Guerre et paix – I/II

Guerre et paix – I/II

 

Le XXIe siècle semble prédestiné à jeter la faux implaca­ble

qui moissonnera tous les peuples de la terre.

La folie sanguinaire des hommes, le surgissement des dictateurs‑idoles, la fabrication des engins nucléaires, trois rayons de mort qui se concentrent pour donner cette tâche foudroyante : l’anéantissement de notre civilisation.

L’homme comprendra‑t‑il que l’amour tient non seule­ment la clef du bonheur, mais aussi celle de la paix universelle ?

 François Brousse

Les Secrets kabbalistiques de la Bible, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1987, p. 221

C’est l’ultime siècle de l’humanité

Ce dénouement n’est pas absolument fatal, et nous pouvons y échapper. Mais le remède paraît bien improbable. 

Car il faudrait primo, purifier le corps de l’humanité, c’est‑à‑dire, supprimer la nourriture carnée, la chasse et la vivisection. Cet effort paraît de plus en plus difficile.

Deuxièmement, il faudrait purifier l’âme, c’est‑à‑dire, rejeter toutes les pensées de haine, de destruction et de violence. Elles viennent très facile­ment, ruses enfantines sous le masque de la justice : – Cet homme est mauvais, donc, il faut que je le sup­prime et ainsi, je purifierai l’humanité. Rien de plus simple ! C’est évidemment l’erreur totale qui consiste à croire que l’homme peut être un instrument, alors qu’il est le but lui‑même. 

L’homme, essentiellement le fils de l’Absolu, contient en lui une étincelle solaire. Il est divin. Nous n’avons pas le droit ni de le tuer, ni de le torturer, ni de l’oppri­mer pour quelque cause ou quelque raison que ce soit. Cet axiome remonte aux Égyptiens et aux Hindous et il est éternel. Il ne sera jamais changé.

La troisième manière, ce serait la purification de l’esprit. Pour la purification de l’esprit, il ne faudrait remplir notre mental que de pensées nobles, d’élans divins et de méditations supérieures. L’élan esthétique, la contem­plation de la beauté, la recherche de la justice, de l’amour, de la vérité, de l’éternelle splendeur, voilà ce que devrait être notre esprit. Il serait purifié par la méditation des royaumes intemporels.

À cette triple condition, à cette triple métamorphose, nous pourrons probablement éviter la troisième guerre mondiale et la destruction de l’humanité. Une chance sur un million, je dis sur un million parce que je suis terriblement optimiste !

François Brousse

L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 28

C’est l’ultime siècle de l’humanité

Ce dénouement n’est pas absolument fatal, et nous pouvons y échapper. Mais le remède paraît bien improbable. 

Car il faudrait primo, purifier le corps de l’humanité, c’est‑à‑dire, supprimer la nourriture carnée, la chasse et la vivisection. Cet effort paraît de plus en plus difficile.

Deuxièmement, il faudrait purifier l’âme, c’est‑à‑dire, rejeter toutes les pensées de haine, de destruction et de violence. Elles viennent très facile­ment, ruses enfantines sous le masque de la justice : – Cet homme est mauvais, donc, il faut que je le sup­prime et ainsi, je purifierai l’humanité. Rien de plus simple ! C’est évidemment l’erreur totale qui consiste à croire que l’homme peut être un instrument, alors qu’il est le but lui‑même. 

L’homme, essentiellement le fils de l’Absolu, contient en lui une étincelle solaire. Il est divin. Nous n’avons pas le droit ni de le tuer, ni de le torturer, ni de l’oppri­mer pour quelque cause ou quelque raison que ce soit. Cet axiome remonte aux Égyptiens et aux Hindous et il est éternel. Il ne sera jamais changé.

La troisième manière, ce serait la purification de l’esprit. Pour la purification de l’esprit, il ne faudrait remplir notre mental que de pensées nobles, d’élans divins et de méditations supérieures. L’élan esthétique, la contem­plation de la beauté, la recherche de la justice, de l’amour, de la vérité, de l’éternelle splendeur, voilà ce que devrait être notre esprit. Il serait purifié par la méditation des royaumes intemporels.

À cette triple condition, à cette triple métamorphose, nous pourrons probablement éviter la troisième guerre mondiale et la destruction de l’humanité. Une chance sur un million, je dis sur un million parce que je suis terriblement optimiste !

François Brousse

L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 28

Seul, un messa­ge d’amour et de sagesse

peut faire reculer les dragons de l’Apocalypse.

François Brousse

La Trinosophie de l’étoile Polaire, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 52

Vers l’unité des reli­gions, cette étoile sainte, les rois mages progressent majestueusement.

Pierre à pierre, le temple de Salomon se reconstruit sous les ailes du soleil levant. Saluons l’œuvre nouvelle du maçon éternel, la pyramide de Jéhovah. Elle ne pourra s’ériger que dans un monde où la paix et la fraternité règneront, comme deux sœurs divines, sous leur tiare étoilée…

Les rêves d’un futur âge d’or paraissent à nos contempo­rains des chimères pitoyables. On a vu trop de dictateurs, trop de camps de concentration, trop de bombes atomiques, trop de science inhumaine, trop de sottise, trop de haine. Pourtant, la colombe Amour, faite d’une lumière qui défie les braises de l’enfer, ne peut mourir. Elle triomphera.

Les grands poètes romantiques ont chanté, eux aussi, l’univer­selle concorde. Ils avaient raison. Nous sommes actuellement plon­gés dans une phase de ténèbres, mais la phase de lumière doit venir. Rythme. Balancement. Et il arrivera un moment où la lumiè­re règnera sans partage.

