Les mystères de la mort – Partie II/II
Les mystères de la mort – Partie II/II
La destinée des méchants, après leur mort, pose un problème lancinant au philosophe.
Les religions actuelles se partagent entre trois solutions à la vérité vieilles comme le monde : enfer éternel, anéantissement, transmigration des âmes.
François Brousse
Les Secrets kabbalistiques de la Bible, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1987, p. 66
Au-delà de la mort
Enfer éternel. Solution donnée par le paganisme exotérique, à l’usage des ignorants, et que le christianisme a, très sérieusement, adoptée. Solution contraire à la justice comme à la bonté de Dieu. Contraire à la justice, car le pire crime terrestre ne peut causer qu’une somme limitée de souffrance ; l’injustice serait flagrante de le noyer dans un océan de douleur illimitée. Contraire à la bonté infinie qui permet toujours la rédemption des fautes. Aussi, les prédicateurs chrétiens, brandissent‑ils de moins en moins ce hideux épouvantail, bon pour des barbares, et qui se heurte au sourire voltairien de la raison.
Anéantissement de l’âme des méchants. Cette solution est infiniment préférable à la précédente. L’anéantissement ne fait pas de Dieu un bourreau éternel, mais il en fait un bourreau définitif. Il condamne à mort d’une manière absolue et irrémédiable. Quel père pourrait condamner ses enfants égarés à la guillotine du néant ? Ne leur laissera‑t‑il pas la chance de se racheter ?
C’est précisément ce qu’affirme la doctrine de la transfiguration des âmes. L’âme, étincelle de Dieu, est imperdable. Elle évolue, d’incarnation à incarnation, de planète à planète, se purifiant par la souffrance, l’amour et la sagesse, jusqu’au moment où, redevenue parfaite, elle entre dans le royaume de la joie éternelle. Toutes les âmes seront sauvées. Leur libre arbitre, d’ailleurs limité, leur permet seulement d’accélérer ou de retarder l’inévitable évolution. Les méchants se condamnent à des douleurs terribles, mais passagères, car le mal qu’ils ont causé aux autres retombe sur eux, avec une exactitude mathématique. Faire du mal à ses frères, c’est en somme, faire du mal à soi‑même. Les âmes égarées finiront par comprendre, dans le brasier des réincarnations, la loi de l’amour universel. Alors, elles se rapprocheront de Dieu.
La justice de Dieu exige que les fautes commises dans le temps et l’espace, soient punies par des châtiments déployés dans le temps et l’espace – avec une équivalence absolue. La bonté de Dieu exige que toutes les âmes soient rachetées et obtiennent le bonheur. Or, dans la doctrine de la transmigration, s’accomplit la synthèse de ces deux exigences divines.
François Brousse
Les Secrets kabbalistiques de la Bible, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1987, p. 66-67
Au-delà de la mort
Enfer éternel. Solution donnée par le paganisme exotérique, à l’usage des ignorants, et que le christianisme a, très sérieusement, adoptée. Solution contraire à la justice comme à la bonté de Dieu. Contraire à la justice, car le pire crime terrestre ne peut causer qu’une somme limitée de souffrance ; l’injustice serait flagrante de le noyer dans un océan de douleur illimitée. Contraire à la bonté infinie qui permet toujours la rédemption des fautes. Aussi, les prédicateurs chrétiens, brandissent‑ils de moins en moins ce hideux épouvantail, bon pour des barbares, et qui se heurte au sourire voltairien de la raison.
Anéantissement de l’âme des méchants. Cette solution est infiniment préférable à la précédente. L’anéantissement ne fait pas de Dieu un bourreau éternel, mais il en fait un bourreau définitif. Il condamne à mort d’une manière absolue et irrémédiable. Quel père pourrait condamner ses enfants égarés à la guillotine du néant ? Ne leur laissera‑t‑il pas la chance de se racheter ?
C’est précisément ce qu’affirme la doctrine de la transfiguration des âmes. L’âme, étincelle de Dieu, est imperdable. Elle évolue, d’incarnation à incarnation, de planète à planète, se purifiant par la souffrance, l’amour et la sagesse, jusqu’au moment où, redevenue parfaite, elle entre dans le royaume de la joie éternelle. Toutes les âmes seront sauvées. Leur libre arbitre, d’ailleurs limité, leur permet seulement d’accélérer ou de retarder l’inévitable évolution. Les méchants se condamnent à des douleurs terribles, mais passagères, car le mal qu’ils ont causé aux autres retombe sur eux, avec une exactitude mathématique. Faire du mal à ses frères, c’est en somme, faire du mal à soi‑même. Les âmes égarées finiront par comprendre, dans le brasier des réincarnations, la loi de l’amour universel. Alors, elles se rapprocheront de Dieu.
La justice de Dieu exige que les fautes commises dans le temps et l’espace, soient punies par des châtiments déployés dans le temps et l’espace – avec une équivalence absolue. La bonté de Dieu exige que toutes les âmes soient rachetées et obtiennent le bonheur. Or, dans la doctrine de la transmigration, s’accomplit la synthèse de ces deux exigences divines.
François Brousse
Les Secrets kabbalistiques de la Bible, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1987, p. 66-67
Absurdité dangereuse de la croyance aux peines infernales.
