fait, presque au hasard, suivant le désir et l’ignorance, les âmes se précipitant sur le premier organisme disponible, homme ou animal.
Nous savons, avec le comte de Saint‑Germain, que la grande loi du Karma domine les mondes et les atomes. Nous créons par nos actes, nos pensées, nos désirs, nos paroles, par la totalité de notre expression vivante, les conditions de notre prochaine incarnation. Ce n’est pas fortuitement que nous naissons à telle époque, dans telle nation, dans tel milieu social, dans telle famille. La loi souveraine des affinités nous l’impose.
Ainsi déterminisme et liberté s’enchaînent harmonieusement, sous le regard tranquille de la justice. Pourtant la volonté humaine, reflet de la volonté divine, peut, dans une certaine mesure, intervenir personnellement. C’est le cas des Grands Mages.
François Brousse
Les Visiteurs des millénaires – Le Comte de Saint-Germain, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 77
Des cimetières d’âmes
Que deviennent les morts qui refusent d’être vivants, c’est-à-dire les athées ?
Il existe plusieurs espèces d’athées : des êtres qui sont absolument convaincus, mais totalement convaincus, qu’après la mort, il n’y a plus rien ; d’autres qui le croient à moitié, avec un doute philosophique du meilleur aloi.
Certains voyants ont montré comment il existe des cimetières d’âmes. C’est-à-dire que ceux qui ne croient pas à la survie, et qui en sont absolument persuadés, rentrent après la mort dans un profond sommeil, une léthargie presque totale, et ils resteront dans cette léthargie, en train de flotter dans l’espace, dans leurs corps mettons astral ou plutôt mental, pendant des dizaines d’années. Cela dépend de la force de leur athéisme. Après quoi, ils renaîtront et comme ils renaîtront sans aucun souvenir de leur vie entre les deux incarnations, ils seront toujours persuadés de l’anéantissement de l’âme et il faudra de terribles chocs et surtout des visions personnelles pour qu’ils arrivent à être persuadés du contraire. Mais ce ne sera pas si facile que cela !
François Brousse
Conf. « Le voyage de l’âme après la mort », Perpignan, 2 avr. 1987
L’enfer éternel, le purgatoire et le paradis
Vous avez la doctrine commune des musulmans, des catholiques et des protestants.
Cette doctrine est extrêmement simple. Il existe en nous une âme immortelle et après la mort, suivant les actes de cette âme, elle est ou bien engloutie dans les flammes éternelles de l’enfer, ou bien elle va vers le ciel éblouissant et lumineux. Le catholicisme change un peu de cette doctrine et affirme, tout simplement, qu’entre l’enfer et le ciel existe un terrain intermédiaire : le purgatoire. À la fin des temps, celui-ci sera remplacé par le paradis mais en attendant, des âmes vont dans le purgatoire où elles souffrent et se purifient de toutes les fautes qu’elles ont commises sur la Terre avant d’entrer dans la gloire du séjour suprême. Les autres, les méchants, sont purement et simplement jetés dans un lieu de souffrance éternelle. Cette doctrine est à la fois absurde, cruelle, injuste et même sacrilège, si Dieu pouvait admettre le sacrilège. C’est admettre, en effet, que Dieu soit un bourreau souriant qui condamne les êtres sortis de son sein, créés par lui, à des souffrances éternelles alors qu’il sait très bien, puisqu’il est omniscient, qu’ils commettront tous les péchés nécessaires pour aller rôtir dans les chaudières infernales autour desquelles gambadent des démons verts et rouges. Je plaisante, bien qu’on n’ait pas tellement envie de rire, car ces doctrines ont fait du Moyen Âge un véritable séjour infernal avec une Inquisition qui, à chaque instant, pourchassait les hérétiques pour les détruire, car ils pourraient contaminer tout l’ensemble du troupeau humain.