François Brousse
Les Secrets kabbalistiques de la Bible, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1987, p. 267-268

Hélas ! il suffit de regarder l’homme actuel avec les yeux du karma. Les humains affolés ont abandonné la lumière vivante.

Dans leur cœur, l’idéal est mort, les rossignols sont morts, la voix de Dieu est morte. Un gouffre les remplace où les ténèbres vont s’élargissant. Les malheureux ont jeté dans l’abîme la poésie, cette aristocrate, la bonté, cette moinesse, la liberté, cette capitaliste. Ils restent seuls sous le vol ricanant des démons. Quand ils se déchaîneront à nouveau, que deviendra l’humanité ?

Heureusement, certains rêveurs, épars dans la multitude, souhaitent éperdument le bonheur universel. Les anges de ces idéalistes travaillent silencieusement dans le laboratoire mystérieux de l’astral, où se préparent les événements de la Terre. Tôt ou tard, la Jérusalem mystique, flottant dans le ciel des fées, se solidifiera et se posera triomphalement sur la planète réelle. Les oiseaux atterrissent et les pensées deviennent chair. Ainsi, dominées par une sagesse invisible, les pluies de l’Esprit fécondent la matière.

François Brousse
Le Secret des tombes royales, Clamart,
Éd. La Licorne Ailée, 1991, p. 30

On pourrait arrêter la troisième guerre mondiale qui sera nucléaire par deux choses essentielles qui paraissent tellement en dehors de nos idées habituelles qu’il est impensable qu’elles puissent se répandre à travers l’humanité:

ce sont, tout d’abord, un végétarisme répandu pratiquement sur toute la Terre, ce qui n’est pas encore réalisé, la suppression de la vivisection, c’est loin d’être le cas, et, enfin, la suppression des pensées de destruction, de haine et de violence qui à chaque instant jaillissent du cœur de l’être humain. Elles s’abattent sous forme de nuées invisibles. Cela finit par éclater et les éclairs et les tonnerres sont les guerres mondiales, les révolutions, les tremblements de terre, les épidémies et autres cataclysmes naturels. Tout ceci est le résultat du bouillonnement monstrueux des idées destructrices qui remplissent l’univers invisible.

En supprimant les idées de haine et l’alimentation carnée, on arriverait à éviter la troisième guerre mondiale […].

François Brousse
Commentaires sur l’Apocalypse de saint Jean – t.1, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2001, p. 304-305

La guerre sainte

Il s’agit de saisir la vérité et de rejeter le manteau chatoyant, ensorcelant et mortel du mensonge et de l’illusion.

Certains prédestinés l’ont fait et c’est notamment Jésus. Il a dit, par exemple, dans beaucoup de passages de l’Évangile, non seulement des quatre canoniques, mais aussi des apocryphes, qu’il fallait lutter, et c’est là qu’on ne l’a pas compris.

Il parlait de la guerre sainte contre soi‑même, à savoir détruire ce qu’il y a d’inférieur en nous. Quand Jésus dit : « Je suis venu apporter non pas la paix mais l’épée », il parle effectivement de la lutte contre les êtres inférieurs qui sont en nous. J’ajouterai que lorsqu’il déclare : « Les royaume des cieux est aux violents et ils s’en emparent », que c’est une sainte violence, la violence de l’esprit contre les impulsions instinctives de la matière. Lorsqu’il affirme : « Je suis venu apporter le feu au monde (c’est le feu spirituel), et qu’est‑ce que je souhaite, sinon que le monde s’embrase ? »

Évidemment, dans la plupart des paroles de Jésus, frémissent des connaissances transcendantales. Jésus est un grand prophète comme d’autres envoyés.

François Brousse
Le Livre des révélations – Tome I, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1992, p. 95-96

L’ÉPÉE

J’ai remis l’épée au fourreau

Faut‑il toujours, toujours combattre

Comme Caton, comme Henri Quatre

Comme Bonaparte et Moreau

Les authentiques généraux

Me considèrent comme un pâtre

Je ne suis point leur idolâtre

Je préfère Goethe et Corot.

 

Hugo me cause plus d’ivresse

Que la conquête de la Grèce

Ou des Babylones chenues.

L’océan de l’azur m’enivre

Ma bibliothèque a pour livre

Les parchemins de l’inconnu.

24 mai 1990

François Brousse
Le Sourire de l’astre, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1998, p. 103

LE CONQUÉRANT MORT

Il meurt, dans l’aboiement des canons inouïs.
Cent peuples abrutis lamentent ce désastre
Il s’éteint dans les airs flamboyants, comme un astre
Qui rentre parmi l’antre ensanglanté des nuits.

 Gloire, puissance, orgueil, tout s’est évanoui !
Dans la pourpre enflammée les os des morts s’encastrent
Et les vers du tombeau mangent cet épigastre
Où s’engloutit un jour l’univers ébloui.

Maintenant plus de Nietszche et plus d’orgueil sauvage :
Le conquérant est seul dans la mer sans rivage ;
Il est seul face à face avec l’effrayant Dieu !

Où sont ses grands soldats et ses hautains ministres ?
Le vainqueur des nations sent, dans l’horreur des cieux,
Son âme se dissoudre au gré d’un feu sinistre…

1er mai 1942

François Brousse
À l’Ombre de l’Antéchrist, dans Œuvres poétiques – Tome I, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, p. 161

C’est précisément parce que nous sommes dans le Kali Yuga que la matière et la richesse matérielle exercent une espèce d’emprise irrésistible sur toutes les intelligences.