De l’autre côté, des morts inférieurs qui se croient damnés, n’éprouvent plus aucun scrupule à tourmenter ou à posséder les vivants. Ainsi augmente la somme des fautes et des souffrances. Il faut patiemment expliquer à ces faux damnés que toutes les âmes seront sauvées, inévitablement. Les fantômes renoncent alors à obséder l’humanité physique et ils montent d’une marche l’échelle des êtres.
Quand le dogme de l’enfer éternel s’effondrera,
les yeux commenceront à saisir l’éternelle lumière.
Revue BMP N° 70-71, sept.-oct. 1989
L’enfer éternel n’est pas plus possible que l’anéantissement définitif.
Dans le christianisme beaucoup sont appelés et peu sont élus. Dans l’hindouisme tous sont appelés et tous sont élus.
De l’atome à l’archange tous les êtres rentreront dans la conscience cosmique.
Ce qui fait le mal et qui en subit les conséquences n’est évidemment pas le corps, pas plus le corps physique que le corps astral, que le corps mental. Ce ne peut être que l’âme séparée de Dieu.
Pourquoi s’est‑elle laissée prendre à la cupidité, à l’orgueil, à la violence, à la luxure, à la haine ? parce qu’elle est imparfaite et dans son imperfection, elle subit toutes les tentations. De plus elle est libre et dans la puissance souveraine de sa faute, c’est l’âme elle‑même en tant qu’entité immortelle, consciente et libre. D’ailleurs toutes ses souffrances n’existent que parce qu’elle est consciente.
Ce qui se réincarne, c’est l’âme séparée de Dieu. En réalité même, elle ne se réincarne pas, elle s’identifie à de nouveaux corps physique, astral, mental, résultats de ses activités antérieures et qui flottent dans le monde impermanent de la Maya.
François Brousse
La Trinosophie de l’étoile Polaire, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 296
Désespoir de certaines âmes
Dante a obtenu, probablement par l’initiation kabbalistique, le pouvoir de sortir à son gré du corps matériel pour visiter les abîmes du « Ciel », de « l’Enfer » et du « Purgatoire ».
Il n’y a pas d’enfer éternel, d’accord. Mais ce qui est remarquable, c’est que lorsqu’on pénètre dans les zones inférieures du plan astral, on rencontre une chose terrifiante : la suppression de l’espérance.
Les morts qui n’ont pas eu le courage de croire en la justice et à la bonté de Dieu et qui s’imaginent que l’enfer éternel existe, vont dans l’enfer éternel. Il n’est évidemment pas éternel puisqu’il n’existe pas, mais il est éternel subjectivement. Ils croient qu’ils seront torturés pendant l’éternité.
C’est pourquoi Dante a déclaré : « Vous qui entrez ici, laissez toute espérance. » Mais c’est une croyance purement subjective.
Dante savait que tout doit normalement se transformer.
François Brousse
L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 20
La métaphysique de Hugo
Après la chute, la rédemption commence. Les globes sont des bagnes qui se rachètent par la souffrance et par l’amour. Pas d’enfer éternel. Les âmes, à travers des palingénésies purificatrices, progressent vers le bonheur. Elles peuvent tomber jusqu’au fond le plus ténébreux des êtres, mais leur déchéance n’est que momentanée.
Quant à l’homme, il forme la ligne entre les esprits supérieurs qui vivent dans l’invisible, et les âmes emprisonnées dans la matière. Les Dieux punis s’y mêlent aux monstres pardonnés. L’homme doit travailler à devenir plus intelligent et meilleur. Ainsi il se sauvera lui‑même, et il contribuera à sauver l’univers. Possesseur du libre arbitre, il ignore ses vies antérieures. Son âme communique directement avec l’âme divine par la prière, la méditation, l’amour…
Puissante construction métaphysique, la religion de Hugo rejoint sans peine la pensée des sages de l’Inde, et ce libre christianisme qui va des gnostiques aux anthroposophes, à travers les siècles fécondés. Mais elle se heurte aux églises murées dans leurs dogmes de granit, aux fureurs du fanatisme et de la sottise. Jamais une hiérarchie ecclésiastique n’admettra qu’on puisse atteindre Dieu en dehors de ses enseignements.
François Brousse
Dans la Lumière ésotérique, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1999, p. 294
Vous savez qu’après votre mort, vous traverserez des métamorphoses, vous irez sans doute dans l’astral, dans le mental, peut-être dans le surmental, et qu’ensuite vous renaîtrez, que la loi est de mourir, naître, mourir et renaître sans cesse jusqu’au moment où l’on atteint l’illumination, la conscience cosmique et la divinité intérieure. La peur de la mort disparaît. Cela devient la libération.
Pour les authentiques initiés qui peuvent sortir pratiquement à volonté de leur corps, le fait de mourir est une chose merveilleuse, on est libéré d’un compagnon pesant, quinteux, désagréable, malade et limité, appelé le corps. Ce ne peut être qu’une extase en réalité, une joie merveilleuse. La mort ne fait pas peur à l’initié, mais elle fait peur à l’ignorant, à ceux qui croient aux religions infernales ou au néant absolu.
François Brousse
Poésie langage de l’âme, Vitrolles, Éd. de la Neuvième Licorne, 2008, p. 100
Naissance dans l’Au‑delà
Après notre mort, nous sommes comme des bébés.