Une pareille doctrine est franchement erronée, absurde, dangereuse. Tous ceux qui croient à un diable éternel commettent le péché contre l’esprit dont parle Jésus, car ils osent mettre en face de Dieu, un anti-Dieu, éternel comme lui, et bien plus puissant. Si nous en croyons les Évangiles, beaucoup sont appelés et peu seront élus. Autrement dit, l’enfer est surpeuplé. Quant au paradis, on doit compter sur le bout des doigts les malheureux qui y montent et qui peut-être d’ailleurs n’en sont pas tellement heureux.
Quoi qu’il en soit, cette doctrine est rejetée par tous les initiés. Il n’existe pas un seul grand initié qui puisse croire à cette absurdité. Tous, depuis les druides jusqu’à certaines écoles rosicruciennes, ont rejeté intégralement l’absurdité de l’enfer éternel.
François Brousse
Conf. « La Mort, étape de la vie humaine », Strasbourg, 6 juin 1987
Selon Rudolf Steiner…
Y a‑t‑il une sphère inverse, dans laquelle tous les sentiments que nous avons suscités dans autrui se répercutent en nous ?
Après la mort, Rudolf Steiner qualifie une telle zone de purificatrice. Les joies nous reviendraient et les douleurs aussi, comme dans un fatal miroir.
L’idée séduit incontestablement. Mais elle paraît contraire à la grande doctrine des réincarnations, qui place l’écho de nos actes sur les planètes, et notamment sur Terre. Il faudrait peut‑être bâtir une synthèse.
Les sentiments causés par nous sur les autres se refléteraient dans notre corps astral, pendant la vie après la mort. Quant aux actes physiques, ils suivraient nos corps planétaires dans les anneaux de la réincarnation.
Les idées par la loi des contraires se raccrochent aux actes.
Un million de pensées humaines – le nombre n’est pas exact – émises par un homme provoquent la mort d’un autre homme. Nous sommes responsables de ces assassinats inconscients. Nous devrons mourir autant de fois que nous avons tué.
De là provient l’absolue nécessité de la bienveillance. Comme une balance terrible, les grandes lois oscillent au‑dessus de nos têtes.
François Brousse
Revue BMP N°56, avril 1988
Tous les êtres seront sauvés
Il existe l’occultisme d’en haut et l’occultisme d’en bas.
- Pour l’occultisme d’en haut, tous les êtres seront sauvés, après des transformations plus ou moins longues, car tous sortent de Dieu, l’infinie Bonté.
- Pour l’occultisme d’en bas, seule une élite restreinte parvient à l’immortalité. Les autres plongent dans le néant définitif. Doctrine orgueilleuse, doctrine absurde. Elle pèche contre l’Amour et la Justice. Ceux qui la répandent appartiennent à la phalange des faux prophètes.
François Brousse
Revue BMP N°123-124, juin-juillet 1994
De planètes en planètes
Certains occultistes prétendent que les âmes passent une seule vie sur une planète.
Ainsi, sur la planète Terre, nous ne subirions qu’une seule incarnation terrestre. Les ailes de la mort nous jetteraient dans un corps nouveau situé sur une autre planète, et la transmigration continuerait jusqu’au moment où nous atteindrions l’Ineffable.
Vérité mêlée d’erreur ! La théorie n’explique pas le souvenir des existences antérieures sur la Terre. De plus, comment admettre qu’une seule vie suffise pour absorber toute l’expérience terrestre ?
François Brousse
Revue BMP N°56, avril 1988
Après la mort…
Les morts enfermés dans le corps astral continuent, quelque temps, à jouer les scènes de la Terre, suivant la vigueur de leurs passions.
Des généraux se réunissent sous des tentes de lumière pour discuter gravement la stratégie des guerres invisibles.
Mais les plus heureux sont les savants et les poètes, les premiers habitant des bibliothèques fantastiques où sont enclos tous les secrets de l’univers ; les seconds créant, sur les fils azuréens de leur lyre, des poèmes de couleurs, de formes, de parfums, de goûts exquis, de touchers merveilleux qui, pareils à des planètes, tourbillonnent dans le frisson des abîmes étonnés.
François Brousse
Revue BMP N°126-127, octobre-novembre 1994
La marque des philosophies profondes est le talisman de la joie. Nous nous sentons immortels et nous savons que la vie s’élève inévitablement vers la Perfection. Tous les êtres viennent de Dieu et retournent à Dieu.