Il y a un autre point de vue, c’est qu’en plus de la violence de notre pensée, il y a la violence de notre action, de notre nourriture et là, j’y reviens, étant donné qu’il faut aboutir à une purification complète. […] Supprimez par conséquent toute nourriture carnée, car chaque fois que vous touchez à cette nourriture impure, vous êtes en communication avec la souffrance des innombrables animaux qui ont été immolés pour votre plaisir. Il y a un équilibre cosmique entre la vie des animaux et la vie de l’homme.

L’homme, berger de la planète, en est devenu le boucher et chaque fois qu’il y a une accumulation de cadavres, il y a en contrepartie une catastrophe pour l’humanité.

Pour arriver à se libérer, il faut deux choses : suppression de toutes les pensées de haine et suppression de toutes les nourritures impures. Cela supprime la chasse, naturellement, mais aussi les expériences de vivisection qui sont une abomination effroyable qui tache la pureté de la civilisation scientifique. Plus d’extermination des animaux, plus de vivisection, plus de pensées de violence. Si tout ceci était répandu sur la Terre, très probablement nous arriverions à éviter la troisième guerre mondiale.

Remarquez qu’un être pur en vaut mille. Il suffirait par conséquent qu’il y ait un être sur mille, à travers toute la Terre, un être qui n’ait pas de pensées de violence et qui ait une nourriture absolument pure, pour que la Terre et la civilisation soient sauvées. Ce n’est pas impossible, mais enfin c’est improbable.

François Brousse
Commentaires sur l’Apocalypse de saint Jean – Tome 1, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2001, p. 272

Tu ne tueras point !

Ce commandement interprété sans détour aboutit au végétarisme. Il ne faut tuer ni homme ni animal : condamnation des guerres, des révolutions, de la peine de mort, des nourritures carnivores.

François Brousse

Revue BMP N°29, nov. 1985

La cinquième race, dominatrice des nouveaux conti­nents, s’achemine donc vers sa destruction. La mort des Dieux et la mort des hommes seront le résultat de sa science négative. Pollution et bombe nucléaire auront raison de la folie et de la violence des peuples. Les vrais prophètes prê­cheront l’ultime espérance, le végétarisme et la pensée d’amour. Espoir tremblant, feux follets sur les marécages du fatal. Si le feu follet ne sauve pas l’espèce humaine, il sauvera des milliers de prédestinés.

Mais les faux prophètes auront des disciples par cen­taines de millions. Ils diviniseront l’obéissance, la force, la mort, le néant, l’orgie. Des machines effrayantes les servi­ront. Ils mettront la main sur les énergies occultes de l’âme instinctive et magnétique. Alors viendra la fin de l’humani­té, dans la dernière guerre mondiale, au milieu des geysers de feu montant de la terre et des fusées thermonucléaires tombant des cieux.

La carte des océans sera bouleversée. D’antiques conti­nents ressusciteront, les continents actuels s’effaceront dans l’alliance des flammes et des inondations. Des marées brûlantes effaceront les métropoles de l’orgueil humain, filles d’Ayodhya, d’Asgard, de Memphis et de Babylone.

Puis un long linceul de mille années s’étendra sur les ruines de l’univers. La vie recommencera son essor, mais dans des formes d’aberration, enfantées par l’aberration de la cinquième race. On verra des pierres vivantes, des poulpes intelligents, des arbres carnivores, des hommes-­animaux à tête de gorille. Une extraordinaire débauche de formes gonflées de folie ! Mais la race des surhommes bleus naîtra dans une étincelle de gloire.

Les surhommes qui nous remplaceront posséderont un corps ailé, de couleur azuréenne, et seront doués de pouvoirs paranormaux : télépathie, télékinésie, vision radiesthésique, clairvoyance, incombustibilité, communica­tion avec les morts. La race bleue décrira la courbe naturel­le, de l’aurore au crépuscule, et de l’essor au déclin.

Elle construira des soleils artificiels, élaborera une civi­lisation supérieure, la civilisation du Verseau, qui écartera les guerres, les révolutions, l’exploitation de l’homme par l’homme. On adorera Dieu, sans le voile trompeur des reli­gions. On vénèrera les hommes de génie. Chacun verra dans l’autre son frère et son dieu.

François Brousse
La Trinosophie de l’étoile Polaire, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 107-108

Il existe deux aspects de Mars : la guerre superficielle et la grande guerre sainte.

La guerre superficielle, c’est par exemple, celle de Moïse qui essaya d’exterminer les adorateurs des faux dieux. C’est également celle de Mahomet qui a voulu détruire par le glaive et par le feu les polythéistes. Mais, la vraie guerre, la guerre sainte, se situe dans l’être même. Il ne s’agit pas de lutte contre les choses extérieures ; il s’agit de lutter contre les ennemis intérieurs. Dans ce sens, nous retrouvons à travers la Bhagavad‑Gita, admirablement et puissamment, la lutte entre les fils du Soleil et les fils de la Lune. Lorsque Arjuna s’adresse à Krishna, il lui dit : – Comment pourrais‑je lutter contre les troupes qui se présentent devant moi ? Ce sont mes frères, ce sont mes cousins, ce sont mes parents et, mieux que les pères et mères de chair, je vois ici mes gourous, mes maîtres spirituels. Comment pourrais‑je lutter contre ceux‑là ?

– Tu peux lutter, car l’âme est immortelle. Nul ne peut la détruire. Le flot ne peut la noyer, la flamme ne peut la brûler, le fer ne peut la traverser. Elle est indestructible, elle est parfaite.