C’est‑à‑dire que nous avons un corps fluidique, un corps incomplet qui, au fur et à mesure de notre évolution, prend plus de consistance, plus de netteté et devient franchement adulte. À ce moment‑là, on peut former une famille. Effectivement, nous arrivons à nous unir dans l’Au‑delà avec des êtres que nous avons aimés, ou avec d’autres que nous n’avons pas aimés mais que nous aimons parce que, dans le monde subtil où nous nous trouvons, ils ont des vibrations complémentaires aux nôtres.
Prenons l’exemple de la mort et de la résurrection récentes d’un biologiste – anecdote que l’on doit ajouter à l’ouvrage du docteur Moody, La Vie après la vie. Il rencontre dans la mort une jeune fille qu’il avait aimée et qui était décédée depuis une vingtaine d’années.
Il a avec cette fille des rapports d’amour, une véritable fusion. Leurs deux corps spirituels se fondent l’un dans l’autre de manière à ce que chaque molécule astrale soit transpercée par une autre molécule astrale et les deux corps astrals n’en font plus qu’un seul. C’est d’ailleurs une des manières de réaliser l’androgynat. Ainsi, dans l’invisible, se célèbrent de véritables noces spirituelles.
Puis, le corps subtil qui est le nôtre se développe, atteint une maturité et décline graduellement. Alors, on meurt dans l’Au‑delà, ce qui veut dire que l’on naît sur la Terre, ou dans une autre planète du système solaire ou d’autres systèmes. La mort dans le ciel, c’est la naissance sur la Terre, en revanche, la mort sur la Terre, c’est la naissance dans l’Au‑delà. Évidemment, quand on connaît tout cela, on est un peu désabusé vis à vis des craintes de la mort.
La peur du trépas devient impossible.
François Brousse
L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 272-273
Extrait
Les occultistes actuels sont plus ou moins partagés. Ils admettent que l’esprit du mort plonge dans le large tunnel. On retrouve ce tunnel dans les histoires des patients examinés par le docteur Moody. On l’appelle le tunnel de l’ombre de la mort et ce tunnel, c’est tout simplement l’ombre que la Terre traîne derrière elle, dans sa marche autour du Soleil. On pénètre là-dedans, et ceux qui – toujours sur le plan astral – ont beaucoup de choses à se reprocher, voient des visages terribles s’approcher d’eux. Cela peut être des loups, des chiens, des vautours, des êtres hostiles. Ceux qui n’ont pas grand chose à se reprocher, surtout ceux qui ne croient pas à l’enfer éternel, auront une espèce de béatitude, de joie et ils traverseront ceci sans aucun problème. […]
Les morts arrivent enfin sur la Lune. Ils sont dans leur corps astral, que se produit-il alors ? Il y a deux espèces de corps astral. La première espèce est constituée par des pensées d’amour, de joie, de fraternité universelle, d’extase céleste, de grandeurs artistiques, c’est parfait, c’est ce qui domine. Le corps astral est alors extrêmement fin, subtil, léger et sous le choc des rayons cosmiques, il s’efface immédiatement, sans douleur, et laisse l’âme purifiée monter dans son corps mental jusque dans le mental du Soleil où il peut, s’il le veut, rester des centaines d’années. […]
Prenons le cas contraire. Vous avez une pensée extrêmement grossière avec un corps astral dur, rempli de pensées terrestres, d’aspirations terrestres, de croyances purement terrestres, de négativité de toutes espèces. Cela forme un bloc très dur et les rayons cosmiques frappent là-dedans à la manière d’une hache dans un chêne ; conclusion : comme il y a résistance, le corps astral est traversé de plaies flamboyantes, il souffre comme s’il était brûlé par des flammes corrosives, de là la croyance au purgatoire et surtout à l’enfer.
François Brousse
Les Mystères de la mort, Paris, La Licorne Ailée, 2022, p. 271-273
Il n’existe pas dans l’univers un seul grand maitre qui ait admis l’éternité des peines infernales. En réalité, au bout de quelques temps, on finit par réaliser qu’on ne souffre pas, on souffre beaucoup moins parce que monte graduellement en nous le lever éclatant de l’espérance. Nous savons que toutes les souffrances finissent et que la joie éternelle règnera parmi les êtres. C’est une conséquence de la connaissance.
À la fin de l’idée du temps il n’y aura plus que l’éternité de la joie.
Philosophies, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2011, p. 424
Puisque le paradis possède l’arbre de vie, l’enfer doit posséder l’arbre de mort.
- Les fruits de l’arbre de vie communiquent l’infaillibilité, la joie gigantesque au-delà du temps, de l’espace et du destin.
- Les fruits de l’arbre de mort ont le goût amer des transmigrations qui emprisonnent l’âme dans la caverne des planètes.
Il faut que les morts deviennent les vivants, que les transmigrateurs se métamorphosent en infaillibles.
Deux autres arbres règnent dans les clartés du paradis et les ombres de l’enfer :
- L’arbre de la science, qui perdit les hommes, s’érige au seuil de l’Éden.
- L’arbre de l’ignorance pleure au seuil de l’Érèbe.
Comment expliquer ces mystères ?