Mort, matière, mal, douleur, ce n’est qu’un jeu d’apparences, une écume sur la face des mers.
François Brousse
Revue BMP N°153, avril 1997
L’évolution
Nous avons tour à tour été des rochers, des plantes, des poissons, des reptiles, des oiseaux, des animaux, des mammifères, et maintenant nous sommes des êtres humains. Mais l’homme n’est pas un point final, il est le commencement d’une autre formidable évolution. Après l’homme viendra le surhomme ; après le surhomme viendra le Dieu ; après le Dieu viendra le sur-Dieu. Ainsi de suite, sans qu’il n’y ait jamais d’arrêt dans notre épopée infinie. Nous traversons des niveaux de plus en plus grandioses. C’est là l’affirmation de tous ceux qui croient à la transmigration des âmes. C’est un progrès illimité, et depuis l’atome jusqu’à l’archange, nous devrions tous devenir des super-dieux. Nous prendrons conscience de notre divinité intérieure et c’est à ce moment-là que se terminera notre randonnée pénible sur les planètes inférieures.
François Brousse
Conf. du 29 nov. 1982, Paris, dans Mystères de la mort – Étape de la vie humaine, Paris, 1ère éd., La Licorne Ailée, 2022
L’erreur de la plupart des êtres humains, c’est de croire que l’on s’incarne uniquement sur la Terre.
Comme le disait Flammarion, il y a des millions de planètes habitées et par conséquent, nous pouvons très bien nous réincarner dans d’autres planètes. Cela va à l’encontre de ce qu’affirment la plupart des scientifiques actuellement ; ils sont quand même un peu prudents parce qu’ils savent que la planète Terre fait partie de la Voie lactée et que la Voie lactée a environ deux cent cinquante milliards de soleils et on peut admettre que chaque soleil peut avoir un cortège de planètes. Ce qui fait que si nous étions logiques, nous admettrions qu’il y a deux cent cinquante milliards de planètes habitées, rien que dans la Voie lactée ! Et comme il y a des milliards et des milliards de galaxies, il y aurait donc des milliards et des milliards de planètes habitées […].
Quoi qu’il en soit, il semble que la vitesse de l’âme soit infinie et que, par conséquent, elle puisse très bien s’incarner dans d’autres planètes de l’espace infini. Je crois que beaucoup d’entre nous – quelques-uns tout au moins – viennent d’autres planètes que la Terre, et qu’ils ont vécu soit du côté de Véga de la Lyre, soit du côté de Bételgeuse, soit du côté d’Antarès, soit du côté de la Chevelure de Bérénice. En réalité, nous avons tous vécu très probablement, non seulement sur la Terre, mais encore dans des planètes lointaines.
François Brousse
Conf. « Mystères et secrets de la transmigration des âmes », Perpignan, 9 déc. 1982
Après la mort, l’homme meurt, mais le dieu intérieur subsiste.
François Brousse
Revue BMP, N°184-185, janv.-févr. 2000
C’est lorsque l’on est mort que l’on est réellement vivant. C’est lorsque l’on est vidé de l’homme que l’on est rempli de Dieu.
François Brousse
Revue BMP, N°184-185, janv.-févr. 2000
LIBRE
La mort n’est plus qu’une ample extase,
Je suis libéré de mon corps.
J’écoute les divins accords
La mort n’est plus qu’une ample extase.
Le fronton épouse les bases
Quand l’être et l’âme sont d’accord.
L’univers tout entier s’embrase
L’éternité sonne du cor.
La mort n’est plus qu’une ample extase
Où l’abîme ignore les corps.
François Brousse
La Rosée des constellations, Clamart, Éd. la Licorne Ailée, 1991, p. 88
Après la mort, des gouffres vermeils gonflés de béatitudes où passent et frissonnent les anges, où les morts prennent la figure de leur âme : fleurs radiantes, globes de lumière. Puis la montée vers le monde spirituel, d’un azur ineffable. Mais hélas ! Il faut redescendre. Ceux qui restent dans la gloire bleue sont les Délivrés.