Il s’agit donc de la lutte intérieure contre les passions corporelles.

Nous avons en nous trois étages, trois temples, qui sont l’un au‑dessus de l’autre : le vital, l’astral, le mental. C’est un édifice, une mosquée surmontée d’une église et, au­-dessus de l’église, rayonne un temple solaire. Ces trois structures sont en nous. Mais dans les demeures inférieures, les corps vital et astral, grouillent, si nous en croyons Platon, toutes les formes les plus effrayantes de la destruction, de la folie et de l’intempérance. Il représente l’inconscient, bien avant Freud, comme une série de têtes animales, dont les unes sont monstrueuses, aboyantes, les autres lamentablement endormies.

Cette image symbolise en somme la violence, la sexualité débridée et l’ignorance qui fourmillent dans notre être insensé. Il faut combattre ces tendances.

On découvre une erreur gigantesque dans la plupart des messages qui sont transmis actuellement sous le nom d’ésotérisme et d’occultisme, lorsqu’ils prétendent qu’il ne faut pas lutter contre soi et qu’il convient, au contraire, de s’abandonner pour éviter l’ombre des complexes. C’est l’inverse de la grande guerre sainte et ce changement impose quelque chose de très dangereux. Car, si vous ne luttez pas contre vos tendances inférieures, elles deviennent dominatrices et vous jettent dans la violence, dans le terrorisme, dans la folie. […] Nous avons en nous des élans inférieurs et des élans supérieurs. Nous n’avons pas le droit de nous abandonner à ces désirs inférieurs sous prétexte que nous ne voulons pas avoir de complexe et que, si nous luttons contre, nous serons divisés et déchirés. Il vaut mieux être divisé et déchiré, si la moitié monte vers l’infini tandis que l’autre moitié tombe dans l’abîme. Il vaut mieux qu’une partie monte dans l’absolu plutôt que la totalité ne s’effondre au fond du gouffre. Les doctrines de l’abandon portent le signe de l’aberration. Je le souligne d’autant mieux qu’elles sont soutenues par des auteurs dont la réputation s’affirme comme de très grands ésotéristes et qui, par certains côtés, le sont.

Une autre erreur, d’ailleurs extraordinairement mauvaise, se retrouve dans le même axe et dans la même perspective. C’est lorsque l’on prétend, et vous le trouvez sous des plumes extrêmement autorisées, qu’il faut atteindre le fond de l’abîme pour pouvoir remonter. […] Or, c’est encore une folie. Il n’est pas nécessaire d’atteindre le fond de l’abîme pour remonter. On peut parfaitement remonter dans n’importe quelle situation où nous sommes. Si on veut accélérer la chute vertigineuse vers le mal et la destruction, on ne fera que perdre la couronne étoilée, notre apanage, pour prendre le masque d’un animal, ou d’une plante, ou d’un rocher. Nous ne devons pas tomber, nous devons toujours monter. Il faut ouvrir nos ailes pour grimper vers l’étoile éternelle. S’il subsiste en nous des forces qui résistent, il faut les combattre et non pas s’abandonner à leur violence.

Je m’excuse de vous faire cette mise au point, elle était nécessaire pour balayer beaucoup de recueils ésotériques, ou prétendus tels, où vous trouvez très exactement le contraire de la vérité.

François Brousse
Le Livre des révélations – Tome I, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1992, p. 91-93

L’antéchrist montre un visage double, il est l’antéchrist et l’Anti-Christ. En tant qu’antéchrist, il doit venir avant le Christ, autrement dit, on doit aboutir à des crimes monstrueux avant que ne survienne une nouvelle âme humaine qui sera, elle, le Christ. Cette âme nouvelle naîtra peut‑être dans mille ans, peut‑être plus tôt. […] Mais avant le Christ, viendra l’antéchrist qui construira le dernier étage du Kali Yuga dans lequel nous sommes.

On assistera au déchaînement de toutes les bestialités possibles et imaginables, à la tempête de toutes les erreurs et de toutes les horreurs. Steiner appelle ce stade « la guerre de tous contre tous ». On se délectera à tuer et à torturer son prochain. C’est un peu ce qui arrive actuellement. On déclarera que le mal c’est le bien et que le bien c’est le mal et que le seul avantage qui soit, c’est de jouir de tous les plaisirs de la violence et de la destruction.

L’homme véritable, assureront certains doctrinaires, est celui qui est capable d’emprisonner et de massacrer les autres humains. C’est la doctrine de l’antéchrist. Elle a surgi avec le nazisme où, effectivement, on exaltait les forces du courage et de l’insensibilité. On rejetait dédaigneusement la pitié et la non‑violence comme les signes d’une humanité dégénérée. La seule humanité se trouverait dans l’homme fort, solide, courageux, intrépide, sans pitié et avec une intelligence fondée sur l’obéissance.

Comme disait Goering, un des novateurs de cette nouvelle race : « Quand, devant moi, on parle de philosophie, je tire mon revolver. »

Une des caractéristiques de cette conception du monde anti-christique, c’est le dédain de l’esprit, le dédain de l’idée, le dédain de la parole aussi.

François Brousse
Le Livre des révélations – Tome I, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  1992, p. 162-163

La Terre est vivante. Elle a une âme collective et possède un organisme extrêmement compliqué dans lequel les animaux peuvent représenter le système musculaire, les plantes, le système osseux et l’humanité, le système nerveux et cérébro‑spinal, plus exactement, le cerveau de la planète. Lorsque le cerveau est détraqué, on peut dire que l’ensemble de l’organisme est dans un état de déséquilibre et, parfois, de désintégration.

