L’Évolution universelle

 

L’âme, étincelle de Dieu, est imperdable. Elle évolue, d’incarnation en incarnation, de planète en planète, se purifiant par la souffrance, l’amour et la sagesse, jusqu’au moment où, redevenue parfaite, elle entre dans le royaume de la joie éternelle.

 Toutes les âmes seront sauvées. Leur libre arbitre, d’ailleurs limité, leur permet seulement d’accélérer ou de retarder l’inévitable évolu­tion. Les méchants se condamnent à des douleurs terribles, mais passagères, car le mal qu’ils ont causé aux autres retombe sur eux, avec une exactitude mathématique. Faire du mal à ses frères, c’est en somme, faire du mal à soi‑même.

Les âmes égarées finiront par comprendre, dans le brasier des réincarnations, la loi de l’amour universel. Alors, elles se rapprocheront de Dieu.

 François Brousse

Les Secrets kabbalistiques de la Bible, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1987, p. 67

Le souffle de l’évolution

Du prophète au pâtre, du patriarche à l’ouvrier, tous peuvent travailler au Temple du monde futur, avec ses tours de justice et de liberté, jetant leur double aurore sur la face des planètes.

On entend ricaner les douteurs, les sceptiques, les esprits forts, les malins, et aussi – hélas – les malheureux. La Justice ? Brouillard, rêve et chimère. L’examen positif du réel nous montre le triomphe des puissants sur les faibles, des impitoyables sur les indulgents, des rusés sur les loyaux, des tigres sur les brebis.

 

Cette argumentation darwinienne n’arrive pas à toucher le feu d’acier qui parle dans le sanctuaire de l’esprit. L’examen positif du réel nous montre une gigantesque évolution de la vie qui, depuis trois milliards d’années, monte vers plus de liberté et plus de justice. L’indépendance, la création, les lois morales, l’élan vers l’idéal s’épanouissent dans l’homme, la fleur dernière du grand arbre des races. Ce mouvement ascendant porte sur un nombre prodigieux de siècles et sur une multitude vertigineuse de vivants. À la plante succède le batracien, au batracien succède le reptile, au reptile succèdent l’oiseau et le mammifère, au mammifère succède l’homme.

À chaque évolution surgit une qualité nouvelle. L’âme de l’univers prend conscience de ses infinies possibilités. La loi de l’homme, sa sublime idiosyncrasie, c’est la liberté, l’amour, la justice, l’art, la religion, la poésie, la science, la philosophie, toute la tiare des perles spirituelles. Prétendre l’écarter au nom du positivisme, c’est nier le fait le plus éclatant de l’univers, l’évolution dirigée de milliards et de milliards d’êtres vivants, précipités vers les hauteurs. Qu’une bactérie ne songe qu’à manger, qu’une hyène ne songe qu’à dévorer, qu’un butor ne songe qu’à dormir, ce sont des animaux. Mais l’homme aime, pense et veut. Il s’élève jusqu’à l’astre des valeurs universelles. Il aspire les forces de Dieu.

François Brousse

Les Secrets kabbalistiques de Victor Hugo, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1985, p. 81

Les chemins de l’évolution

Du prophète au pâtre, du patriarche à l’ouvrier, tous peuvent travailler au Temple du monde futur, avec ses tours de justice et de liberté, jetant leur double aurore sur la face des planètes.

On entend ricaner les douteurs, les sceptiques, les esprits forts, les malins, et aussi – hélas – les malheureux. La Justice ? Brouillard, rêve et chimère. L’examen positif du réel nous montre le triomphe des puissants sur les faibles, des impitoyables sur les indulgents, des rusés sur les loyaux, des tigres sur les brebis.

Cette argumentation darwinienne n’arrive pas à toucher le feu d’acier qui parle dans le sanctuaire de l’esprit. L’examen positif du réel nous montre une gigantesque évolution de la vie qui, depuis trois milliards d’années, monte vers plus de liberté et plus de justice. L’indépendance, la création, les lois morales, l’élan vers l’idéal s’épanouissent dans l’homme, la fleur dernière du grand arbre des races. Ce mouvement ascendant porte sur un nombre prodigieux de siècles et sur une multitude vertigineuse de vivants. À la plante succède le batracien, au batracien succède le reptile, au reptile succèdent l’oiseau et le mammifère, au mammifère succède l’homme.

À chaque évolution surgit une qualité nouvelle. L’âme de l’univers prend conscience de ses infinies possibilités. La loi de l’homme, sa sublime idiosyncrasie, c’est la liberté, l’amour, la justice, l’art, la religion, la poésie, la science, la philosophie, toute la tiare des perles spirituelles. Prétendre l’écarter au nom du positivisme, c’est nier le fait le plus éclatant de l’univers, l’évolution dirigée de milliards et de milliards d’êtres vivants, précipités vers les hauteurs. Qu’une bactérie ne songe qu’à manger, qu’une hyène ne songe qu’à dévorer, qu’un butor ne songe qu’à dormir, ce sont des animaux. Mais l’homme aime, pense et veut. Il s’élève jusqu’à l’astre des valeurs universelles. Il aspire les forces de Dieu.

François Brousse

Les Secrets kabbalistiques de Victor Hugo, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1985, p. 81

Ce qui semble émerger dans la vision philosophique du cosmos,

c’est le souffle inarrêtable de l’évolution.

Une énergie infinie gonfle l’harmonie des choses comme l’hydrogène à l’intérieur d’un ballon. Elle a partout marqué sa griffe dans la pyramide des quatre règnes : le minéral, le végétal, l’animal et l’hominien. Elle a successivement formé la pierre, l’arbre, le quadrupède, et l’homme, roi des vivants. S’arrêtera-t-elle à l’homme, devant le gouffre vide des irréels ? Non ! Qui peut interrompre la marche de l’énergie universelle ?

 

François Brousse

« L’Aggartha (19-10-1983) » dans Revue BMP N°123-124, juin-juill. 1994

Il faut être rempli de bienveillance pour tous les êtres vivants, les êtres humains d’abord, bien entendu, et les animaux également, qui souffrent et réagissent comme nous.

Ce sont très exactement nos frères inférieurs, c’est-à-dire les premiers êtres qui deviendront plus tard des hommes. C’est une vérité que les évolutionnistes savent mais ils n’ont pas su la pousser jusqu’à ses dernières extrémités. Nous sommes, nous le savons, les successeurs des animaux. À la suite d’une immense évolution qui a duré quatre milliards d’années, il y a eu une multitude de protozoaires, ces protozoaires se sont groupés, ont formé les plantes, puis les poissons, puis les amphibiens, puis les reptiles, puis les mammifères et les oiseaux, et enfin les hommes. Nous sommes les héritiers d’une vague de vie qui depuis quatre milliards d’années monte lentement et sûrement vers les étoiles, mais qui risquera de s’abattre, d’être détruite pour reprendre plus tard sur un autre globe, car les âmes sont immortelles et la disparition d’une humanité ou même d’une planète ne compte pas plus dans l’échelle cosmique que la disparition d’un grain de sable dans les immensités du Sahara. 

