Revue France-Inde N°33

Pierrefitte-sur-Seine, hiver 1959

LA VIE DE FRANCE-INDE 

À la Maison du Prisonnier – Brillante conférence du Dr Samboo sous l’égide de France-Inde

Hier soir, à la Maison du Prisonnier, a eu lieu une grande soirée d’amitié France-Inde, à l’occasion de la venue à Perpignan du docteur Samboo, président de l’Association.

Van Dyck, après avoir lu une lettre adressée par l’attaché culturel de l’ambassade de l’Inde à Paris, souhaitant une belle réussite à cette soirée, présenta le docteur Samboo qui, de retour de son pays voilà quelques mois, devait nous parler de « son Inde natale ».

C’est avec beaucoup de simplicité que le docteur indien nous a amené dans l’Inde nouvelle qu’il n’avait pas vue depuis plus de vingt années. C’est l’Inde indépendante qu’il a trouvée, un pays qui veut se hisser à un niveau autre que celui qui fut le sien pendant si longtemps. Partout, a souligné l’orateur, on lui a demandé ce que l’on pensait du pays en France, cette « nation de lumière ».

Puis c’est un tableau de l’Inde économique qui a été dressé. L’artisanat doit revivre. Et les « services d’extension » s’occupent activement des projets qui, dans vingt-cinq années, devraient être réalisés ; 362 millions d’hommes vivant dans les quatorze États veulent travailler. Les techniciens manquent, hélas ! et un gros effort est entrepris par le gouvernement qui veut développer au maximum l’industrie dans sa forme artisanale. Un vaste plan est prévu pour créer une économie autonome pour chaque village.

Le côté spirituel n’a pas été négligé. Le docteur Samboo a présenté Bénarès, la ville sainte où roule le fleuve sacré qu’est le Gange. C’est l’Inde pittoresque avec ses bûchers, ses coutumes et sa religion bouddhiste qui a été évoquée longuement, ainsi que l’Himalaya, montagne magique, source de la spiritualité.

Trois films, envoyés par l’ambassade de l’Inde, ont transporté un public attentif et intéressé sur la terre des merveilles. Le premier Gautama, le Bouddha, réalisé à l’aide des peintures, sculptures et fresques recueillies depuis des centaines d’années, a été très apprécié. La mode féminine a montré les « saris » de toutes les régions de ce grand pays, grâce à un court-métrage en noir et blanc. Nous ne pouvons que regretter l’absence du procédé technicolor qui aurait permis de mettre davantage encore en valeur ces costumes si pittoresques.

Pour terminer cette belle soirée, un documentaire en couleurs a fait connaître l’Himalaya, montagne doublement couronnée d’or et de neige.

Le lendemain 24 novembre, nous fîmes le tour de ville pour rendre une dernière visite à tous les amis de l’Inde. C’est la tradition locale. Il faut la respecter. La grande amie de l’Inde, Madame Deit, ayant une fracture de la jambe, n’avait pas pu assister à notre soirée, mais elle était heureuse de nous recevoir chez elle.

François Brousse, professeur de Philosophie, est un grand admirateur et ami de l’Inde et un indianiste de premier ordre dont la compétence en connaissance indienne fait autorité. Ce jeune savant est sincère, non violent, pacifiste.

Mme Brousse est aimable, douce, belle et très sympathique et n’oublie personne.

Tous les amis de Perpignan ont une place dans mon cœur. J’espère les revoir dans un avenir non-lointain. Le retour fut à la fois pénible et sympathique. Sympathique, parce qu’une délégation d’amis composée de M. et Mme Van Dyck et leur maman, MM. François Brousse, Paul Benezet, journaliste, Mmes Puig-Saisset et Flipo, m’accompagna à la Gare et attendit le départ du train, et pénible parce qu’il fallait se séparer de ces amis sympathiques et affectueux sur le quai de la gare et regagner Paris tout seul.