Il est dit, par un prophète antique, que la Terre a besoin d’un philosophe transcendant, un expert en humanité. Il apprendra aux hommes qu’il existe trois choses en nous : un corps, une âme et un esprit et qu’ils sont liés par une espèce d’harmonie merveilleuse. On ne peut pas toucher un de ces trois éléments sans que les deux autres en subissent l’écho et le contrecoup. Observons cependant que l’écho du corps est beaucoup moins grand que l’écho de l’âme et que l’écho de l’âme a moins d’ampleur que l’écho de l’esprit. Or, tout l’esprit de l’humanité est perturbé par la violence, la haine, le désir de destruction.

Par voie de conséquence normale, que se produit‑il ? D’immenses zones baignent l’organisme total et la Terre, cet être vivant, réagit par une série de catastrophes. Se propagent alors, à travers toute la planète, une série de bouleversements géologiques. […]

BROUSSE François, Le Livre des révélations – Tome 2, Clamart,Éd. La Licorne Ailée,  1992, p. 45

[…]

Ce n’est pas tout. Des famines surgiront que l’on trouve nettement marquées dans la plupart des grandes prophéties. Notamment dans Nostradamus qui, pour une fois, est parfaitement clair dans la fameuse strophe, dont je vous ai déjà parlé :

La grande famine que je sens approcher,
Souvent tournée puis être universelle,
Si grande, si forte, qu’on viendra arracher
Du bois racine et l’enfant de mamelle.

Il suffit de feuilleter l’Apocalypse pour y rencontrer les épidémies et la famine. C’est assez normal étant donné que l’homme est en train de polluer la Terre. Au lieu d’en faire un séjour paradisiaque et un Éden doré, il en fait de plus en plus un tragique désert, tout cela au nom d’un réalisme qui n’a rien de réaliste, une espèce de désir effréné de se détruire soi‑même et de détruire les autres.

Pour terminer le cours de ce chapelet de malédictions, nous verrons éclater la guerre nucléaire. Elle semble inévitable. Mais elle pourrait être évitée, d’abord par le végétarisme universel, ensuite par la pensée d’amour universel.

Il faudrait que tous les êtres se purifient dans le feu de la sagesse et, au lieu de répandre des désirs de destruction sur toute la Terre, y sème au contraire des souhaits de bonheur, de joie et d’amour. C’est parfaitement faisable, ce n’est pas d’une difficulté prodigieuse. Si les hommes pratiquaient ce simple et merveilleux processus de la pensée transcendantale et positive, la plupart de leurs malheurs seraient évités. […]

N’oublions pas un détail particulier qui marque le Kali Yuga, l’âge noir, l’âge des ténèbres, l’âge d’obscurantisme dans lequel nous sommes, c’est la démission de toute liberté.

Les humains, fatigués d’être libres, donnent tous leurs pouvoirs à un chef autoritaire ou à un dictateur absolu. Hélas, c’est ce que nous montre l’histoire depuis 1914. À ce moment crucial, nous aurons sacrifié toute notre indépendance en faveur de chefs gonflés d’orgueil et parfaitement ignorants. Au lieu d’un Hitler, il y en aura peut-être une dizaine sur la Terre et il est impensable que l’un d’entre eux ne déclenchât pas l’arme atomique.

Ce sera l’effroyable convulsion dernière.

François Brousse
Le Livre des révélations – Tome 2, Clamart,Éd. La Licorne Ailée,  1992, p. 45-47

La sagesse est en face de l’homme intelligent.

Mais les yeux de l’insensé sont à l’extrémité de la Terre. (Salomon, Proverbes XVII–24)

Dans cette phrase, Salomon, l’incarnation de l’homme intelligent, nous rappelle que l’intelligence consiste à découvrir et à contempler sans cesse la sagesse.

L’insensé, par contre, au lieu de se maintenir dans le firmament métaphysique, s’attache à la réalité matérielle, à la Terre, veut en posséder totalement les jouissances. Il en récolte les soucis lancinants, torturants, qui démembrent son être psychique.

La sagesse diffère de l’intelligence, comme l’étoile diffère du regard qui la contemple. La sagesse offre la synthèse de la pensée et de l’amour. Elle montre l’ensemble des vérités sublimes découvertes par l’intelligence, le discernement, la raison sans préjugés. La sagesse, de son doigt lumineux, indique le chemin de la vie et de l’éternité.

L’homme intelligent vit par la sagesse, et dans la sagesse. Elle est pour lui l’aliment délicieux qui donne la paix à son âme. Elle apaise ses troubles intérieurs. Elle délivre de la haine et de la crainte. Elle augmente tous les jours le cercle ébloui de nos connaissances. L’homme intelligent tout entier se dilate dans l’infini.

Au contraire, l’insensé se fragmente et se limite. Il ne se délivre pas, il se livre. Ses instincts, ses appétits contradictoires deviennent ses tyrans. L’égoïsme, l’ignorance, la haine, la crainte le ligotent dans leur quadruple chaîne. Il se perd dans les détails, ignore les principes qui soutiennent, de leur axe imbrisable, les atomes et les mondes. Il se fixe sur l’apparence sensible, ne sait rien de ce qui est au‑delà de l’extrémité de la Terre. Il s’oppose, par sa stagnation intellectuelle, à la dilatation illimitée de l’homme intelligent.

