Krishna

Inde – Vers 3300 ans av. J.-C

 

Krishna,
incarnation de l’amour et de la sagesse

Krishna vint rappeler aux peuples les vérités fondamentales : l’existence du Verbe solaire, sa descente périodique dans les sauveurs du monde, la loi des transmigrations, enfin, l’amour libérateur qui unit l’être humain à l’être universel.

La vie de Krishna semble un doublet prophétique de la vie du Christ. Son nom d’abord : Jes Krishna ou Krist‑na ; c’est presque Jésus‑Christ.

Des voix mystérieuses annoncent à sa future mère qu’elle enfantera le maître du monde. Il naît d’une vierge au pied du mont Mérou, dans la forêt prodigieuse. Il échappe au massacre des enfants de son âge, dirigé contre lui par le tyran Ramsa (l). Il vit en exil, parmi les bergers qui l’adorent. Deux sœurs, Sarasvati la pécheresse et Nishdali l’extatique, s’attachent à ses pas. Il parcourt le monde, prêche une morale parfaite, analogue à celle de Jésus. […]

Il meurt, percé de flèches, contre un arbre, en murmurant des paroles de consolation. Enfin, il monte au ciel, tout rayonnant, tandis que les ténèbres couvrent la Terre épouvantée.

Cette haute légende sert de pain d’amour à des peuples sans nombre. Elle suscite encore des tourbillons d’enthousiasme religieux. Au XVIe siècle de notre ère, le sage Caitanya [Chaïtanya] fut pris d’un tel élan d’amour pour Krishna que ses parents le crurent fou (2). C’est le sort de tous les mystiques, leurs élans divins paraissent des trépignements insensés aux yeux de la société bourgeoise (3).

C’est également le sort de l’Inde, sa passion infinie n’a pas été comprise du froid Occident qui, à force de fabriquer des microscopes, oublie les constellations.

(1) – SCHURÉ Édouard, Les grands Initiés : « Krishna »
(2) – MAGRE Maurice, La Beauté invisible, « Les Danses de Chaïtanya »
(3) – BARBARIN Georges, La Danse sur le volcan, I

François Brousse
La Coupe d’Ogmios, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1993, p. 86-87

Le premier qui a reçu intégralement et totalement le Verbe universel, c’est Krishna, le Maître hindou qui existait 3300 ans avant le christianisme et dont la Baghavad-Gita et le Mahabharata nous racontent les aventures merveilleuses.

François Brousse
L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 68

Le premier prophète de l’âge des ténèbres

Le premier prophète de l’âge des ténèbres, c’est un très grand et formidable prophète, Krishna : il a vécu environ en 3300 ans av. J.-C., il est né miraculeusement d’une vierge, il a été tué par les méchants de la Terre qui ont lancé des flèches contre l’arbre sur lequel il était adossé, et après sa mort, il est ressuscité et il est monté aux cieux.

Krishna s’appelait Iezeus Krishna ; Iezeus, c’est la sublime essence irrévélée, et Krishna c’est le noir, le révélateur de la nuit insondable, ce qui rappelle cette idée que l’on donnait dans un murmure furtif et terrifié à l’oreille du myste de la Grande Pyramide : « Osiris est un Dieu noir. »

Effectivement, le Dieu noir et le Dieu blanc se confondent dans l’unité profonde de l’absolu. Krishna a vécu dans une splendeur étonnante, il a vaincu les dragons et quand il a vaincu les dragons, il s’est aperçu qu’il était le fils de l’éternité, qu’il n’avait pas besoin de tuer et qu’il fallait au contraire aimer. C’est de lui que se trouve une multitude de phrases, comme celle-ci :

De même que l’arbre santal parfume en tombant la hache qui l’a frappé, de même le juste doit mourir sous le fer des méchants, en leur pardonnant.

De même que la terre labourée par la dure charrue accepte ses blessures et donne des moissons bienfaisantes, de même le sage blessé par les hommes, doit répondre à ses blessures par des bénédictions.

