Lettre d’information

Lettre mensuelle – Janvier 2022

François Brousse

Un sage de bonne compagnie

Belle et heureuse année 2022

 Il reste très peu de lustres
Pour rénover le genre humain
Mais cette mission illustre
Embrase tous nos chemins.

 24 septembre 1995
François Brousse
Le Pas des songes, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2001, p. 206

Thème du mois : LE KALI YUGA

Nous vivons actuellement dans l’âge de fer, que les hindous appel­lent aussi le Kali Yuga, et qui a commencé approximati­vement avec la période de Krishna, vers 3100 av. J.‑C. Nous assistons, en quoi il est intéressant de connaître les grands cycles, au dernier couchant de l’humanité.

La civilisation actuelle touche à sa fin. Elle disparaîtra soit en se transformant, ce que j’espère, soit en étant détruite dans une effroyable catastrophe thermonucléaire, ce que je crains. […]

François Brousse
L’Astrosophie ou la Science divine des étoiles, Paris, Éd. Dervy-Livres, 1989, p. 19

CYCLE

Le Krita Yuga ne dure qu’un million sept cent vingt-huit mille années. C’est la splendeur divine. Le Treta Yuga dure moins encore : à peine un million deux cent quatre-vingt-seize mille années. C’est la splendeur céleste. Le Dvapara­ Yuga s’amincit toujours : il passe en huit cent soixante-­quatre mille années. C’est la splendeur humaine. Mais le Kali Yuga, le dernier âge, se contente de quatre cent tren­te-deux mille années. C’est le règne des démons. […]

François Brousse
La Trinosophie de l’étoile Polaire, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 108

Maître à l’honneur ce mois-ci
KRISHNA (~-3300 av. J.-C.)

Krishna vint rappeler aux peuples les vérités fondamentales : l’existence du Verbe solaire, sa descente périodique dans les sauveurs du monde, la loi des transmigrations, enfin, l’amour libérateur qui unit l’être humain à l’être universel.

La vie de Krishna semble un doublet prophétique de la vie du Christ. Son nom d’abord : Jes Krishna ou Krist‑na ; c’est presque Jésus‑Christ.

Des voix mystérieuses annoncent à sa future mère qu’elle enfantera le maître du monde. Il naît d’une vierge au pied du mont Mérou, dans la forêt prodigieuse. Il échappe au massacre des enfants de son âge, dirigé contre lui par le tyran Ramsa. Il vit en exil, parmi les bergers qui l’adorent. Deux sœurs, Sarasvati la pécheresse et Nishdali l’extatique, s’attachent à ses pas. Il parcourt le monde, prêche une morale parfaite, analogue à celle de Jésus. […]

Il meurt, percé de flèches, contre un arbre, en murmurant des paroles de consolation. Enfin, il monte au ciel, tout rayonnant, tandis que les ténèbres couvrent la Terre épouvantée.

François Brousse
La Coupe d’Ogmios, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1993, p. 86-87

N’oublions pas un détail particulier qui marque le Kali Yuga, l’âge noir, l’âge des ténèbres, l’âge d’obscurantisme dans lequel nous sommes, c’est la démission de toute liberté.

Les humains, fatigués d’être libres, donnent tous leurs pouvoirs à un chef autoritaire ou à un dictateur absolu.

 

François Brousse
Le Livre des révélations, t. 2, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1992, p. 47

Seul, un messa­ge d’amour et de sagesse peut faire reculer les dragons de l’Apocalypse. Deux forces énormes, deux fatals rouages, conduisent l’humanité vers les abîmes du soufre : la pensée de haine et le carnivorisme.

Ces deux chevaux ténébreux hennissent vers la mort des civilisations.Sans doute, notre âge incarne le Kali Yuga, la période ultime où doivent se dissoudre toutes les grandeurs et toutes les splendeurs, tous les aciers et tous les diamants. Néanmoins, une petite flamme indestructible veille toujours. Par la compréhension des grandes lois, on peut essayer d’écarter les nuages terribles.