- L’arbre de la science du bien et du mal représente la dualité, le sujet et l’objet, le pour et le contre, Dieu et l’homme. En savourant son fruit, on se perd dans les voies sinueuses de la raison pure. Mais une saveur âpre gonfle le fruit fatal. Cette saveur, c’est la conscience d’exister librement.
- L’arbre de l’ignorance n’a même plus cette conscience vibrante d’avenirs. Il se contorsionne dans la nuit de l’inconscience, avec les animaux et les plantes. L’aveugle volonté de puissance remplit son branchage effrayant.
- Au cœur de l’enfer s’étale l’arbre de mort. Même pas l’inconscience, le néant ! Toutefois, comme le néant ne peut exister, il devient la possibilité universelle. De l’arbre‑gouffre montent des fumées qui s’accrochent finalement aux rameaux de l’arbre‑ignorance.
Ainsi le grand mouvement du retour s’amorce de façon inévitable. Possibilité devient inconscience, qui se transforme en liberté, qui se transfigure en éternelle vie. Pierre, plante, bête, homme, Dieu, le fleuve retourne à sa source.
François Brousse
Revue BMP N°52, déc. 1987
Jésus déclare qu’à la fin des temps, il viendra séparer les boucs des brebis. Il faut comprendre astrologiquement et métaphysiquement cette formule énigmatique. Les « Boucs » sont en relation avec la planète Saturne ; les « Brebis », avec la planète Vénus. Le destructeur d’un côté, l’amour de l’autre.
Après la mort, les « âmes boucs » iront dans la sphère astrale de Saturne, et les « âmes‑brebis » s’élanceront vers la sphère astrale de Vénus. L’atmosphère saturnienne bouillonne d’obsessions et d’épouvantes, l’atmosphère de Vénus s’épanouit dans la joie et la beauté. Ces châtiments et ces récompenses sont, bien entendu, passagers. Seule la conscience cosmique habite le paradis intemporel. […] La substance éternelle évolue par rondes qui comprennent chacune – naissance, épanouissement, déclin, mort… Après quoi, tout recommence.
Les galaxies et les formes vivantes se succèdent indéfiniment, comme les vagues de la mer sous le souffle des orages. Un vent perpétuel gronde sur l’océan des créations. Le monde se déroule dans la domination du Plan divin.
Peut‑on déchiffrer les lignes majeures de ce plan ?
L’univers enferme une multitude d’âmes en perpétuelle évolution. La volonté de Dieu pousse ces âmes vers le Nirvâna, Béatitude, Connaissance, Pouvoir et Splendeur. Chaque vie, végétale, animale, humaine, angélique, archangélique, séraphique, marque une étape dans la conquête de la Perfection. Cette route traverse de nombreuses révolutions cosmiques, les mondes naissent et meurent sous les pas du Titan divin, mais le but rayonne, la finalité flamboie, la conclusion resplendit.
François Brousse
Survol des prédictions dans Revue BMP N°7, janv. 1984
L’euthanasie
Un certain Boullon se promenait dans un champ en culotte courte. Le champ avait été traité par des pesticides. Résultat, il tombe sur des chardons, se pique, cela s’infecte, on l’amène à l’hôpital et il meurt ! Cliniquement il est mort. Une heure plus tard il ressuscite en déclarant : – Ce n’est qu’un au revoir mes frères !
Et il raconte ce qu’il a vu. Il a eu l’impression de sortir de son corps, d’être sous un ciel de lumière et de voir des êtres lumineux qui venaient vers lui. Il reconnut son père, sa mère et tous ceux qui l’avaient précédé dans l’Au-delà, ainsi que son beau-frère. Or, il y avait eu euthanasie. Son beau-frère souffrait horriblement, il avait un cancer et il demandait qu’on le tue, qu’on l’achève. Il avait eu une explication avec le médecin qui avait fini par lui donner une espèce de fiole. Discrètement, Boullon fit une piqûre au malade qui partit immédiatement. Et l’autre, de l’autre côté, vint le remercier de lui avoir épargné des souffrances.
François Brousse
« Propos de table – François Brousse répond aux questions de ses amis » dans Revue BMP N°104, oct. 1992
Deux routes s’ouvrent devant l’hypothèse humaine : le retour éternel ou la conquête de l’immortalité.
Retour éternel – dogme granitique de Zénon et de Nietzsche –, ce qui veut dire souffrir perpétuellement, après des alternances de repos, les mêmes souffrances terrestres. On recommencera sans arrêt notre vie. Après la destruction de la Terre, d’inexorables lois reconstruiront, dans quelques millions d’années, une Terre nouvelle, absolument semblable à l’ancienne. Et des flots d’êtres jailliront, à l’image absolue du passé : Socrate reboira la ciguë, Brutus se suicidera, Jésus sera crucifié, Giordano Bruno sera brûlé encore… Nous repasserons par les mêmes angoisses et les mêmes sottises. Éternellement. Sans l’espérance d’un impossible néant.
Les stoïciens et Nietzsche ont pétri le globe avec des feux démoniaques…
Heureusement les portes de l’immortalité restent ouvertes ! Zoroastre arrêtait dans le futur éternel le cercle insensé des mondes. Mais seuls les bons jouissaient d’un bonheur sans limites. Le néant dévorait les méchants. L’Inde, plus profonde, dessine l’évolution des âmes qui, de monde en monde, tendent vers la Perfection. Tous les êtres seront sauvés, depuis l’atome jusqu’au Soleil. Par le chemin des réincarnations, c’est le salut cosmique.