Nous avons l’idée du bien qui doit être rendu quelles que soient les circonstances et il faut, disait Platon, rendre le juste pour le juste et le juste pour l’injuste, car aucune raison ne peut vous obliger à dégrader la lumière ineffable qui est au fond de votre esprit et qu’un Dieu vous a donnée, car un Dieu a donné à chacun de nous une parcelle divine qui siège et brille au plus haut de notre âme. Vous trouverez tout ceci dans l’Épinomis et même dans le Timée. Nous avons par conséquent ici une merveilleuse affirmation d’amour universel, mais l’amour de Krishna ne s’étendait pas uniquement sur les hommes, il s’étendait également sur les animaux : il fallait aimer tous les êtres vivants, les hommes, les animaux, les planètes, les plus petits des êtres qui sont aussi des êtres vivants. Ces messages d’amour universel étaient accompagnés par la lecture et la connaissance de trois yogas : le yoga de l’amour, le yoga de la connaissance, le Karma Yoga – le yoga du devoir si vous voulez –, et il y avait également le Kriya Yoga qui s’est transmis d’une manière plus ou moins étrange […] Effectivement, il savait tout, il connaissait également la marche des âmes qui quittent le plan de la lumière, s’enferment dans le corps et, de périodes en périodes, arrivent jusqu’à la perfection.

Vous le retrouvez dans le Manava-dharma-sastra où il y a cette idée : l’être était d’abord au fond des mers une hydre aux tentacules éparses, puis elle devint, cette hydre, un poisson, une plante, un crapaud, un serpent, un oiseau, le cheval magnifique, enfin l’homme, et l’homme lui-même doit donner naissance au surhomme, lequel surhomme donnera naissance au dieu, lequel dieu donnera naissance au sur-dieu, lequel sur-dieu donnera naissance à l’Âme cosmique, et l’Âme cosmique donnera naissance aux âmes supra cosmiques, dans une espèce de déroulement qui n’aura jamais de fin. Mais lorsque nous aurons quitté le plan humain pour entrer dans le plan surhumain, alors la souffrance de même que l’angoisse, le doute, la haine et la terreur, seront bannis à tout jamais, c’est ce que l’on appelle entrer dans le sanctuaire de la vie éternelle. Donc Krishna avait pratiquement toutes les connaissances, toutes, c’était le premier des prophètes de la décadence.

François Brousse
Conférence, Prades, 7 octobre 1976, « L’Apocalypse »  

Nous sommes actuellement à la fin des temps, à la dernière période du Kali Yuga qui est la période de la fin des temps.

Elle a commencé il y a environ 3300 ans, au moment où Krishna est arrivé avec la Bhagavad‑Gita, il a donné la voie la plus parfaite que l’homme puisse imaginer, c’est le premier prophète et c’est en même temps le dernier. C’est le dernier des très grands prophètes et le premier prophète de l’époque du Kali Yuga, de l’ère des décadences. À partir de Krishna, « le bienheureux », « le témoin », il y a eu toute une série de décadences. Chaque prophète qui vient est en quelque sorte au‑dessous du prophète précédent, peut‑être pas par la taille intellectuelle mais par le message qu’il apporte.

Par exemple, avec Krishna nous avions la connaissance parfaite dans tous les domaines, nous avions l’éternité de Dieu, l’éternité de l’âme, les réincarnations de l’âme, le karma et en même temps l’existence des Frères Aînés qui, du haut des étoiles, nous tendent une main fraternelle et enfin la loi d’amour qui nous permet d’aboutir à la perfection et à la conscience cosmique. Il enseignait également la voie du raja‑yoga, à côté du jnana‑yoga et du karma‑yoga. En somme, tous les yogas se trouvent dans cette extraordinaire source rayonnante de sagesse et de puissance infinie, qui s’appelle la Bhagavad-Gîta. Krishna savait très bien que viendrait l’âge des ténèbres.

François Brousse
Commentaires sur l’Apocalypse de saint Jean, t. 1, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2001, p. 253-54

Lame VII – Le Char de Krishna
Esquisse à tempera en couleur de Raphaël Brière

ZAÏN

VII. Le char de Krishna

Le char de Krishna = G = 7 […]

Que signifie cette puissante image ? Elle incarne l’Initiateur, celui qui donne aux hommes de bonne volonté la secousse de l’éternel. La sphère que transportent les ailes représente le véhicule fluidique du Prince stellaire, capable de dédoublement : il peut voyager hors de son corps phy­sique dans sa forme astrale. Les trois étoiles rouges sur sa tête sont l’influx de la force à travers l’inconscient, le conscient et le superconscient. Les cinq branches symboli­sent Amour, Intelligence, Pouvoir, Joie et Beauté, le pen­tacle suprême dans l’humain. Le triangle surmonte le sceptre comme l’âme immortelle – causale, atmique, boud­dhique – surmonte l’âme psychique, mentale, sentimenta­le et instinctive. Les deux centauresses cabrées font allusion aux deux légions d’éléments – sagesse et puissan­ce – que dirige le Dominateur des pensées. Les cercles et les carrés proclament l’ouverture des chakras, ces centres secrets de la vie universelle. […]

La religion de Krishna scintille tout naturellement dans l’hindouisme, temple primordial dont les portes s’ou­vrent à tous les vents du ciel.