François Brousse
Conf. « végétarisme », Perpignan, 2 déc. 1975

Il y a en effet deux théories qui se heurtaient et qui se heurtent encore, c’est d’un côté l’idée de la création : tous les êtres ont été créés tels qu’ils sont et ils sont sortis des mains de Dieu.

C’est une théorie qui est encore admise par un certain nombre d’esprits même parfois d’esprits supérieurs, mais qui semble s’effondrer devant la vérité, devant la philosophie et aussi un peu devant la science.

Il semble que l’on assiste à une lente marche grandiose. Le pèlerin monte vers les étoiles ; il part, semble-t-il, du protozoaire qui est comme une espèce de boue animée de fantôme à demi-vivant, et graduellement, monte par des piliers de plus en plus fantastiques jusqu’à l’homme. Et cet énorme mouvement, cette spirale ascendante qui nous montre par exemple qu’aux protozoaires ont succédé les plantes, qu’après les plantes sont venus les poissons, les poissons nous ont donné l’énorme lignée des amphibiens qui, à leur tour, ont jailli sous des formes multiples de reptiles et de mammifères, et enfin le mammifère à travers de multiples métamorphoses a pris la figure radieuse et sinistre, géniale et infernale, qui s’appelle l’homme.

François Brousse
Conf. « Prophéties », Prades, 9 janv. 1979

La substance éternelle évolue par rondes qui comprennent chacune : naissance, épanouissement, déclin, mort… Après quoi, tout recommence.

Les galaxies et les formes vivantes se succèdent indéfiniment, comme les vagues de la mer sous le souffle des orages. Un vent perpétuel gronde sur l’océan des créations. Le monde se déroule dans la domination du Plan divin.

Peut‑on déchiffrer les lignes majeures de ce plan ?

L’univers enferme une multitude d’âmes en perpétuelle évolution. La volonté de Dieu pousse ces âmes vers le Nirvana, béatitude, connaissance, pouvoir et splendeur. Chaque vie : végétale, animale, humaine, angélique, archangélique, séraphique, marque une étape dans la conquête de la perfection. Cette route traverse de nombreuses révolutions cosmiques, les mondes nais­sent et meurent sous les pas du Titan divin, mais le but rayonne, la finalité flamboie, la conclusion resplendit.

François Brousse
« Survol des prédictions » dans Revue BMP N°7, janv. 1984

Les Frères Aïnés

De tout temps les sages ont admis un Être infini, éter­nel, omnipotent, conscient et intelligent. De cet Un primordial jaillissent les esprits qui remplissent l’illimité. Innombrables, ils construisent les mondes matériels sui­vant une hiérarchie décroissante.

Les plus grands organisent et pétrissent les soleils qui sont leurs corps de splendeur. Des Esprits solaires naissent les Esprits planétaires qui édifient à leur tour les globes tan­gibles errant dans l’espace. Les Esprits planétaires engendrent, sous l’empire d’une loi universelle, la multitude des plantes d’où sortent, par mutations successives, les poissons, les amphibiens, les rep­tiles, les oiseaux, les mammifères et les hommes. Sans oublier le tourbillon susurrant des insectes.

Tout Esprit apparaît comme une personnalité douée d’intuition, de force et d’amour. Autour de lui se développe une âme, source de raison, d’émotions, de sentiments anti­thétiques. Enfin, l’esprit et l’âme peuvent former des corps matériels, apparences flottant dans le temps et l’espace.

Tout corps matériel, de l’atome à l’étoile, contient donc une âme et un esprit. L’univers se meut dans un psychisme aux spirales illimitées.

D’abord à demi‑conscients, les esprits‑âmes sortent len­tement de leur torpeur à travers réincarnations et métemp­sycoses pour obtenir enfin la royauté, la pleine conscience de leur nature divine.

Nous sommes, nous, les Frères Aînés, Koot‑Houmi, Morya, Saint‑Germain, les résultats d’une évolution prodi­gieuse. Nos êtres, plus anciens que les vôtres plongent dans une antiquité inconcevable. Ils ont acquis la réalisation définitive.

Notre suprématie se met au service de l’ascension humaine. Par nos pensées, torrent perpétuel d’amour, de puissance, de sagesse, de beauté, de joie, nous baignons d’un flux vivifiant les multitudes et les penseurs. Parfois, nous nous manifestons directement à quelques privilégiés.

François Brousse
Les Visiteurs des millénaires – Le Comte de Saint-Germain, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 11-12

Nous pouvons dire simplement que le but de l’univers est d’arriver à l’illumination de tous les êtres quels qu’ils soient, et que, dans ce but évidemment, il y a ceux qui marchent dans le sens de la vérité et les autres qui rétrogradent.

Nous sommes dans un monde dualiste et tôt ou tard, c’est la vérité qui triomphera. Suivant la doctrine hindoue, qui n’est pas hindoue, qui remonte plus loin que l’Inde jusqu’aux Atlantes et plus loin que l’Atlantide jusqu’au commencement des temps, tous les êtres seront appelés et tous seront élus !

Nous serons tous sauvés. Seulement, nous pouvons être sauvés en quelques heures ou en quelques millions d’années ; cela dépend de votre libre arbitre. 

François Brousse

Commentaires sur les Proverbes de Salomon – t. I, Clamart, éd. La Licorne Ailée, 2015, p. 225

Q : Pourquoi sommes-nous sur la Terre ? Quelle est notre origine ? Quel est notre destin ?

F.B. : Pourquoi sommes-nous sur Terre ? Nous sommes sur Terre pour prendre conscience de notre divinité. Quelle est notre origine ? Elle est, comment dirai-je, multiple. Il y a deux origines, l’origine d’en haut et l’origine d’en bas qui sont représentées par le sceau de Salomon. Effectivement, l’origine d’en bas est très simple.

Dieu, si j’ose dire, le Principe éternel, l’Être ineffable, est le subconscient divin et le superconscient divin. D’une manière permanente, du fond du subconscient divin jaillissent des âmes. Elles sont à l’état potentiel et elles passent successivement par l’état de pierres, de plantes, de poissons, d’amphibiens, de reptiles, de mammifères, d’oiseaux et enfin, d’hommes.