Il faut connaître la matière, la dominer. Mais il faut aussi la remettre à sa place, aux pieds de l’esprit. Voir en elle l’unique réalité, c’est confondre l’ombre errante de la mouette sur les flots et la mouette elle‑même.

Cette erreur engendre normalement l’élan désespéré vers ce monde éphémère, puisqu’il est le seul réel. Élan de désespoir qui se concrétise en volonté de puissance. Courbons les vivants, pour en tirer une volupté inédite, avant de disparaître dans le néant…

C’est ici l’image archétype de l’insensé, des pauvres humains, pleurant dans les ténèbres du destin. L’image archétype s’allonge vers l’avenir. On voit surgir l’éternelle dualité, le sage absorbé dans sa contemplation, l’insensé qui s’empare du pouvoir temporel. Le philosophe et le dictateur. Le mage et le tyran. Apollonius de Tyane et Domitien. Hugo et Napoléon III. Diptyque qui flambe sur tous les murs de l’histoire… Il revêt une valeur immuable, rayonne à travers tous les âges, depuis le passé ténébreux jusqu’aux bornes du futur.

La sagesse est, en face de l’homme intelligent, comme l’épouse est en face de l’époux. Il l’aime et la féconde. L’homme intelligent, un simple mortel, devient l’égal de la sagesse, une entité éternelle. Il acquiert les proportions d’un titan.

L’insensé se brise. Il n’est plus qu’un corps animal, coupé de ses ailes célestes. Ses yeux matériels se dispersent dans le monde tangible. Il s’oppose à l’homme intelligent. Il a perdu son Moi divin. Il n’a pas la conscience du surconscient…

François Brousse
Revue BMP N°231, mars 2004

À tous les âges d’horreur, lorsque les puissants marchent dans les nations comme des éléphants dans les roseaux, on entend retentir de grandes voix.Les prophètes se dressent et défient les tyrans. Les rois de la solitude bravent les rois du glaive. Les maîtres de l’esprit menacent les maîtres de la guerre. L’ordre des cieux intervient dans le chaos du monde.

François Brousse

AMAZAN Charles (Pseudonyme de François Brousse), L’Avenir des peuples, Imprimerie SINTHE & Co, Perpignan, Achevé d’imprimer le 25 janvier 1945, p. 23-24

La sphère des idées

De même que nous, nous montons péniblement vers les cimes de la perfection, d’autres y sont arrivés, et une fois qu’ils ont atteint le monde suprême et divin, ils redescendent sur Terre pour nous aider : ce sont les grands fondateurs de religion, les grands sages, les mahatmas.

Il y a des mahatmas visibles et des mahatmas invisibles. Il existe une série de mahatmas invisibles qui aident l’humanité, et sans eux l’humanité aurait roulé depuis fort longtemps déjà dans les abîmes du chaos et de la destruction. Actuellement il y a un danger de guerre mondiale. S’il n’y avait pas ces maîtres, la guerre mondiale serait déjà arrivée et au lieu de parler, nous serions en train d’essayer de nous cacher, si c’était possible, devant les bombes atomiques qui tomberaient sur toute la France comme sur toute l’Europe ; mais cet immense parapluie antiatomique, si j’ose dire, que constitue la présence et la pensée des maîtres, se fermera à un moment donné. […]

François Brousse
Commentaires sur l’Apocalypse de saint Jean – Tome 1,
Clamart,Éd. La Licorne Ailée,  2001, p.222-223

Salomon l’empereur

de la paix

David fit venir ses fils et leur demanda de réponde à ces questions :

« Qu’est-ce qui est tout ? Qu’est-ce qui n’est rien? ». Les autres ne trouvèrent rien à répondre. Salomon répliqua : « Dieu est tout et le monde n’est rien ». On lui donna immédiatement l’avantage.

« Quelle est la chose la plus certaine et la chose la moins sûre ? ». Salomon déclara : « La chose la plus sûre est la mort et la moins sûre, c’est la mort après la mort », c’est-à-dire l’anéantissement.

« Quelle est la chose la plus grande et la chose la plus petite ? ». Salomon se contenta de répondre que la chose la plus petite est l’espérance de la paix et que la chose la plus grande, c’est la paix enfin réalisée ». Ce qui le fit immédiatement appeler « l’empereur de la paix », appellation qui serait la deuxième signification du nom de Salomon.

François Brousse
Commentaires sur les Proverbes de Salomon – t. I, Clamart, éd. La Licorne Ailée, 2015, p. 19-20

Un monde en paix

Tous les êtres, au fond d’eux‑mêmes, rêvent d’un monde d’amour et de lumière, il aura lieu tôt ou tard. Mais il sera le résultat des pensées de millions d’êtres humains à travers le monde, et ces pensées finiront par se réaliser. Si vous pensez à l’amour des êtres humains, si vous pensez à la fraternité des peuples, tout cela se réalisera I-NÉ-VI-TA-BLE-MENT.

Il faut le temps, d’accord mais puisque nous sommes des êtres immortels, qu’est-ce que cela fait, quelques millions d’années de plus ou de moins ? Mettons quelques milliers d’années !

François Brousse
Entretien, 26 janvier 1991, dans Revue BMP N°160-161, déc. 1997-janv. 1998

Le peuple des justes, ce n’est pas le peuple des humbles. Les justes comprennent tous les êtres purs qui recherchent la justice et rejettent la violence. Ils sont répandus à travers toute la Terre.