La Rose‑Croix, enfin, montra le paradis au bout du tunnel.
François Brousse
Revue BMP N°113-114, juin-juill. 1993
Après avoir quitté le corps, on se trouve dans une forme aérienne fluidique qui permet de voir les pensées de tous les assistants. On rentre dans un monde où, sous forme de flammes vivantes, les personnes qui nous ont précédées dans l’Au‑delà viennent vers nous et nous entourent de leur immense sympathie.
On découvre également un être de lumière, bizarre d’ailleurs, parce qu’on n’a jamais su son identité. Il apparaît aussi bien aux athées qu’aux croyants et leur montre, dans une espèce de panorama, toute leur vie.
Lorsque les actions ne sont pas conformes à la loi de bienveillance universelle, le mort ressent un choc douloureux ; au contraire lorsqu’elles y sont conformes, c’est un choc exaltant.
Ce phénomène est connu depuis la plus haute antiquité. Vous le retrouverez dans les historiens grecs et latins et même dans les livres saints de toutes les religions, à cela nous savons que nous sommes des êtres immortels.
D’ailleurs, le problème est facile à résoudre : vous pouvez arriver à sortir de votre corps. Il existe des méthodes admirables, dont quelques‑unes sont terriblement efficaces qui permettent à la forme astrale de quitter l’organisme physique. Vous constatez alors avec une puissance prodigieuse que vous êtes réellement vivant.
Je vous citerai l’exemple de Louis Figuier, savant athée du XIXe siècle. Un beau jour, il dut subir une opération chirurgicale, et voici ce qu’il raconte. Comme il dormait, sous l’effet du chloroforme, il sortit brusquement de son corps, et il vit que des médecins étaient en train de charcuter son corps physique. Quant à lui, en dehors de cet organisme charnel, il regardait le spectacle avec une béatitude, un calme infini. Puis, lentement, quand l’opération a été terminée, il rentra dans son corps. À ce moment précis, la souffrance commença. Mais son expérience avait été si ardente que, dans un vent purificateur, elle balaya les feuilles mortes de son athéisme.
En somme, si vous arrivez à être parfaitement convaincu – et il est très facile d’être convaincu de la vérité –, vous n’aurez plus peur de la mort. Observez avec quelle sérénité la plupart des philosophes qui partageaient ce point de vue ont accueilli leur dernier moment. Je vous citerai deux penseurs :
- Plotin, au moment de mourir, déclara : – Je rejoins ce qu’il y a de divin en moi à ce qu’il y a de divin dans l’univers. Et il mourut avec un sourire resplendissant de sérénité.
- Parlons aussi de Julien l’Apostat. Avant de mourir, il proclama que son âme, contente de son sort, quittait son corps pour aller contempler l’assemblée éternelle des idées et des dieux.
Les esprits‑guides ou anges gardiens ne sont pas autre chose que les êtres de lumière entrevus parfois après la mort.
François Brousse
« Discours F. Brousse – Banquet de l’Ordre Olympien de l’Oracle d’Or (Perpignan, 29-10-1978) » dans Revue BMP N°160-161, déc. 1997-janv. 1998
Le matérialiste, le chrétien et le théosophe
Le matérialiste, dont la vie mentale s’enferme dans son corps passager, gonflement de boue destiné au néant, n’a que la conscience d’une bête aveugle, parmi l’horreur des forêts.
Le spiritualiste ordinaire, par exemple le chrétien, voit s’ouvrir devant ses yeux une double avenue qui s’en va vers l’infini, amenant l’âme, damnée ou sauvée, à l’horreur des ténèbres, à l’immensité de la lumière. Le spiritualiste possède la conscience d’un immortel demi‑dieu qui titube entre la terreur et l’espérance.
Mais le matérialiste s’emprisonne dans l’animalité, le chrétien se mure dans le drame, seul le théosophe, comprenant l’illimité du cosmos, prend conscience du super conscient, s’élève jusqu’à l’Ego, jusqu’à l’essence primordiale de son être qui rayonne l’absolu et le parfait. Il se sait éternel. Il se confond avec l’Âme suprême.
Le matérialiste sent comme un animal, le chrétien frissonne comme un humain, le théosophe comme un dieu.
François Brousse
Revue BMP N°82, octobre 1990
Les êtres invisibles autour de nous
L’homme est en quelque sorte un être collectif et il y a une multitude d’êtres qui veillent sur lui. Parmi les amis de l’homme, il y a certainement la fée, l’ange et les morts bienveillants. Nous sommes tous environnés d’une quantité d’êtres invisibles. Autour de nous, il y a : un mort bienveillant, un mort malfaisant, un ange, un démon, une fée, un lutin.