Nous sommes donc le résultat d’une immense évolution qui vient des profondeurs, et quand nous sommes arrivés au stade humain, nous avons ce sceptre d’or et de feu qui s’appelle le libre arbitre. Nous avons la possibilité, par conséquent, d’accélérer notre évolution pour entrer dans l’infini, ou de stagner en vivant et en pensant comme des hommes ordinaires. Nous retombons alors dans le cycle des réincarnations. Ou bien, ce qui est encore pire, de penser, de sentir, de vivre et d’agir comme des animaux, ce qui nous oblige à retomber dans le stade animal. Après quoi, une nouvelle page nous ramène à l’humanité, et le même destin peut recommencer. Quand nous sommes parmi les humains, nous avons la possibilité d’atteindre la conscience cosmique, c’est-à-dire la conscience universelle, et au-delà, nous irons vers le supraconscient. Quand tous les êtres, quand toutes les âmes seront devenues superconscientes, la création sera terminée. Mais ceci est impossible parce que, d’une manière permanente, depuis l’origine des temps qui n’ont pas d’origine, toujours du fond ténébreux de l’Être jaillissent des âmes qui à travers de multiples métamorphoses, parviennent à la conscience, et enfin à la supraconscience. Nous sommes donc originaires des zones, comment dirais-je, inférieures du subconscient divin. Cela est la première échelle, celle qui monte.

Notre origine, c’est ce que nous avons été d’abord ; quand je dis « nous », c’est entre guillemets, il ne faut pas oublier qu’il existe le Dieu absolu qui est à la fois transcendant et immanent. Je vous ai parlé du Dieu immanent qui allait vers le Dieu transcendant. Le Dieu transcendant contient une multitude d’idées éternelles qui sont indestructibles et parfaites, vivantes et conscientes. Elles ne peuvent pas tomber, mais elles émanent, je résume très rapidement, ce que nous appellerions les archanges, qui eux ne sont pas parfaits car s’ils étaient parfaits, ils se fondraient avec leur principe idéal et n’existeraient pas d’une manière personnelle. Ces archanges sont imparfaits, mais ils restent infaillibles, et ils vont donner naissance à une troisième espèce d’êtres, qui seront les anges, imparfaits et faillibles, et ceux-là peuvent retomber dans l’espèce humaine. Mais les humains peuvent remonter vers l’espèce archangélique. Ce qui fait que quelques-uns d’entre nous, la majorité, proviennent du subconscient divin, et une minorité, mais parfaitement agissante, descend des anges déchus qui ont quitté l’archangélité qui elle-même a quitté la sphère des Idées divines.

Vous avez donc deux origines, l’origine transcendante et l’origine immanente. Notre destinée est de revenir au transcendant.

François Brousse
« Propos de table – F. Brousse répond aux questions de ses amis », Paris, 23-02-1983 dans Revue BMP N°114, sept. 1993

 

Le véritable froment de l’âme, ce n’est pas la douleur, c’est la Vérité. Toutes les vérités que nous avons acquises dans une incarnation, les gardons‑nous dans l’incarnation suivante ? Je voudrais bien le croire ! Mais l’expérience semble démontrer que des êtres peuvent très bien, après avoir trouvé la vérité, l’abandonner et ceci dans une vie.

Ils le font à la suite de certains traumatismes, à la suite de certaines illu­sions ou de certaines désillusions. Par exemple, on peut croire qu’il suffit d’approcher le maître pour être à l’abri de certaines mésaventures. Alors, s’il nous arrive quelque contretemps, nous risquons de nous révolter contre l’Initiateur et de rejeter son enseignement. Cela survient fréquemment. J’ajoute que nous avons connu des êtres qui étaient des théosophes et qui, ensuite, sont devenus des nazis purs et simples. En conclusion, on peut facilement, hélas, perdre des vérités si elles nous paraissent trop difficiles à supporter dans notre évolution et si elles nous gênent un peu trop. Après avoir cru pendant une dizaine ou une vingtaine d’années avec âpreté à des idées divines, on peut très bien les abandonner parce que notre égoïsme est beau­coup plus fort que notre intuition.

Ce qui est vrai pour une vie qui dure 75 à 80 ans est vrai à plus forte raison pour des vies successives. Nous pouvons rencontrer des âmes qui, après être allées très haut, sont tombées extrêmement bas. Cette chute est malheureusement un fait avéré à travers les siècles. On le voit dans la Bible elle‑même, où il est dit :

Pourquoi, comment, es‑tu tombé du ciel, Lucifer, brillante étoile du Matin ? Tu marchais parmi les mon­tagnes de Dieu, au milieu des pierres étincelantes et tu es tombé par orgueil. (Isaïe, XIV, 12)

Il arrive que des êtres qui sont montés très haut sur la voie de la connaissance s’effondrent tout à coup. C’est vrai pour cette vie et c’est vrai pour toutes les vies. Nous devons, hélas, faire terriblement attention et ne pas croire que, parce que nous avons acquis cer­taines vérités, nous serons capables de les conserve éternellement. Peut‑être dans cette vie, c’est parfait, mais dans les vies suivantes, on peut choir.

J’ajoute néanmoins que pour ceux qui ont contem­plé les cinq vérités essentielles, l’existence de Dieu, l’immortalité de l’âme, la réincarnation, le karma et les Frères Aînés, il est difficile qu’ils puissent rétrograder. Difficile, mais non impossible ! Également, lorsqu’on a réalisé la vérité morale, l’Amour univer­sel, il est difficile de redescendre. Difficile, mais non impossible ! Je vous rappelle que Mao avait été Bouddhiste et plein de compassion. Il a bien oublié par la suite. On peut en dire pratiquement autant d’une multitude de personnes qui, dans leur avidité, ignorent les délais de la justice divine.

François Brousse
L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 243-245

Lucifer, frère cadet du Christ, peut également représen­ter la dialectique, avec sa critique incisive, mais séparée de l’intuition spirituelle. Analyse, dialectique, critique, Lucifer est une des forces essentielles de l’univers. Mais en rejetant l’intuition de l’esprit, elle ne constitue que le seuil prépara­toire.

Seuil admirable d’ailleurs, qu’emplissent les robustes flammes de la révolte et de l’examen rationnel. La philoso­phie cartésienne, la science déterministe, en sont les fruits succulents, rouges de sèves. Quand elles se dépouillent de toute spiritualité, de telles sèves se transforment en fulgurants poisons. Ils se nomment vivisection, impitoyabilité, pollutions, engins nucléaires, destruction de l’homme.

Satan, pire encore, symbolise la spire descendante du monde. Dieu, sous un certain aspect, c’est l’élan magnifique et jovial, poussant l’évolution du protozoaire vers l’archan­ge, c’est l’énorme montée du relatif vers l’absolu. À ce pro­grès divin s’oppose la régression démoniaque, la force qui tend vers les abîmes de l’inconscient, à travers la chute. Satan respire la haine et la bestialité. Il est le grand briseur de couronnes lumineuses. Il va de l’archange à l’homme, de l’homme à l’animal, de l’animal à la plante, de la plante à la pierre, de la pierre au chaos.

