Lettre d’information

Lettre mensuelle – Décembre 2021

François Brousse

Un sage de bonne compagnie

 

Il y a des êtres qui sont très exactement nos complémentaires, avec qui nous pouvons commencer un véritable androgynat.
Ces êtres, nous les voyons de siècles en siècles, d’incarnation en incarnation. Ils reviennent en même temps que nous, tantôt dans un sexe tantôt dans un autre, et nous aboutissons, en fin de compte, à une union parfaite, à la construction de l’hermaphrodite divin, et toutes les incarnations sont immédiatement arrêtées. Ces êtres se sont donnés comme besoin, comme travail, comme puissance, de se corriger et de s’aider mutuellement.
 
François Brousse
L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 134

Thème du mois : L’ANDROGYNAT

D’après Swedenborg, nous avons tous une âme androgyne que nous devons retrouver à travers les réincarnations et quand cette rencontre aura lieu, nous composerons un androgyne parfait, un dieu, et nous n’aurons plus besoin de nous réincarner sur la Terre.

C’est, en somme, ce que dit Platon qui, dans son livre Le Banquet, fait dialoguer des êtres supérieurs comme Aristophane, Socrate et l’étrangère de Mantinée [Diotime de Mantinée] qui est prêtresse et prophétesse et qui vient apporter à Socrate la vérité sur l’amour.
François Brousse
Conf. « Platon et la sagesse éternelle », Paris, 23 mars 1990

ENTRETIEN (Extrait)

Question : L’androgynie n’est‑elle pas la fusion avec le maître ?
F.B. : La fusion avec le maître est toujours une espèce d’androgynie, car le maître est, en principe, à la fois l’éternel masculin et l’éternel féminin, fondus en une seule synthèse ineffable et divine. Donc, on peut toujours aboutir à n’importe quel androgynat avec le maître, si vous avez un maître réel. Mais si vous avez un maître secondaire, tertiaire ou quaternaire, vous n’aurez absolument rien.[..]

François Brousse
Entretien, 21 sept. 1991, Revue BMP N°167, juill. 1998

NOUVEAU
Simon le Mage (Ier siècle)

Simon le Mage a été affreusement calomnié par les chrétiens. Il a vécu à la même époque que Jésus le Nazoréen et se présentait comme « la Vertu de Dieu ».

Il répandait d’effrayants miracles, tous plus étonnants les uns que les autres, ce qui fait qu’on l’a parfois confondu avec saint Paul. Certains ont prétendu qu’il n’existait pas. Mais le témoignage d’Abdias nous permet d’affirmer authentiquement son existence. Il a laissé un évangile, le premier sans doute des évangiles connus, qui parle de la descente de l’Esprit divin dans un corps terrestre. 

Quand je dis le premier évangile connu, non, parce qu’il est inconnu. On sait que Simon prétendait avoir rencontré la Sagesse parfaite, Epinoïa, et qu’il l’avait retrouvée au fond d’un bouge de Tyr, c’était Hélène. Lors de l’union de la Sagesse parfaite et de la Vertu de Dieu, c’est‑a‑dire Hélène et Simon le Mage, une extraordinaire clarté se serait répandue sur l’univers.

François Brousse
L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 15

À l’origine

Primitivement, en effet, l’humanité se composait d’an­drogynes, pouvant se féconder et se reproduire eux‑mêmes, possédant quatre yeux, quatre bras, et des ailes splendides. Leur cerveau, deux fois plus vaste que le nôtre, avait la force de comprendre les merveilles inconnues de l’univers. Ils vivaient heureux dans l’amour, la beauté, l’intelligence, la justice, et se mouvaient dans un monde aux vibrations éclatantes, où la Nature obéissait à leur pensée.

Ces enfants de Dieu ne connaissaient pas la haine. Quand elle parut comme un sombre nuage dans le firma­ment clair de leur âme, ils sentirent l’ivresse de l’orgueil et des violences. Ils luttèrent pour la domination, et leur pen­sée terrible bouleversa l’ordre des éléments.


François Brousse
Revue BMP N°60, sept. 1988

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Qui est François Brousse ?

François Brousse (1913-1995) amorce dès son plus jeune âge une créativité poétique hors du commun et laisse à la postérité plus de cinq mille poèmes.
Professeur de philosophie dans le Languedoc-Roussillon, il est une figure marquante du pays. Doté d’un esprit encyclopédique, il est l’auteur d’une centaine d’ouvrages : poèmes, romans, contes et essais (exégèse, histoire, astronomie, métaphysique, ésotérisme). Humaniste d’une profonde culture, il montre un intérêt insatiable pour l’art et la philosophie.

Poème

LOIN ET PRÈS

Je suis loin, mais mon âme veille,
Une lampe dans les déserts…
Ô femme, adorable merveille,
Fille de l’ombre et des éclairs,
Comme un assoiffé sous la treille
Dont les raisins tremblent dans l’air,
J’aspire à ta bouche vermeille,
Au fond des souvenirs amers.
Ils sont amers et doux quand même
Puisque je t’aime et que tu m’aimes.
L’amour triomphe des lointains !
Nous monterons, flamme divine,
Pour modeler un androgyne
Plus haut que l’éternel matin.

François Brousse

L’Aigle blanc d’Altaïr, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1987, p. 102

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