Tous ces êtres nous environnent. La plupart sont nos amis, quelques‑uns nos ennemis. Il s’agit de transformer les ennemis en amis. Quant aux amis, ils resteront toujours pour veiller sur nous et pour nous amener vers l’infini. L’ange notamment veille sur nous et quand nous serons arrivés à l’état angélique, lui, arrivera à l’état archangélique. Ainsi, chaque fois que l’un de nous passe à une marche supérieure, un de ces morts et un de ces esprits bienveillants passent, lui aussi, sur une marche supérieure. Quand nous serons arrivés à l’illumination parfaite et intégrale, nous serons tous sauvés. C’est à nous, par conséquent, qu’il appartient, grâce à notre libre arbitre, d’arriver à cette illumination permanente et gigantesque.
François Brousse
Entretien, Clamart, 31 juill. 1991
dans Revue BMP N°164, avr. 1998
Lecture de textes sacrés
Quels services peut-on rendre à un trépassé qu’on a connu sur la Terre ?
Lire à son intention de grands textes métaphysiques comme le Livre des morts tibétain ou Le Livre des morts égyptien ou bien Les Contemplations ou les livres de Leadbeater, Les Clés de l’Orient de Saint-Yves d’Alveydre ou même Le Livre des esprits d’Allan Kardec. On peut également lire à son intention un choix de poèmes sur de grandes questions métaphysiques ou sur le mystère de l’Au-delà.
François Brousse
«Interview de Jean-Pierre Wenger » dans Revue BMP N°88-89, avril-mai 1991
Paradis temporaire et Nirvana définitif
Dans la sphère supérieure, les élans d’amour, les élans esthétiques, les désirs de justice ont des échos immenses et se traduisent par de longs séjours au milieu du bonheur.
Les paradis temporaires, entre les vies planétaires, constituent la récompense des âmes justes. Ils auront d’autant plus d’amplitude que les pensées, pendant l’existence corporelle, auront été hautes et pures. Les longs jours se dérouleront, non sur le globe tangible, mais dans les jardins de l’Invisible.
Seul le Délivré pénètrera dans le Nirvâna définitif. Les longs jours deviendront l’immortalité dans l’absolu.
François Brousse
« Trois prophètes : Rama – Akh-en-Aton – Moïse » dans Revue BMP N°11, mai 1984
Après la mort, obscurité profonde, on marche lentement parmi des visages tristes.
Puis l’âme, reployée en elle‑même, ouvre deux ailes dorées et s’envole vers la sphère où tout est lumière, parfum, musique, joie infinie…
François Brousse
Revue BMP N°126-127, oct.-nov. 1994
Entretien
Q. : L’évolution entre la mort et une naissance sur Terre est‑elle aussi importante que l’évolution sur Terre ?
F.B. : Cela peut être aussi important. Par exemple, nous pouvons consacrer notre vie entre les deux mondes à jouir de tous les plaisirs, à travers des expériences plus ou moins bizarres, ou au contraire, nous pouvons la consacrer à aider les êtres humains, quels qu’ils soient : d’abord tous les êtres qu’on a aimés, et, d’une manière générale, tous les êtres humains. À ce moment‑là, nous évoluons d’une manière grandiose. La liberté est totale. Elle peut s’exercer aussi bien à l’intérieur d’une vie que dans l’intervalle séparant deux vies terrestres. Des maîtres sont là, exprès, pour les aider, pour leur ouvrir le livre de l’absolu et, s’ils arrivent à le connaître et à l’aimer, alors ils peuvent être sauvés dans l’Au‑delà.
Q. : Ne peut-on pas aller dans ces écoles pendant le sommeil ?
F.B. : On peut aller dans ces écoles, la nuit, pendant le sommeil. On peut aller n’importe où. Cela dépend de notre libre arbitre et nous pouvons faire ce que nous voulons.
Q. : Peut-on arriver à l’illumination entre deux incarnations ?
F.B. : On peut atteindre l’illumination entre deux incarnations si on se consacre uniquement à l’amour, à la sagesse, à la beauté et à l’instruction des âmes inférieures. Alors il n’y a aucune raison pour que nous ne parvenions pas à l’illumination. Il suffit d’être de bonne volonté. C’est ce que disait Kant, le grand philosophe, et ce que disaient aussi les stoïciens : « La bonne volonté suffit. » Alors, nous arriverons à découvrir la vérité absolue et à être illuminé par elle.
François Brousse
« Entretien avec François Brousse » (Extraits), Clamart, 31 août 1991
dans Revue BMP N°156, juill. 1997
La bénédiction bouddhique
Quand l’âme, détachée du corps, pénètre dans les labyrinthes du monde astral, elle voit venir vers elle les pensées de haine et de colère qu’elle avait émises pendant son existence terrestre. En vertu de l’inversion des sphères invisibles, les pensées que l’on jette vers les astres reviennent inévitablement vers soi, et les pensées de haine ont des apparences menaçantes, terrifiantes, démoniaques. Les ignorants sont épouvantés devant cette marée de visages monstrueux mais les initiés utilisent l’arme absolue : la bénédiction bouddhique.
Contre l’armée issue des ténèbres, ils envoient des ondes d’amour, des vibrations de bienveillance. Sous le choc, les monstres se transforment ou disparaissent. On est alors environné de présences amicales pendant que les génies stellaires resplendissent dans les profondeurs du Verbe infini.
La bénédiction bouddhique est la lampe qui éclaire la vie, dissipe les angoisses de la mort, et nous donne la pure flamme de la Sérénité.