Sur le plan humain, Satan prend plusieurs masques, les plus connus sont la violence et la tyrannie. Il est puissant dans l’espace et puissant sur les planètes. Mais l’éner­gie de l’Amour se développe plus largement encore que les tumultes de la Haine.

François Brousse
Les Visiteurs des millénaires – Le Comte de Saint-Germain, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 83-84

 

L’évolution cosmique est continue et elle s’est épanouie à travers trois espèces qui existent toujours et qui constituent la substance même de l’humanité.

  • Il y a ce que l’on appellerait les hyliques ou les charnels, uniquement intéressés par le corps. Ils s’imaginent que le corps est la réalité unique, qu’après la mort il n’y a plus rien, qu’on sort du néant pour rentrer dans le néant. Ils pensent que les seuls plaisirs valables sont les plaisirs corporels. Les plaisirs de l’esprit leur paraissent une duperie et d’ailleurs, ils ne les comprennent pas.
  • Au-delà se dressent les psychiques, ceux qui admettent que l’homme n’est pas simplement un corps mû par des fils plus ou moins déterministes, mais qu’il est également une âme. Ceux-là sont les tenants de la plupart des religions. Ils ont pour eux une espérance et une crainte car presque toutes les religions croient à un enfer éternel ou à une destruction définitive. Les uns affirment qu’après la mort il y a le Ciel et l’Enfer, les autres, qu’après la résurrection, il y aura les ressuscités immortels et les anéantis définitifs. Nous avons affaire à des religions pratiquement intermédiaires entre l’erreur et la vérité.
  • Enfin, on dénombre une troisième espèce d’êtres, les spirituels. Ils croient qu’en dehors de l’âme et du corps, rayonne un esprit éternel, sans commencement ni fin et qui peut prendre une multitude de formes jusqu’au moment où il accédera à la dignité divine. Ces spirituels croient à la réincarnation et à la métempsycose. Autour d’eux naissent des miracles, des prodiges, des phénomènes prémonitoires et le souffle de prophétie. Ils sont habituellement capables de se dédoubler et de contempler par l’intuition les splendides fêtes de l’infini épousant l’éternité. Les spirituels forment en quelque sorte le plus haut niveau de l’évolution humaine.

François Brousse
Conf. « Les Maîtres de l’Aggartha », Perpignan, 31 oct. 1983

Selon Nietzsche, il n’existe qu’un nombre limité, bien qu’immense, d’atomes indestructibles et infatigables.

Ils peuvent tisser dans leur prodigieuse trame une quantité fabuleuse de combinaisons, et les mondes jaillissent de leur danse immortelle. Mais si grande que soit cette quantité de combinaisons, elle est fatalement finie, comme le nombre des atomes qui la provoquent. C’est pourquoi, dans la ligne droite de l’éternité, tournent d’innombrables roues de phé­nomènes, irrémédiablement les mêmes, irrémédiablement vains. L’univers recommence toujours, n’innove jamais. Après la destruction de notre terre et de notre soleil, s’éten­dront des millions de siècles, au bout desquels le soleil et la Terre ressusciteront identiques. J’ai déjà vécu un nombre infini de vies dans le passé, j’en revivrai un nombre infini dans l’avenir, mais toutes ces vies sont l’unique, celle que je respire actuellement. Cauchemar atroce, qui condamne Jésus à être éternellement crucifié et Nietzsche lui‑même à périr éternellement dans la folie !

Si nous admettons cette théorie, l’évolution meurt dans un effrayant immobilisme cosmique. Heureusement la véri­té brille dans d’autres perspectives !

À travers le déroulement des siècles, l’âme indestruc­tible – Hermanubis – finit par se connaître et resplendir, alors que l’âme mortelle – Typhon – composée d’ins­tincts animaux et d’empreintes sociales, s’efface définitive­ment. Pour ce double résultat de nombreuses incarnations, sur cette Terre et sur d’autres planètes, imposent leur triste nécessité. Mais le salut étincelle dans le regard du Sphinx, l’Initié parfait.

La volonté palpite dans ses flancs de taureau, l’enthou­siasme crispe ses griffes léonines, l’amour ouvre ses larges ailes, et la connaissance emplit sa tête aux yeux de gloire. Force, élan esthétique, bonté, sagesse composent la structu­re de l’homme‑dieu.

 

François Brousse
La Trinosophie de l’étoile Polaire, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 151-152

Tout progrès se paye par un recul inverse et proportionnel.

Cette affirmation de Rudolf Steiner me paraît un rocher d’erreurs. Le monde serait alors une agitation stérile de boules noires et blanches, enfermées dans un cercle infernal.

Je crois au progrès universel jusqu’au soleil des perfections.

Sans doute, comme Steiner l’a compris, toute avance détermine un recul. Mais il subsiste un minime gain de lumière. La nature d’obscurité laisse vivre une lettre étincelante. De la ligne engloutie surnage une virgule d’or. Ces virgules s’enlacent en mots qui finissent par écrire le message victorieux de la vie éternelle.

Quand un homme devient dieu, un autre homme devient animal. Toutefois l’avance est définitive, le recul temporaire. L’homme‑dieu rentre dans la sphère des Infaillibles, l’homme‑animal remontera. Le premier ne peut plus descendre, l’autre peut toujours recommencer son ascension. Le bien triomphe inévitablement, car il atteint l’Absolu.

Cette loi, vraie pour l’individu, est vraie aussi pour les planètes, les soleils, les assemblages d’étoiles. Parfois tout un globe bascule dans l’angélisme tandis que le globe complémentaire rétrograde vers l’animalité. Le globe angélique se sauve pour toujours, le globe bestial ne se perd que momentanément. Et, complication inattendue, les deux globes laissent en marge une poussière d’âmes humaines, qui formera un globe nouveau.

Même sur le plan relatif, l’avance dépasse le recul. Trois pas en avant, deux pas en arrière. Ainsi, l’humanité parcourt la route immense, péniblement, inlassablement. Les planètes ouvrent leurs auberges passagères devant les pas du pèlerin sidéral.

 

François Brousse
« Pensée divine », dans Revue BMP N°63, déc. 1988-janv. 1989

Il a fallu dix-huit millions d’années pour que l’on sorte de l’âme collective de la bête, afin d’entrer dans l’âme individuelle de l’homme. L’homme se sauvera seul et c’est seul qu’il se perdra ! Car il a une liberté absolue qui n’est que le reflet de la toute-puissance de Dieu dont l’homme est en quelque sorte l’image.