François Brousse
Revue BMP N°56, avril 1988
GERMES
Il n’est point de mondes maudits
Ni de fautes inexpiables,
L’arbre héraldique du péché
Ne porte pas de germes rouges.
À l’amour rien n’est interdit
Il bénit même le diable
Un doigt magnanime a fauché
Les palais ainsi que les bouges.
Le pur sacrifice inédit
Dépasse le mal incroyable
La langue du monstre a léché
Le visage effrayé des gouges.
Toutes les âmes connaîtront
L’éclat des transfigurations.
22 juillet 1992
François Brousse
Le Frisson de l’aurore, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1993, p. 44
Après la mort, le panorama de ce que nous avons fait de bien et de ce que nous avons fait de mal se déroule comme un tableau lumineux devant nos yeux, mais en même temps, un autre tableau lui fait face, c’est ce que nous avons fait dans des vies antérieures.
Tous les malheurs que nous avons dans la vie actuelle sont le résultat des erreurs morales que nous avons commises dans des vies antérieures. Comme il y a ces deux tableaux qui s’équilibrent admirablement, l’âme après la mort comprend pourquoi elle a souffert, comprend pourquoi elle gémi, comprend pourquoi elle a pleuré. Elle comprend la plupart de toutes les grandes catastrophes de sa vie.
Par conséquent, quand elle se réincarne, elle a ce souvenir au fond de son subconscient, souvenir qui n’est peut-être pas très, très puissant, mais qui existe à l’état de germe et qui, à travers les incarnations, devient de plus en plus fort et de plus en plus lancinant jusqu’au moment où elle redevient une âme juste.
François Brousse
Commentaires sur les Proverbes de Salomon, t. 2, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2015, p. 30
L’hindou a devant la mort plus de sérénité que le chrétien. Ce dernier garde toujours au fond du cœur l’effrayante appréhension du châtiment éternel. L’hindou, éclairé par la haute sagesse orientale, sait que, de toute façon, les châtiments sont passagers. Il sait aussi que son âme éternelle retrouvera, tôt ou tard, le Bonheur infini.
Un espoir invincible brille en son être, comme les perles dans les profondeurs de la mer.
François Brousse
Revue BMP N°158-159, octobre-novembre 1997
MATALOTH
XIII. Le squelette faucheur
Cet arcane = XIII = M.
Il exprime dans le Monde divin, la destruction et la renaissance, le renouvellement sans fin des êtres ; dans le Monde intellectuel, l’ascension des âmes vers les sphères supérieures ; dans le Monde physique, la fin que la Nature destine à tous les vivants.
Le Squelette faucheur parcourt l’immensité de son champ, plein de blés à tête de rois, de mendiants, de vieillards, d’enfants, d’hommes, de femmes, d’animaux de toutes espèces, du serpent au gypaète. La faux terrifiante dans ses éclairs bleuâtres abolit l’orgueil de ces têtes dressées. Un manteau d’épaisses ténèbres s’envole des épaules du Squelette et ombrage la Terre.
Néanmoins, dans cette ombre, derrière les pas du Faucheur, des visages de lumière et des mains de flamme jaillissent des profondeurs invincibles. Après la mort, se lève inévitablement la résurrection.
Cette lame se relie à l’énigmatique planète Saturne, que domine le sceptre du génie Oriphiel.
La métaphysique religieuse de l’Arcane XIII habite au cœur du spiritisme, avec ses trois apôtres, Allan Kardec, Léon Denis, Camille Flammarion. L’homme se compose d’une note triple : le corps, le périsprit et l’âme immortelle.
Après la mort, l’âme, dans sa forme fluidique, quitte la forme matérielle et visite les sphères du châtiment ou de la récompense. Mais les vivants peuvent communiquer avec les morts par l’intermédiaire des médiums qui mettent en œuvre de nombreux moyens : possession, écriture automatique, ouidja, tables tournantes. Les morts ont ainsi révélé la loi du progrès spirituel, la loi des réincarnations qui permet aux âmes, quittant l’Au‑delà, de prendre un nouveau corps, soit sur la Terre, soit sur d’autres planètes de l’espace infini, pour aboutir ainsi, d’étape en étape, à la libération finale. […]
Sens divinatoire : fin nécessaire, échec, mais aussi renouvellement, changement de vie ou de situation. L’homme terrestre meurt pour que puisse naître l’homme céleste.