François Brousse
« La bénédiction bouddhique » (Perpignan, 12-03-1974) dans Revue BMP N°47-48, juin-juill. 1987
L’espérance d’un bonheur terrestre est le reflet illusoire du bonheur réel que nous trouverons dans la mort, au‑delà des étoiles.
Revue BMP, N°153, avril 1997
Les seuls vivants sont ceux qui ont quitté le plan de la réincarnation et qui planent dans la sphère infinie et parfaite des idées.
Ils ne s’incarneront plus, mais les autres s’incarneront et ce sont par conséquent des morts‑vivants ou des vivants‑morts.
En réalité, aucune différence entre un mort et un vivant tant qu’on reste dans le monde de la dualité.
François Brousse
L’Évangile de Philippe de Lyon,
Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 274
CORPS ET ESPRITS
Sous les jours lumineux et les nuits enchantées,
S’effacent les vivants avec rapidité,
Comme une eau que tarit la chaleur de l’été.
L’homme avec joie salue la gloire de l’aurore,
La gloire du couchant il la salue encore,
Et ne s’aperçoit pas que les ans s’évaporent.
Comme, sur l’âpre mer, des branchages flottants
Se séparent, après s’être joints un instant,
De même, époux, amis, s’éloignent dans le temps.
L’astre brûlant du jour doit monter au solstice,
L’oiseau doit traverser les flots qui retentissent,
L’âme, fragment de Dieu, doit chercher la justice.
L’esprit, vivant flambeau, regarde avec dédain
Les ans se disperser comme un troupeau de daims,
Car il se sait promis aux gloires de l’éden.
Pareille à l’aigle noir s’envolant des ravines
La mort, dans cet azur que les sages devinent,
Rend la pensée du juste à sa patrie divine.
François Brousse
Rama aux yeux de lotus bleu, Perpignan, Imprimerie Labau, 1983
Après la mort, l’âme voit flamboyer devant elle le Pont du Grand Trieur. Ce pont aux millions d’arches brille d’un éclat surnaturel. Pour le juste, il s’élargit en route de gloire, pour le méchant, il devient mince comme un fil d’acier tranchant. Le juste arrive aux jardins de l’infini. Le méchant, par la lourdeur de son âme, est coupé en deux et ces deux moitiés, tombant à droite et à gauche du Pont, doivent se retrouver à travers des vies de ténèbres.
François Brousse
La Trinosophie de l’étoile Polaire, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 93
ILLUSOIRE NÉANT
Dans la soif du néant et la peur hébétée,
Ils ont voulu tuer leur âme triomphale,
L’aigle qui les emporte au-delà des rafales,
Après la mort, dans une vie illimitée !
Ils préfèrent le vide impossible à la force,
Le rien à l’immortel, la ténèbre à l’idée…
Ô Soleil, qui flamboies sur les fleurs fécondées,
Qui fais monter la sève ardente sous l’écorce,
Donne-leur l’espérance et la gloire du ciel !
Qu’ils comprennent le haut voyage immatériel
De l’esprit à travers les étoiles amantes !
Ils trouveront la Vérité dans l’infini,
La Beauté, ce phénix dont la flamme est le nid,
Et le bonheur enfin après tant de tourmentes.
François Brousse
L’Angélus des rêves, Paris, Éd. Saint-Germain-des-Prés, 1978, p. 107
Le plan divin
Après la mort, les « âmes boucs » iront dans la sphère astrale de Saturne, et les « âmes‑brebis » s’élanceront vers la sphère astrale de Vénus.
L’atmosphère saturnienne bouillonne d’obsessions et d’épouvantes, l’atmosphère de Vénus s’épanouit dans la joie et la beauté. Ces châtiments et ces récompenses sont, bien entendu, passagers. Seule la conscience cosmique habite le paradis intemporel. […] La substance éternelle évolue par rondes qui comprennent chacune naissance, épanouissement, déclin, mort… Après quoi, tout recommence.
Les galaxies et les formes vivantes se succèdent indéfiniment, comme les vagues de la mer sous le souffle des orages. Un vent perpétuel gronde sur l’océan des créations. Le monde se déroule dans la domination du Plan divin.
Peut‑on déchiffrer les lignes majeures de ce plan ?
L’univers enferme une multitude d’âmes en perpétuelle évolution. La volonté de Dieu pousse ces âmes vers le Nirvâna, Béatitude, Connaissance, Pouvoir et Splendeur. Chaque vie, végétale, animale, humaine, angélique, archangélique, séraphique, marque une étape dans la conquête de la Perfection. Cette route traverse de nombreuses révolutions cosmiques, les mondes naissent et meurent sous les pas du Titan divin, mais le but rayonne, la finalité flamboie, la conclusion resplendit.
François Brousse
« Survol des prédictions » dans Revue BMP N°7, janv. 1984
L’homme possède deux âmes. L’une noire et mortelle, d’où jaillissent l’erreur et la haine ; l’autre blanche et immortelle, source de vérités et d’amour.
En épousant l’âme noire, l’homme épouse la mort. S’il choisit l’âme blanche, il conquiert l’immortalité.
François Brousse
Zoroastre l’apôtre du soleil, Clamart,Éd. La Licorne Ailée, 1989, p. 112
Deux routes s’ouvrent devant l’hypothèse humaine : le retour éternel ou la conquête de l’immortalité.