Nous avons la possibilité de choisir entre le bien et le mal et nous en sommes to-ta-le-ment res-pon-sa-bles ! C’est terrible, il semble bien que ce soit cela.

Le propre de l’époque actuelle, c’est de croire tout à fait le contraire, de là, la montée des marxismes de là, la montée des nazismes, de là, la montée des fascismes avec toujours l’idée fondamentale que nous n’existons pas individuellement et que nous devons nous fondre dans un groupe, que ce soit la nation, que ce soit la religion, que ce soit le parti : nous perdons notre personnalité et nous n’existons plus qu’en tant que numéro ou vague reflet d’un organisme qui nous dépasse incommensurablement. Là c’est l’erreur fatale du XXe siècle qui est propagée non pas simplement par les leaders politiques mais aussi et surtout, hélas par ceux qui s’appellent « maîtres spirituels » et qui trahissent, pas tous heureusement, et qui trahissent la véritable évolution divine. Ce qui est d’ailleurs normal, nous sommes dans une période très précise, celle du Kali Yuga, et l’on prétend que la seule vertu de l’homme, c’est l’obéissance et la destruction de son ego personnel. Mais si l’ego personnel est détruit, tout l’univers n’est plus qu’une immense raillerie et la vie ne vaut plus la peine d’être vécue : nous sortons du néant divin pour rentrer dans le néant divin, après des milliards et des milliards d’existences où nous avons traversé la folie, la souffrance, l’ignorance, le désespoir, la mort et tout le reste, pour aboutir à quoi ?

À un trou énorme, un abîme de ténèbres composé de néant et d’anéantissement absolu.

C’est, je crois une théorie parfaitement absurde, et comme nous sommes actuellement dans la période du Kali Yuga, cette théorie est admise par une quantité invraisemblable d’êtres qui se prétendent parfaitement en dehors de l’humanité ordinaire et qui tendent au contraire à plonger aussi bas qu’elle, sinon plus bas encore ! Mussolini le disait : « La seule vertu de l’homme, c’est l’obéissance », c’est clair ! L’homme n’existe pas personnellement, il existe parce qu’il est le serviteur de l’état, c’est tout ! Au moins il a eu l’honnêteté de le dire et c’est la même chose que l’on retrouve dans le nazisme : un peuple, un chef, un führer.

François Brousse
Commentaires sur les Proverbes de Salomon – t. I, Clamart, éd. La Licorne Ailée, 2015, p. 235-236

La loi d’exception transcende-t-elle les lois physiques ?

F.B. : Tout à fait. Elle transcende toutes les lois, aussi bien les lois physiques que les lois psychologiques. C’est la loi d’exception, il y a longtemps que je l’ai exposée, certains s’en approchent, mais ils en ont peur, c’est pourtant la vérité. Cette loi d’exception existe et elle permet de comprendre la naissance de nouvelles espèces. Elle est également extrêmement positive en ce sens qu’il y a une chance sur trois cents milliards pour que l’homme devienne bon. Cette chance existe et, si nous tombons sur elle, c’est magnifique ! Nous entrerons dans un monde de perfection, d’amour, de joie et d’intelligence. On ne l’a pas encore vu. Mais enfin, il y a une chance sur cent milliards pour que ce soit possible. Il ne faut pas négliger cette chance. D’ailleurs, d’après les probabilistes actuels, il y aurait une chance sur cent milliards pour que l’oxygène épars dans cette salle vienne se réfugier uniquement sous cette table. Si cela arrivait, vous seriez tous morts d’un seul coup. Mais cette probabilité existe. Et comme vous êtes bien vivants, elle ne s’est pas réalisée bien qu’elle existe. Nous ne sommes plus à l’époque de Laplace où l’on disait qu’inévitablement, chaque cause engendre un effet, toujours le même effet. C’est faux. C’est vrai dans un milliard de cas, c’est faux dans l’ultra milliardième. C’est d’ailleurs ce qui explique l’évolution du cosmos.

François Brousse
« Entretien avec François Brousse », 28 juillet 1993, dans Revue BMP N°204, oct. 2001

Nous avons autour de nous un ange gardien, un invisible ami, et qui nous suit dans nos évolutions, qui essaye de nous pousser vers l’illumination.

Il est là, et il a un corps mental et une âme immortelle ; […] Il apparaît si vous voulez bien vers le matin au moment où vous vous réveillez. Vous pouvez à un certain moment le voir ; il est habituellement extrêmement lumineux, ou alors, il se fait uniquement entendre par une voix, une voix qui exprime sa manière de voir votre conduite, et qui peut vous révéler des choses merveilleuses. Il suffit d’y croire d’abord, d’être attentif ensuite. Maintenant, il peut apparaître aussi dans les miroirs, d’une façon extrêmement brillante ; il peut aussi apparaître dans le rêve parce que le rêve est l’aquarium de la nuit, et qu’à travers le rêve, on peut voir tous les êtres merveilleux qui sont invisibles pour nos yeux de chair. Dans le rêve, il apparaît fréquemment, avec une splendeur presque insoutenable ; il peut apparaître aussi à l’état de veille, mais c’est beaucoup plus rare.

Eh bien, cet ange est chargé de notre évolution ; d’après certaines traditions, il nous suit d’incarnation en incarnation, et lorsque nous avons atteint la véritable illumination, il est devenu pratiquement un avec nous.

François Brousse
Conf. « La Prophétie des papes », Perpignan, 1er déc. 1981

L’être qui vient de l’Inconscient divin passe-t-il nécessairement par le plan minéral ?

F.B. : Il passe de l’Inconscient divin et va dans le corps d’une pierre, un corps minéral, puis dans un corps végétal, ensuite vers un corps animal, ensuite dans un corps humain et ensuite vers un corps divin. Cette évolution du minéral au divin est, dirais‑je, presque inévitable. C’est le propre de l’Évolution qui n’a jamais de commencement et n’aura jamais de fin, car lorsqu’un être est complètement réalisé, immédiatement, un autre être non-réalisé surgit, qui doit recommencer le même périple. Tous sont appelés et tous seront élus !

François Brousse
« Entretien avec François Brousse », 31 août 1991 dans Revue BMP N°156, 1997

Entretien avec François Brousse

Q. : En quoi le communisme est‑il une aberration sociale ?

F.B. : Parce que l’évolution de l’espèce humaine se fait par des actes individuels et vouloir imposer à des êtres individuels un message collectif, une discipline collective, c’est arrêter leur évolution. C’est les enfermer dans des cachots, les fourrer au fond de l’abîme le plus noir possible et, par conséquent, c’est arrêter l’évolution du genre humain. On ne l’arrête jamais et elle finit par exploser d’une manière terrifiante. Le communisme est faux, fondamentalement faux !