François Brousse
La Trinosophie de l’étoile Polaire, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 163-164
Poème
LES MORTS
Ne vivent pas en nous, ils vivent en dehors.
Ils sont autour de nous l’invisible cohorte
Leurs doigts mystérieux frappent à notre porte
Leur haleine se mêle à nos halètements.
Levez les yeux : ils emplissent le firmament.
À part les inspirés, les poètes, les sages,
Les vivants sont pareils à de pâles nuages.
Le temps impitoyable élimine leurs noms.
L’église et son clocher, l’armée et ses canons
S’effacent sous les yeux farouches des fantômes.
Mais au‑dessus de leurs irrémissibles dômes
Dieu, l’inconnu suprême, ouvre ses grandes ailes.
Rêvons dans le silence aux idées éternelles
Je sens éclore en moi des millions de prunelles
L’infini nous attend, en bas, là‑haut, partout.
L’Homme est Dieu, Dieu est l’Homme, ils sont l’immense Tout.
Ô constellations, ouvrez vos citadelles !
4 juin 1989
François Brousse
La Rosée des constellations, Clamart, Éd. la Licorne Ailée, 1991, p. 41
Les morts sont partout dans l’espace infini.
Parfois, ils entourent les humains de leurs invisibles tourbillons.
Parfois, les animaux sentent le toucher de leurs doigts fluides. Parfois, ils explorent l’émeraude abyssale des mers ou l’insondable rubis des volcans.
Ils s’élancent aussi dans les zones interplanétaires, interstellaires, intergalactiques. Ils murmurent, comme un essaim d’abeilles indomptables, dans les épaisses ramures du cosmos. Ils voyagent sur les comètes, les rayons, les influx inconnus. Ils peuvent même, par la force du mental, participer à la formation des mondes qui apparaissent comme des œufs de flamme parmi le nid ténébreux des abîmes. Ils peuvent encore pénétrer d’effluves vitaux les étoiles décrépites et les ramener à une flamboyante résurrection.
François Brousse
Revue BMP N°157, septembre 1997
Le culte des ancêtres
Les sentiments des vivants sont pour les morts des fontaines d’eau vivifiante, de fraîcheur lumineuse.
Les Chinois d’autrefois vénéraient les êtres chers engloutis dans l’ombre du trépas. Le culte des ancêtres paraît la religion universelle de l’humanité, à son aurore.
La pensée unit les âmes prisonnières du corps aux âmes envolées à travers le mystère. Le Livre des Esprits de Allan Kardec [1804-1869] contient, avec des enseignements d’une étonnante profondeur, un décalogue de joie et d’espérance. Je pense que sa lecture peut apporter de nombreuses informations sur l’univers aux mille visages et aux cent mille regards qui entoure nos pas hésitants.
François Brousse
Revue BMP N°190, juillet 2000

La métempsycose
Les orgueilleux penseurs occidentaux sont scandalisés de rencontrer dans la vieille sagesse orientale la croyance en la métempsycose. Quoi ! L’homme, ce roi de la Création, redevenir grenouille ou mouche ! Quelle indignité ! Pourtant, que les humains se regardent, sans indulgence, au miroir de la Vérité. Les uns, ne sont‑ils pas comme des tigres, les autres, bêtes comme des oies, malicieux comme des singes, matériels comme des porcs ? La loi de la métempsycose, après leur mort, ne ferait que rendre tangible la forme de leur âme.
Il faut cependant avoir atteint un degré extraordinaire d’abjection pour retomber dans le gouffre animal. La loi qui joue, dans la plupart des cas, est celle de la réincarnation. Mais les mauvais et les rétrogrades sont rejetés dans les degrés inférieurs.
François Brousse
Revue BMP N°158-159, octobre-novembre 1997