Le secret de l’hindouisme peut se transmettre en une phrase : l’essence humaine et l’essence divine sont identiques, atman égale brahman, Lui et moi nous sommes Un. Il faut découvrir au centre embrasé de notre être l’Infini, l’Éternel, l’Absolu, le Parfait, le Soi véritable. Méditons sur l’illusion universelle, espace, temps, relatif, imperfection, et nous retrouverons notre Dieu inté­rieur, qui est aussi le Dieu cosmique. […]

François Brousse
La Trinosophie de l’étoile Polaire, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1990, p. 139-140

Légende

Les dieux étaient irrités et le déluge s’abattait sur la Terre. Alors le jeune Krishna, tout souriant, prit au bout de son doigt l’Himalaya et s’en servit comme parapluie pour protéger la Terre. Cela a évidemment un sens, l’Himalaya est la sagesse hindoue. Krishna en est l’incarnation la plus parfaite. 

François Brousse
Revue BMP N°203, sept. 2001

Le culte de Krishna est l’un des plus ardemment populaires de l’hindouisme, religion très antérieure à la philosophie morale prêchée par le Bouddha au bord des fleuves extatiques. Et la physionomie de Krishna éclate de force, de vie, de réalité. Ce fut un grand prophète, en chair et en os, que transfigura l’esprit de Dieu.

 

François Brousse

Revue BMP, N°303-305, oct.-déc. 2010

Le Verbe infini s’incarne périodiquement dans des géants illuminateurs : les messies.

Ces phares vivants éclairent les océans humains qui grondent sous les nuages. Rama, Krishna, Orphée, Pythagore, Bouddha, Lao-Tseu, Confucius, Jésus, Apollonius, Manès, Nanak, d’autres encore, s’érigent en clartés sublimes dans la gloire de l’amour et de la pensée. Ils sont les surhommes, les médiateurs, les Frères aînés. En suivant leurs traces, l’humanité monte vers les cimes de la libération. […]

François Brousse
« Fragments de vérités occultes » dans Revue BMP N°292-294, oct.-déc. 2009

Les trois sauveurs – Krishna, Bouddha, Jésus

Krishna est le neveu du plus puissant des rois lunaires : Kansa ; Bouddha est le fils de la femme du roi Soudodana ; Jésus descend de la royale race de David. Tous trois sont de race royale.

Krishna naît de la vierge Dévaki ; Bouddha de la vierge Maïa ; Jésus de la vierge Marie. Tous trois naissent d’une vierge.

Krishna est l’incarnation de Vishnou, seconde personne de la trinité hindoue ; Bouddha est, d’après les uns l’incarnation de Vishnou, d’après d’autres, l’incarnation d’Adi Bouddha, la science suprême ; Jésus est l’incarnation du Fils de Dieu, du Verbe éternel, seconde personne de la Trinité chrétienne. Tous trois sont l’incarnation du Dieu médiateur, Vishnou ou le Verbe

Durant le sacrifice du feu, le prêtre apprendra à Dévaki que son fils sera Roi du Monde. Kansa y assistait ; les rois mages apprennent à Hérode que le Roi des Juifs est né ; un songe avertit le sacrificateur du feu que Kansa veut tuer Dévaki, le prêtre dit à Dévaki de s’enfuir chez les anachorètes ; un songe avertit Joseph qu’Hérode veut tuer Marie, il lui ordonne de fuir en Égypte avec sa femme et l’enfant divin ; quand Bouddha naquit, une lumière surnaturelle se répandit sur le monde, il y eut 32 000 merveilles ; quand Jésus naquit, une étoile surnaturelle avertit les Rois Mages. Leur naissance est marquée par un prodige analogue.

Un être lumineux, sous la forme d’un nuage dans le clair de lune, venant du Nord et tenant dans sa main un lotus blanc, annonce à la vierge Maïa la naissance d’un homme divin « qui disposera tous les êtres à l’amour et à l’amitié » ; l’ange Gabriel annonce à Marie la naissance de Jésus : « Il sera grand et sera le fils du Très-Haut » ; dans la forêt, Dévaki entendait des voix qui lui disaient : « Gloire à toi, Dévaki ! Il viendra couronné de lumière, ce fluide pur émané de la grande âme et les étoiles pâliront devant sa splendeur. » Tous trois sont annoncés avant leur naissance par des messagers surnaturels : le génie, l’ange, les voix.