Actuellement, sans que vous vous en doutiez, il y a la lutte entre deux principes : le principe anarchiste et le principe communiste. Or, dans l’absolu, c’est l’anarchisme qui a raison, c’est‑à‑dire le développement personnel de l’individu. Je parle d’un anarchisme non‑violent, bien entendu, et qui ne jette pas des bombes, sauf des bombes intellectuelles. Cet anarchisme‑là prévaudra, ce sera « l’homme libre sous Dieu souverain[1] ». Il n’y aura plus d’entraves sociales, il n’y aura plus que l’homme d’un côté et la connaissance infinie de Dieu de l’autre. Et ce sera l’âge d’or ressuscité, si on a le temps.

[1] HUGO Victor, William Shakeaspeare (1864), Première partie, Livre II, « Les Génies », II, V

François Brousse
« Entretien avec François Brousse », 27 août 1991, dans Revue BMP N°166 – juin 1998

L’ample fleuve de l’évolution, qui prend sa source au sein des océans primitifs, parmi les protozoaires, et déploie son cours grandissant de poissons, de batraciens, de reptiles, de mammifères, d’hommes enfin, remplit de son frisson les cerveaux modernes.

D’amélioration en amélioration, de mutation en mutation, les ébauches primordiales ont fini par devenir l’espèce humaine, fronton du monde vivant.

L’homme ne descend donc pas d’un Adam parfait et d’une Ève impassible, cheminant dans le clair-obscur de l’Éden, mais d’un pithécanthrope couvert d’animalité. De nombreux fossiles, à Java, à Pékin, attestent cette vérité, attristante pour certains esprits, exaltante pour nous. Qu’importe les racines ténébreuses d’un arbre qui dresse maintenant en plein zénith son front majestueux ! D’ailleurs, à l’homme dégradé des mythologies, nous préférons l’homme aux perpétuelles métamorphoses qui a, derrière lui, la gangue animale, et, devant lui, dans un avenir lumineux, la gloire d’une surhumanité.

François Brousse

« Évolution » dans Revue BMP N°269-270, sept.-oct. 2007

L’animal, ancêtre de l’homme

La viande, matière sans âme, provient de l’animal, matière vivante. L’animal possède une âme moins éveillée que la nôtre, mais de même nature. Sensibilité et instinct y frémissent déjà. L’intelligence commence à poindre (je parle surtout des mammifères).

Nous sommes obligés, pour consommer sa viande, de tuer l’animal. Nous arrêtons brutalement son évolution. Nous le faisons souffrir. Nous déclenchons en lui des sentiments de haine et d’épouvante. Nous sommes donc les ouvriers des forces du mal. La loi karmique nous en demandera réparation. L’animal est notre ancêtre. Dans le développement de l’évolution universelle, son existence a élaboré la nôtre.

En tuant un animal supérieur, nous commettons un véritable crime.

François Brousse

« Questions – Réponses (1962) » dans Revue BMP N°231, mars 2004 (Extrait)

Nous avons d’abord la conscience de notre être humain ; et au fur et à mesure que nous nous élevons, notre conscience s’élargit.

Par exemple, vous pouvez avoir la conscience de votre pays ; cela se trouve dans la sixième initiation des anciens Iraniens, initiation dans laquelle le néophyte devenait « perse », c’est-à-dire qu’on avait la conscience du pays auquel on appartenait, et on était unifié à notre puissance d’ordre purement terrestre. […]

Après être devenu l’âme d’un pays, nous pouvons devenir l’âme d’une planète et nous sommes Un avec l’esprit de la Terre. C’est une des cinq initiations. Vous devenez alors le fils de la femme et vous êtes Un avec l’esprit collectif appelé Géa, Déméter ou Isis, de la planète Terre. C’est un nouveau bondissement à la recherche de l’absolu.

Vous arrivez ensuite à être non seulement Un avec la Terre, mais à être Un avec le système solaire. Vous avez alors en vous des milliers de mouvements et en même temps, vous voyez toutes les planètes du système, vous avez la connaissance absolue de tout ce qui se passe sur ces planètes.

Enfin, vous devenez Un avec le soleil, et curieusement, de ce fait, vous devenez, au moins momentanément, l’âme du soleil et vous recevez la septième initiation qui est l’esprit de prophétie et en même temps, l’illumination permanente. Tout n’est pas terminé, même si devenir l’âme d’un soleil est quelque chose de fabuleux.

Vous pouvez devenir l’âme d’une galaxie, c’est-à-dire d’environ 300 milliards de soleils ; […] chacun de ces soleils est entouré d’un cortège de planètes dont une au moins est habitée : on imagine le génie colossal nécessaire pour contenir tout ceci. […]

Mais après être devenu l’esprit, l’âme de toute une voie lactée, il n’y a aucune raison de s’arrêter et nous arrivons aux systèmes de douze voies lactées, qui font partie d’un zodiaque de voies lactées, d’hyper-soleils. Nous devenons l’âme de douze énormes galaxies.

Puis l’expansion cosmique continue et nous devenons l’âme d’un univers-bulle avec ses milliards de galaxies comprenant chacune des milliards de systèmes solaires ; et ensuite, question échevelée, peut-on quitter l’univers-bulle qui existe dans un espace rectiligne à la manière des poissons qui nagent dans la mer illimitée ? Il y a une quantité infinie d’univers-bulle.

Et après avoir été l’âme d’un univers-bulle, nous pouvons devenir l’âme de douze univers-bulle, puis, celle d’une quantité démesurée d’univers. Je suppose que vous n’avez pas tellement le vertige, car la chose devient grandiose jusqu’à ce que nous arrivions à faire partie de la divinité elle-même, car Dieu est infini et de ce fait, il contient une infinité d’infinis, donc on n’en a jamais fini avec ce recommencement permanent d’infinis ! Après avoir connu un infini divin, vous avez droit à en connaître un autre, et ainsi de suite, sans jamais arriver à être totalement Dieu. C’est une asymptote ; étant donné qu’il contient une infinité d’infinis et que vous passeriez l’éternité à transformer l’infini et après l’infini, l’infini recommence. C’est l’évolution de l’homme à travers la galaxie.

François Brousse

Conférence « De l’atome à la galaxie », Paris, 18-04-1989

L’Amour infini, s’il n’est pas tout‑puissant, est tout‑attirant.

Les âmes encloses dans la pierre, dans l’arbre, dans l’animal, dans l’homme sentent la chaleur douce de l’Adorable. Elles tendent vers Lui comme les poussières métalliques vers l’aimant, comme les ailes vers la flamme. La mer tout entière des êtres, les montagnes, les cèdres, les tigres, les nations, les planètes, par vagues gigantesques, se soulèvent vers l’astre d’amour. Cette tendance, ce soulèvement, expliquent l’Évolution universelle.