La pensée se présente aux yeux du mage comme l’énergie suprême, le pouvoir illimité. C’est la pensée de Dieu et de l’homme qui a créé le tourbillon gigantesque de l’univers, depuis l’amibe rampante jusqu’aux galaxies avec leurs milliards de soleils. Mais la pensée peut aussi bien détruire que créer, elle porte dans sa main droite l’épi de blé fécondateur et dans sa main gauche la hache capable d’anéantir les mondes.

La pensée‑amour émane l’infini des étoiles. La pen­sée‑haine suscite le vide dévorant. Vos pensées de colère, de fureur, de rancune, vos souhaits de douleur et de des­truction se réalisent inévitablement. Toutes ces vapeurs délétères s’amalgament en nuées d’où tombent les guerres étrangères et civiles, les épidémies, les pollutions, les catas­trophes dites naturelles. Vous êtes responsable de vos pen­sées négatives : elles rongent l’édifice de l’être.

Pour empêcher la cristallisation de ces horreurs flot­tantes il faut supprimer autant que possible la naissance des pensées de haine. Il faut aussi leur opposer des pensées d’amour, sous forme de bénédictions bouddhiques. Souhaitez du fond du cœur que tous les êtres soient heu­reux, au nord, au sud, à l’est, à l’ouest, au nadir et au zénith. Vous devenez de cette sorte une lampe d’inépuisable chari­té, répandant une lumière pacificatrice sur la Terre.

Cette pratique, au moins une fois par jour, prépare la concorde universelle entre les nations et les humains.

Quant au carnivorisme, il touche à la base de l’équi­libre cosmique. Homme et animal sont liés comme les deux plateaux d’une balance dans l’harmonie souveraine de la vie. L’homme a été institué berger de la planète, s’il en devient le boucher, l’ordre universel se venge. Nulle souf­france, nul meurtre, ne demeure sans écho dans la plénitude de l’abîme. La Justice impassible pèse tout impartialement, selon un poids à la fois quantitatif et quali­tatif. À tant de douleur et d’existence animale correspond tant de douleur et d’existence humaine. Le rapport reste mystérieux, mais il existe aussi sûrement que le soleil.

Donc, en tuant et torturant les bêtes – vous le faites sous un vain prétexte d’alimentation –, vous répandez à pleines mains la mort et la peine parmi les hommes. Si vous désirez arrêter les guerres entre les peuples, commencez par arrêter la guerre contre l’animal. Abandonnez la cruau­té carnivore, adoptez la douceur végétarienne. Le végétal ne souffre pas ; il se dilue dans l’âme collective de son espèce. L’animal souffre, il possède une âme autonome.

Soyez les frères des animaux, et les anges qui veillent aux destinées seront vos frères.


François Brousse
Revue BMP N°60, sept. 1988

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Qui est François Brousse ?

François Brousse (1913-1995) amorce dès son plus jeune âge une créativité poétique hors du commun et laisse à la postérité plus de cinq mille poèmes.
Professeur de philosophie dans le Languedoc-Roussillon, il est une figure marquante du pays. Doté d’un esprit encyclopédique, il est l’auteur d’une centaine d’ouvrages : poèmes, romans, contes et essais (exégèse, histoire, astronomie, métaphysique, ésotérisme). Humaniste d’une profonde culture, il montre un intérêt insatiable pour l’art et la philosophie.

Poème

LE BONHEUR

 

Une trinité de démons

A couvert la hauteur des monts

Hitler et Mao et Staline

Leur monstruosité féline

Ensanglante les minarets

Ils composent une forêt

Où le cauchemar sombre rôde

Sous l’œil des vautours en maraude

Le passé colosse renaît

Dans ses fatales destinées…

La cloche de la fin des temps

Ressuscite les noirs titans

Pour échapper à leur étreinte

Il convient d’étrangler la crainte

Et de rouvrir l’immense bal

De l’inconcevable idéal.

Ainsi sur les tragiques Romes

Reviendra le parfait Plérôme

Et les peuples s’éveilleront

À l’appel des divins clairons

Sous les étoiles stupéfaites

Le bonheur couvrira les faîtes.

1er février 1994


François Brousse

Rencontre avec l’Être, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1995, p. 201

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