Retour éternel – dogme granitique de Zénon et de Nietzsche –, ce qui veut dire souffrir perpétuellement, après des alternances de repos, les mêmes souffrances terrestres. On recommencera sans arrêt notre vie. Après la destruction de la Terre, d’inexorables lois reconstruiront, dans quelques millions d’années, une Terre nouvelle, absolument semblable à l’ancienne. Et des flots d’êtres jailliront, à l’image absolue du passé : Socrate reboira la ciguë, Brutus se suicidera, Jésus sera crucifié, Giordano Bruno sera brûlé encore… Nous repasserons par les mêmes angoisses et les mêmes sottises. Éternellement. Sans l’espérance d’un impossible néant.
Les stoïciens et Nietzsche ont pétri le globe avec des feux démoniaques…
Heureusement les portes de l’immortalité restent ouvertes !
Zoroastre arrêtait dans le futur éternel le cercle insensé des mondes. Mais seuls les bons jouissaient d’un bonheur sans limites. Le néant dévorait les méchants.
L’Inde, plus profonde, dessine l’évolution des âmes qui, de monde en monde, tendent vers la Perfection.
Tous les êtres seront sauvés, depuis l’atome jusqu’au Soleil. Par le chemin des réincarnations, c’est le salut cosmique.
François Brousse
Revue BMP N°113-114, juin-juillet 1993
Colombes
Colombes, ô blanches colombes,
Qui voltigez sur les tombes
Venez boire au creux des dalles
Une lumière sidérale.
Les morts ne sont pas dans la nuit,
Ils montent aux cieux éblouis
Et passent d’éveil en éveil
Jusqu’à l’insondable soleil.
Ils regardent s’enfuir le monde
Comme les écumes de l’onde
Et savourent, amants bénis,
Les étreintes du transfini.
François Brousse
La Rosée des constellations, Clamart, Éd. la Licorne Ailée, 1991, p. 123
Le livre du destin
Les grands événements de la vie s’imposent comme d’inévitables rochers. Ils viennent de plus loin que la naissance, de nos vies antérieures au rayonnement toujours agissant.
Quant à la mort, l’archiviste de l’infini l’écrit sur le livre du Destin. Elle vient souvent de façon inopinée, sans préavis, comme un noir rapace. Toutefois le sage peut dominer cette double fatalité.
Par la bénédiction universelle, il lime lentement les aspérités du karma.
Par l’inspiration, il connaît l’heure de son trépas et s’y prépare avec sérénité.
Dans les cas extrêmes, la volonté du mage, comme une lame d’irrésistible lumière, accélère ou retarde l’arrivée de la Fin.
François Brousse
Revue BMP N°117, déc. 1993
L’incinération
Dans l’Inde, les cadavres sont brûlés. Pourquoi ? Je crois qu’il y a une raison très simple, la plupart des matérialistes, lorsqu’ils meurent, ne savent pas qu’ils sont morts et leur âme rôde autour de leur corps. Ils s’imaginent qu’ils vivent un rêve pénible, qui est le dernier hoquet de la conscience, et que lorsque le rêve se terminera ils seront purement et simplement anéantis. Ils s’imaginent que ce rêve est produit par le mouvement vibratoire du cerveau. Ils sont là, contraints d’attendre avec horreur que leur corps soit entièrement pourri se persuadant qu’ils sont vivants, alors qu’ils sont bien morts.
Si on brûle leur corps, toutes ces affres leur sont épargnées. Ils voient immédiatement qu’ils sont différents du corps, qu’ils ne sont pas ce corps, que le corps et eux font deux êtres, que le corps n’est qu’une dépouille inférieure et qu’eux sont une âme immortelle. La conclusion est que le fait de brûler le cadavre des profanes est effectivement une excellente méthode. Les hindous la connaissent puisqu’ils admettent l’incinération pour le commun et l’enterrement pour les maîtres. Effectivement, les maîtres savent très bien qu’ils ont un corps et une âme et qu’ils ne sont pas ce corps. Ils sont autre chose. On peut donc les enterrer, on ne risque pas cette confusion entre le corps et l’âme qui est la base même de l’ignorance universelle au XXe siècle.
François Brousse
L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 230
Vers l’Ailleurs
Mon âme, vers l’Ailleurs dérive doucement ;
Elle boit le nectar des amours immortelles
Son aile prend le bleu lamé du firmament,
Sa robe translucide a la mer pour dentelles.
Mon corps désobéit à l’appel des vigueurs ;
Mon corps, cet étranger, flaire toujours ma trace ;
Mais j’écoute chanter, flots transfigurateurs,
Votre violoncelle où l’infini s’enlace !
Bientôt je quitterai la terre au front vermeil,
La terre des humains, amertume et démence ;
Bientôt, je m’en irai vers l’éternel soleil
Où des poètes saints tonnent le rire immense.
Là, parmi les Aînés, Jésus et Valmiki,
Dans le temple absolu dont s’ouvriront les voiles,
Avec Dieu, j’errerai par les parfums exquis
Et je m’engloutirai dans l’âme des étoiles.
François Brousse
L’Angélus des rêves, Paris, Éd. Saint-Germain-des-Prés, 1978, p. 71