Pour se rapprocher du Parfait, les formes se déforment et se transforment. Les corps successifs sont autant d’approches de l’Absolu. Palpitante de désir, l’âme transcende le minéral, puis la végétation, puis la bête, puis l’humain. Elle monte vers la cime sans limite et chacun de ses pas laisse une empreinte : diamants, feuilles, prunelles, cerveaux enfin. Elle monte toujours, dépasse l’homme, l’archange, l’esprit solaire. Les cercles de vie s’élargissent devant sa prodigieuse ascension.

Qui l’arrêtera ? Les galaxies succèdent aux galaxies. Ni repos ni fatigue. L’éphémère veut épouser l’Éternel.

François Brousse
« Pensée divine », Revue BMP N°154, mai 1997

Les nombres gouvernent l’évolution humaine et si on les rapporte aux lames majeures du tarot, ils tracent des chemins lumineux vers l’avenir des peuples.

Le genre humain finira par atteindre la paix universelle soit à travers une guerre monstrueuse, soit à travers l’évolution intellectuelle et morale de chaque être devenu enfin conscient de son essence divine. Comme le dit Victor Hugo :

Les mondes qu’aujourd’hui le mal habite et creuse
Échangeront leur joie à travers l’ombre heureuse
Et l’espace silencieux ;
Nul être, âme ou soleil, ne sera solitaire ;
L’avenir, c’est l’hymen des hommes sur la Terre
Et des étoiles dans les cieux.

HUGO Victor, La Légende des siècles,
« Tout le passé et tout l’avenir »

François Brousse
« Clartés sur l’avenir – Que sera 1990 ? » dans Revue BMP N°73, déc. 1989

 

La théorie se fonde sur l’idée de l’évolution permanente des âmes, idée qui expliquerait la métamorphose universelle.

Car nous savons que la vie a commencé par le protozoaire, au sein mystérieux des mers primordiales, sous le grondement des tonnerres et à travers l’illumination d’un soleil infiniment plus vaste et plus riche en rayons de toute espèce que notre soleil actuel – il a vieilli depuis. Ensuite, suivant des processus que nous ignorons, elle se serait transformée, aurait créé toutes les formes vivantes.

D’ailleurs, il n’est pas plus étonnant de voir des cellules s’épanouir en structures différentes qu’il est extraordinaire de voir les vingt‑six lettres de l’alphabet créer des milliers et des milliers de livres. De même que ces bibliothèques sortent des lettres fondamentales, de même, le nombre énorme des organismes qui peuplent l’univers jaillit des cellules fondamentales. Simplement, l’esprit édifie diverses combinaisons avec tous ces éléments primordiaux. Cette évolution, que l’on suit depuis le protozoaire jusqu’à l’homme, devient parfaitement compréhensible si ce sont les mêmes âmes qui se réincarnent et qui, à la fois, créent des formes nouvelles et se souviennent de leurs formes passées, autant d’expériences exaltantes ou tristes, mais toujours enrichissantes.

François Brousse
Le Livre des révélations – Tome I, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1992, p. 74

LES RÉINCARNATIONS

Quel souffle, pétrissant l’humanité barbare,

L’entraîne malgré tout vers des buts solennels ?

Quelle main remplaça sur les puissants autels

L’âcre sang du taureau par le doux miel des jarres ?

 

L’âme, éternel flambeau, revêt des corps mortels

Que la tombe dévore et que le nid prépare ;

Quand leurs pas rebellés dans les ombres s’égarent,

Une lance de feu dompte les criminels.

 

Nos fautes, franchissant le sépulcre difforme

Dans les nouvelles vies nous suivent âprement,

La douleur nous instruit, la pensée nous transforme,

 

L’Idéal nous remplit de son vin écumant.

Nous allons, à travers de triomphants désastres,

Gravissant pas à pas le dur sentier des astres.

François Brousse

Œuvres poétiques t. I, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1986

Les dangereuses absurdités du catholicisme qui nous menace de l’enfer, et du matérialisme, qui nous menace du néant, s’effaceront devant l’évolution normale des âmes indestructibles allant de l’inconscient minéral jusqu’au super conscient divin ! 

François Brousse

Nostradamus ressuscité – Tome II, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1997, p. 300

ÉVOLUTION

L’évolution nous mène

Dans de nouveaux domaines,

Nous sommes tout d’abord

Un impassible corps,

Ensuite nous grimpons

Par d’incroyables ponts,

Vers le cri des insectes

Que le délire humecte,

Puis le sombre animal

Nous prête son canal.

Vieux pèlerins nous sommes

Enfin le front des hommes,

Nous deviendrons demain

Des maîtres surhumains,

Mais déjà se profile

La triomphante idylle.

 31 octobre 1994

François Brousse
L’Idéale Métamorphose, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1998, p. 144


L’Évolution tente toutes les voies. Elle aboutit ainsi à de nombreuses impasses. Mais, quand un chemin véritable s’ouvre, elle s’envole dans la magnificence. Quand l’Évolution rencontre un mur, elle bifurque brusquement et nous contemplons la comète inattendue des mutations. Ainsi, l’oiseau jaillit du reptile et l’idéaliste du réaliste.

François Brousse

« Pensée divine », Revue BMP N°281, octobre 2008 

Entretien avec François Brousse

Q. : Depuis les rishis des temps les plus reculés jusqu’à notre époque, y a‑t‑il eu évolution ou régression de l’humanité d’âge en âge ?

F.B. : Depuis les rishis jusqu’à notre époque ? Oui, la question est un peu inquiétante. J’ai bien l’impression qu’il y a régression d’âge en âge. Quand nous entrons dans une ère astrologique nouvelle il y a régression par rapport à l’ère précédente. Nous sommes dans l’ère du Verseau, il y a régression par rapport à l’ère des Poissons laquelle était déjà une régression par rapport à l’ère du Bélier et ainsi de suite… C’est effrayant ! L’humanité est en train de rétrograder. Peut-être y a‑t‑il, dans les mondes parallèles, d’autres humanités qui sont les mêmes que la nôtre et qui sont en train d’évoluer vers le haut, mais tout ceci est très difficile à comprendre.

François Brousse
« Entretien avec François Brousse », 20 janv. 1993, dans Revue BMP N°189, juin 2000

Les spirales de l’évolution

Égalité. En droit, nous sommes tous égaux, car nous possédons tous une étincelle immortelle d’absolu. En fait, nous sommes tous inégaux, car nous vivons sur les marches différentes de la spirale d’évolution.