Les Kabbalistes, les Ésotéristes et les Mages forment la nation élue, éparse à travers toutes les nations. Le monde moderne voudra les éliminer, les détruire. Cela se produira sans doute au commencement du XXIe siècle où, considérés comme des criminels sociaux, ils seront pourchassés et peut‑être détruits. Mais l’idée est indestructible et ils finiront par triompher quand le système actuel sera détruit à travers la dernière guerre mondiale.

François Brousse
L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 321 

C’est parce que nous sommes soumis à nos violences et nos haines intérieures que les guerres et les tyrans du dehors nous subjuguent. Le monde reflète nos états d’âme.

D’abord, construire en soi la paix ; elle s’épanouira naturellement sur les choses.

François Brousse

Revue BMP 58-59, juin-juill. 1988 

Extrait

Les pensées des hommes, quand elles sont mauvaises, dangereuses, destructrices et fanatiques, engendrent des catastrophes, des tremblements de terre, des orages d’une violence prodigieuse, des épidémies. Tout ceci est le fruit de la pensée humaine.

Notre planète est un être vivant et cet être vivant a comme cerveau l’humanité tout entière. Si l’humanité commence à être perturbée, affolée, en plein désordre, cette folie se répand sur la planète entière. C’est l’homme, dans sa folie et son désordre qui crée tous les cataclysmes naturels et c’est pourquoi vous en verrez d’autres ! […]

À côté de cela, si vous avez des pensées d’amour, de sagesse, de beauté et d’équilibre, tout pourrait aller mieux.

Je vous l’ai dit je crois : il suffirait d’un homme sur dix mille qui soit non-violent, végétarien, qui suive les préceptes d’un grand maître, pour que l’humanité soit sauvée de la catastrophe finale ; mais il y a une chance sur un million ! Vous pouvez toujours me dire que ce n’est pas du néant. Une chance sur un million, c’est beaucoup et, après tout, vous pouvez vous en sortir.

François Brousse

28 juin 1990 , dans BMP N°245-246, juin-juill. 2005

 

Le mot Tao signifie à la fois Dieu, Raison suprême, Grande Voie du Monde, Logos, Puissance infinie, justice, Vérité, Vie universelle. Il a tous les noms et il n’a aucun nom. Sans substance, il renferme toute la substance. Sans forme, il contient toutes les formes, Spontanéité pure, il engendre la loi.

L’homme doit tendre vers cet idéal du Tao, où l’être se comporte harmonieusement et naturellement, dans l’igno­rance du bien et du mal, dans l’acceptation joyeuse de soi­-même. Il se conforme au Tao, sans effort. Comme l’eau il est humble, comme l’eau il est doux et puissant. L’action brutale ne connaît pas le véritable taoïste qui répond à l’in­jure par la bienveillance, et préfère la paix à la guerre. Rejetons la lutte, la tension, l’étude, les recherches scienti­fiques pour revenir au paradis de l’innocence et de la sim­plicité primitives, dans un amour universel.

Le Tao réclame cet amour pour tous les êtres, les bons et les méchants, comme le soleil éclaire les montagnes et les cailloux. Sans amour, cette doctrine tomberait sous l’es­clavage des instincts dégradants et des impulsions destruc­trices.

François Brousse
La Trinosophie de l’étoile Polaire, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 167-168

Toutes les religions et toutes les philosophies de la Terre fraterniseront. Elles sont les facettes diverses d’une vérité unique.

La floraison des saints et docteurs, l’amour de la justice et de l’équité, le règne de la paix sur l’univers marquent les étapes de l’ère nouvelle sous le signe du Verseau plein d’étoiles souriantes.

François Brousse

La septième Erreur de l’humanité, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1991, p. 41

Le genre humain finira par atteindre la paix universelle soit à travers une guerre monstrueuse, soit à travers l’évolution intellectuelle et morale de chaque être devenu enfin conscient de son essence divine.

Comme le dit Victor Hugo :

Les mondes, qu’aujourd’hui le mal habite et creuse,
Échangeront leur joie à travers l’ombre heureuse
Et l’espace silencieux ;
Nul être, âme ou soleil, ne sera solitaire ;
L’avenir, c’est l’hymen des hommes sur la terre
Et des étoiles dans les cieux. (1)

(1) – HUGO Victor, La Légende des siècles, « Tout le passé et tout l’avenir »

François Brousse
Revue BMP N°73, déc. 1989 

ARMISTICES

D’innombrables armées

S’envolent en fumée,

Les canons monstrueux

Se dévorent entre eux,

 

Les avions farouches

Tombent dès qu’on les touche,

Victoires et revers

Torturent l’univers.

 

Quand donc cesserez‑vous

Humains d’être des fous ?

L’épouvante consacre

Le rythme des massacres.

 

Il suffirait pourtant

D’aimer l’azur constant,

Et de porter nos flammes

Vers le soleil des âmes.

 

La paix au front joyeux

Rénovera les cieux !

11 novembre 1993

François Brousse

Rencontre avec l’Être, Clamart,Éd. La Licorne Ailée,  1995, p.14

Lorsque l’égoïsme humain sera remplacé par l’amour et par la sagesse, les bêtes sanguinaires disparaîtront. Les lions deviendront d’une douceur attendrissante, les tigres et les animaux les plus effrayants de la Terre seront en paix avec la nature entière.

François Brousse

Le Livre des révélations – Tome 2, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1992, p. 66

JE PRÉFÈRE TES YEUX

Ils meurent dans l’éclat sublime des batailles,
Dans les cris du clairon, dans les bonds du tambour ;
Les corbeaux affamés planent sur leurs entrailles…
Mais moi, je meurs d’amour.