Revue France-Inde N°33, hiver 1959

 

LA VIE DE FRANCE-INDE 

À la Maison du Prisonnier – Brillante conférence du Dr Samboo sous l’égide de France-Inde

Hier soir, à la Maison du Prisonnier, a eu lieu une grande soirée d’amitié France-Inde, à l’occasion de la venue à Perpignan du docteur Samboo, président de l’Association.

Van Dyck, après avoir lu une lettre adressée par l’attaché culturel de l’ambassade de l’Inde à Paris, souhaitant une belle réussite à cette soirée, présenta le docteur Samboo qui, de retour de son pays voilà quelques mois, devait nous parler de « son Inde natale ».

C’est avec beaucoup de simplicité que le docteur indien nous a amené dans l’Inde nouvelle qu’il n’avait pas vue depuis plus de vingt années. C’est l’Inde indépendante qu’il a trouvée, un pays qui veut se hisser à un niveau autre que celui qui fut le sien pendant si longtemps. Partout, a souligné l’orateur, on lui a demandé ce que l’on pensait du pays en France, cette « nation de lumière ».

Puis c’est un tableau de l’Inde économique qui a été dressé. L’artisanat doit revivre. Et les « services d’extension » s’occupent activement des projets qui, dans vingt-cinq années, devraient être réalisés ; 362 millions d’hommes vivant dans les quatorze États veulent travailler. Les techniciens manquent, hélas ! et un gros effort est entrepris par le gouvernement qui veut développer au maximum l’industrie dans sa forme artisanale. Un vaste plan est prévu pour créer une économie autonome pour chaque village.

Le côté spirituel n’a pas été négligé. Le docteur Samboo a présenté Bénarès, la ville sainte où roule le fleuve sacré qu’est le Gange. C’est l’Inde pittoresque avec ses bûchers, ses coutumes et sa religion bouddhiste qui a été évoquée longuement, ainsi que l’Himalaya, montagne magique, source de la spiritualité.

Trois films, envoyés par l’ambassade de l’Inde, ont transporté un public attentif et intéressé sur la terre des merveilles. Le premier Gautama, le Bouddha, réalisé à l’aide des peintures, sculptures et fresques recueillies depuis des centaines d’années, a été très apprécié. La mode féminine a montré les « saris » de toutes les régions de ce grand pays, grâce à un court-métrage en noir et blanc. Nous ne pouvons que regretter l’absence du procédé technicolor qui aurait permis de mettre davantage encore en valeur ces costumes si pittoresques.

Pour terminer cette belle soirée, un documentaire en couleurs a fait connaître l’Himalaya, montagne doublement couronnée d’or et de neige.

Le lendemain 24 novembre, nous fîmes le tour de ville pour rendre une dernière visite à tous les amis de l’Inde. C’est la tradition locale. Il faut la respecter. La grande amie de l’Inde, Madame Deit, ayant une fracture de la jambe, n’avait pas pu assister à notre soirée, mais elle était heureuse de nous recevoir chez elle.

François Brousse, professeur de Philosophie, est un grand admirateur et ami de l’Inde et un indianiste de premier ordre dont la compétence en connaissance indienne fait autorité. Ce jeune savant est sincère, non violent, pacifiste.

Mme Brousse est aimable, douce, belle et très sympathique et n’oublie personne.

Tous les amis de Perpignan ont une place dans mon cœur. J’espère les revoir dans un avenir non-lointain. Le retour fut à la fois pénible et sympathique. Sympathique, parce qu’une délégation d’amis composée de M. et Mme Van Dyck et leur maman, MM. François Brousse, Paul Benezet, journaliste, Mmes Puig-Saisset et Flipo, m’accompagna à la Gare et attendit le départ du train, et pénible parce qu’il fallait se séparer de ces amis sympathiques et affectueux sur le quai de la gare et regagner Paris tout seul.

Revue France-Inde N°33, hiver 1959