Dans le monde social, la hiérarchie existe de manière arbitraire et désordonnée. Les chefs ne sont tels que par plus d’orgueil, ou moins de scrupules. La pyramide repose, renversée, sur la pointe. Au moindre vent révolutionnaire, elle oscille, inquiétante et inquiète.

Pour l’établir sur une ampleur d’assises inébranlables, il faudrait hisser au sommet les meilleurs. Pas simplement les plus intelligents, fort capables de tyrannie, mais les plus intelligents et les plus humains, ceux qui ne voudront jamais broyer les faibles sous leur talon de fer, ceux qui considèrent les inférieurs comme des frères cadets, non comme des bêtes que l’on fouaille.

Une synthèse de génie et de sainteté.

François Brousse
« Pensée divine », Revue BMP N°4, sept. 1983

Le progrès des âmes

Il existe des milliards de civilisations humanoïdes dans les abîmes de l’espace. Sur des planètes de notre Voie lactée ou d’autres galaxies, l’intelligence a pris sa forme d’homme et de surhomme.

Toutefois, la question se pose de savoir si le progrès continue indéfiniment. Est-ce une ligne droite qui monte ou une courbe ? La spirale, qui les englobe, semble mieux synthétiser les forces de la vie. La spirale de l’Évolution s’élargit-elle sans cesse et se fige-t-elle dans l’éternel retour ? Expansion puis rétraction, battement de cœur, mouvement pendulaire de l’Infini.

Je pense qu’après avoir atteint leur zénith, les civilisations humaines déclinent ou disparaissent. Je parle simplement des apparences sensibles, car le progrès des âmes, malgré des reculs momentanés, ne s’arrête jamais. Il se continue dans l’invisible. Le progrès des sociétés n’a pas cette triomphante allure. Combien d’Atlantides englouties dans les tourbillons du temps !

François Brousse
« Pensée divine », Revue BMP 281, octobre 2008

Rayonner des pensées hautes

Les éléments, invisibles miroirs à demi‑conscients, réfléchissent les pensées de l’homme et les traduisent en actes créateurs. Arbres, montagnes, nuages, animaux, jaillissent des gouffres de notre esprit.

Avant la naissance de l’homme tangible, l’homme immatériel dirigeait la formation du globe et le fleuve de l’Évolution.

Actuellement, nous préparons le futur habitacle de l’humanité. Nos pensées, comme des chefs, commandent aux troupeaux de la sphère élémentale. Tâchons de ne rayonner que des pensées hautes pour construire une demeure de merveilles et de prodiges.

François Brousse
« Pensée divine », Revue BMP N°113-114, juin-juillet 1993 

Que devient l’âme à la fin de toutes les vies ? Elle devient une âme cosmique, elle devient non plus une âme limitée mais une âme illimitée. Nous aboutissons à la conscience cosmique qui sera, par exemple, la conscience d’une humanité.

Il y a ce que l’on appelle les divers états de conscience ; nous avons la conscience inconsciente, nous avons la conscience limitée, nous avons la supraconscience, la conscience cosmique. À ce moment-là, au lieu d’être enfermée dans mon corps, ma conscience deviendra la conscience de l’humanité tout entière, ce qui ne sera d’ailleurs qu’un commencement, mais je serai en dehors du temps et de l’espace. Après avoir été la conscience de l’humanité, elle deviendra la conscience de toutes les humanités du système solaire. Ensuite elle deviendra la conscience de toutes les humanités de l’univers bulle avec ses milliards de systèmes solaires et ses milliards de galaxies ; et après cela, elle deviendra la conscience, non pas d’un univers bulle, mais de toute une série infinie d’univers bulle, et ainsi de suite…

Il existe une autre conception qui, en fait, est la même, mais à travers d’autres perspectives ; il est dit que lorsque les âmes, ont atteint l’illumination, elles passent leur éternité à parcourir l’infini ; c’est-à-dire qu’elles vont de monde en monde dans une connaissance et une joie de plus en plus grande. Il ne faut pas oublier que notre âme personnelle est une âme divine, et qu’elle contient par conséquent une infinité de facultés. Nous n’en connaissons que trois ou quatre : nous connaissons l’amour, la sagesse, la beauté, la puissance. Lorsque nous serons devenus l’amour infini, conscient et supraconscient, il nous restera à devenir la puissance infinie, consciente et supraconsciente, la beauté infinie, consciente et supraconsciente, la justice infinie, consciente et supraconsciente, et cela ne sera que le commencement, car nous ne connaissons de Dieu que ces quelques facultés.

Comme le dit le grand penseur Spinoza : Dieu est une infinité de perfections, dont les unes sont connues, et les autres sont inconnues ; c’est-à-dire qu’après la sagesse, l’amour, la beauté, la puissance et la justice, d’autres facultés se révèlent à nous, que nous explorons.

Donc l’avenir de notre âme n’a aucune limitation, ni dans le temps, ni dans l’espace, ni dans l’ineffable. Nous deviendrons par conséquent des dieux, puis des super dieux, puis des hyper dieux sans jamais aucune limitation, c’est-à-dire que ce sera le bonheur dans le dynamisme en même temps que dans la connaissance, une connaissance qui n’est pas figée car elle est en dehors du temps, de l’espace, du déterminisme et en dehors de la souffrance.

François Brousse
Philosophies, Éd. La Licorne Ailée, Clamart, 2011, p. 108

Sur l’horloge de la civilisation humaine, les chefs d’État ne sont que des minutes. La grande aiguille les crée et les détruit dans son mouvement impassible.

Sur le plan de l’évolution historique, l’heure dure mille ans et contient tout un peuple-­roi. Le tour complet embrasserait donc 24 000 ans, plus que n’en connaît la mémoire de nos analystes. Vingt‑quatre peuples‑rois se succéderaient ainsi, avec leur matin, leur midi, leur soir et leur nuit profonde.

Au milieu de cet essor passent lentement douze grandes religions, liées aux signes du Zodiaque. Vaste mécanisme à donner le vertige. On distingue :

  • Quelques circuits : l’Égypte, Rome, Byzance ;
  • Quelques espaces religieux : l’osirisme, le christianisme…

L’horloge, en réalité beaucoup plus complexe, échappe à notre coup d’œil. Elle s’agrandit encore, conquiert les immensités pleines d’étoiles, se dilate aux dimensions mêmes de l’univers. Alors chaque heure englobe un milliard d’ans terrestres et l’aiguille mystérieuse décrit un jour cosmique, un jour qui mesure la naissance et la mort d’une sphère espace-­temps, un jour de vingt‑quatre milliards d’années.

François Brousse
« Pensée divine », Revue BMP N°47-48, juin-juill. 1987