Alexandre, sous son galop foulant la Terre,
Défie le vaste ciel vibrant d’éternité ;
Mais moi, je veux, couché sur des peaux de panthères,
Mourir de volupté.

Qu’importe l’héroïsme et qu’importe la gloire !
Dans ce tas de héros grouillent des assassins !
Je préfère tes yeux pleins d’une douce moire,
Et je veux m’endormir dans le creux de tes seins.

11 octobre 1942

François Brousse
Les Jardins de la Reine, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2006, p. 83

 

L’idée d’Héraclite – encore un philosophe – a déclaré que le monde était soumis à deux forces éternelles : la guerre et l’amour.

Lorsque l’amour triomphe, toute la matière du monde se condense en un immense sphéros ; les atomes s’approchent les uns les autres et s’agglomèrent, les planètes s’approchent des soleils, les soleils s’approchent les uns des autres ; et tout ceci ne forme plus qu’un immense atome primordial. Au milieu de tout cela, la puissance de la discorde s’introduit ; la discorde, c’est la séparation : le monde éclate en morceaux qui s’éloignent les uns des autres. C’est la période de la guerre et de la discorde. Mais au bout de quelques millions d’années – le temps ne fait rien à l’affaire – le phénomène inverse se reproduit et l’atome primordial est créé à nouveau. Cette vieille hypothèse d’Héraclite est la nouvelle hypothèse des savants actuels dont certains s’aperçoivent que les anciens avaient pratiquement tout dit. Ils admettent que, d’un atome primordial, le monde a explosé et qu’ensuite, il reviendra à cet atome primordial ; on trouve tout ceci dans Héraclite.

François Brousse
Philosophies, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2011, p. 210

Si l’humanité devient intelligente, bonne, humaine, végétarienne et idéaliste, alors nous n’avons plus besoin d’une troisième guerre mondiale. J’avoue que ceci est l’un des miracles parmi les plus grands et les plus difficiles à accomplir, mais ce n’est pas exclu.

François Brousse

Revue BMP N°164, avril 1998  

 

 

François Brousse
Lettre à François Villée (Extrait) – 27 déc. 1978

Lettre de François Brousse à François Villée (Extrait) – 27 déc. 1978

[…] Les quatre religions contiennent de graves impuretés. Le christianisme repose sur l’enfer éternel, le judaïsme sur le mythe du peuple élu, l’islam sur la guerre sainte, l’hindouisme sur le système des castes.

 

L’initié doit rejeter ces entraves absurdes. La Vérité grave aux tables de l’esprit les quatre formules de la sagesse :

 

1 – Il n’y a pas d’enfer éternel ; mais les âmes se purifient dans le creuset des réincarnations et des métempsychoses jusqu’à l’aurore de la libération.

2 – Il n’existe pas de peuple élu, mais il existe des âmes élues qui peuvent découvrir dans cette vie les secrets du cosmos. Elles appartiennent à tous les peuples de la Terre.

3 – La Vérité se propage par l’amour, et non par la haine, par la persuasion et non la contrainte. D’ailleurs, toutes les intelligences ne sont pas prêtes à l’accueillir. L’authentique guerre sainte se déclare dans notre nature, contre nos passions et nos erreurs personnelles.

4 – Le système de castes est un carcan sociologique, enfermant les virtualités de la personne libre. Il faut donner à chaque humain la possibilité d’épanouir son essence propre et unique. […]

Le shéma rapide du sage

Son cœur, plein d’amour, souhaite aux hommes la dis­parition de la misère, de la guerre, de la haine et du déses­poir. Sa vie se consacre à cette grande tâche.

Il s’est forgé une âme de stoïcien, une âme d’or et de fer, au‑dessus de l’éloge et du blâme, de la crainte et de l’es­poir, une âme où le devoir parle avec Dieu.

Le Sage n’a de compte à rendre qu’à l’Être suprême, le Supraconscient cosmique dont le rayonnement le pénètre, et au Roi du Monde, le Maître des Initiés, le souverain de l’Aggartha. […]

Le Sage s’identifie au Créateur dans l’éternité ontolo­gique. Il en a la puissance, car sa pensée introduit une lumière dans le mental universel. Étant dépourvu de peur et de faiblesse, l’Homme transcendant devient obligatoire­ment miséricordieux. Seule la bête peureuse ou affamée est agressive. L’invulnérable puise aux trésors sans fin de la sérénité.

Pour comprendre un être de cette race, le doute doit ­s’abolir. Douter de la science et du pouvoir des Mages est un lourd bandeau qui aveugle l’esprit.

Par la confiance et l’admiration, le disciple comprend le Maître. En le compre­nant, il devient son égal. […]

François Brousse
 Les Visiteurs des millénaires – Le Comte de Saint-Germain, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 47-48

Siècles

J’admire éperdument le siècle de Molière,
Le siècle de Voltaire et celui de Hugo,
Louis Quatorze a les noirs jaguars pour égaux
Frédéric s’assimile aux panthères meurtrières,

Le triste Metternich emplit les cimetières,
Le siècle vingtième aux flamboiements inégaux
Est le siècle de François Brousse et non des Goths
Les poètes sont des océans de lumière.

Des astres apaisants s’envolent de leurs mains.
Ils fécondent secrètement le genre humain ;
Ils protègent, même inconnus, notre planète.

C’est grâce à la bonté qui brûle dans leurs yeux,
Que le Destin n’a pas, pour faire place nette,
Écrasé de son poing ce monde monstrueux.

19 février 1990

François Brousse
Le Sourire de l’astre, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1998, p. 45