Krishna est élevé par des bergers ; on l’appelle le « Dieu berger » ; les premiers disciples de Bouddha furent des bergers et des mendiants ; Jésus est adoré par des bergers à sa naissance et on l’appelle le « Bon Pasteur. » Tous trois, parmi les bergers, sont des dieux.

[…]

Krishna parlant à ses disciples du Dieu Suprême rayonna avec une telle splendeur que ses disciples se prosternèrent épouvantés ; Jésus fut transfiguré devant Pierre, Jacques et Jean : « Son visage devint resplendissant comme le soleil et ses habits devinrent éclatants comme la lumière. » Tous deux étaient remplis du rayon de Dieu.

Krishna meurt cloué à un arbre par trois flèches que lancèrent les archers de Kansa ; Jésus meurt cloué sur l’arbre de la croix ; avant de mourir, Krishna pardonne à l’un des archers qui se lamentait sur son crime ; avant de mourir, Jésus pardonne au bon larron et il dit : « Pardonnez-leur, mon Père, tous ces infortunés ne savent ce qu’ils font » ; à la mort de Krishna, une formidable tempête ébranle la montagne qui supporte le Dieu sacrifié ; à la mort de Jésus, des ténèbres couvrirent le monde, la terre trembla, les rochers se fendirent. Prodiges analogues.

Nichdali et la courtisane purifiée Sarasvati assistent à la mort du divin Krishna ; les Saintes Femmes, Marie et Marie-Magdeleine, assistent à la mort du divin Jésus ; Krishna se déclarait « Fils de Mahadéva, le Dieu suprême » ; Bouddha se déclarait supérieur aux hommes et aux dieux ; Jésus se disait « Fils de Dieu » ; Krishna disait : « De même que la terre supporte ceux qui la foulent aux pieds et lui déchirent le sein en la labourant, de même nous devons rendre le bien pour le mal » ; Bouddha disait : « Si la haine répond à la haine, où s’arrêtera la haine ? » Jésus : « Moi, je vous dis de ne pas résister à celui qui vous fait du mal, mais si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi la gauche ». Morale absolument pareille.

François Brousse
« Les trois sauveurs : Krishna – Bouddha – Jésus » dans Revue BMP N°206, déc. 2001-avr. 2002

Les Miséricordieux

La tête de Jésus dépassait les apôtres

Le front de Pythagore éclipsait les songeurs

Le regard du Bouddha troublait les profondeurs

Le vaste dieu Krishna éclipsait tous les autres.

Le puissant Inspiré déchire les hauteurs

Que bâtirent en vain les sombres millénaires

Le sourire du sage abolit les tonnerres

Il impose la majesté des Rédempteurs.

En même temps ils sont très humains, ces prophètes

Ils savent consoler l’inconsolable exil,

Des pleurs de compassion illuminent leurs cils

Leur parole inouïe éclate sur les faites

L’axe des univers repose dans leurs mains

Ils changent le passé en flamboyantes cryptes

Nouveaux Akhenaton dans les vieilles Égypte

Du monde et de l’extase ils retrempent l’hymen

Les Miséricordieux sauvent le genre humain

Le doigt de Dieu leur montre un radieux chemin.

 

13 mars 1995

 

François Brousse
Le Refrain de l’absolu, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 2001, p. 175

Le cheval

D’abord, le cheval présente un symbolisme spectacu­laire, que l’on voit fulgurer à travers la plupart des reli­gions.

Il peut représenter l’inspiration divine, comme Pégase, le destrier aux ailes de braises, qui emporte les poètes dans les gouffres irradiés d’étoiles. Il peut représen­ter la puissance, comme la monture de Krishna, dont le sabot, levé au‑dessus de la terre, ne s’abaissera qu’à la fin des temps et, d’un seul coup, brisera la planète. Il peut représenter encore la Tradition primordiale, avec ses entassements de sagesse, la Kabbale, dont la structure sonore évoque d’ailleurs le terme de Cheval.[…]

François Brousse

Zoroastre l’apôtre du soleil, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  1989, p. 84

Un million d’incarnations humaines

Dans le premier temps, on suit l’enseignement de Krishna, selon lequel il faut un million d’incarnations humaines, avant d’atteindre à la libération.

Puis, quand on entend parler d’un Maître authentique, que notre cœur est plein d’amour pour lui et que l’on connaît ses enseignements, on n’a plus que 144 000 vies à parcourir.

Nouvelle étape : quand on suit ces enseignements sans se contenter de les connaître, il ne reste plus que 777 vies.

Enfin, dernière phase, quand on connaît un Maître incarné, directement, et qu’on le suit avec une confiance totale, les 777 incarnations successives deviennent 777 mondes parallèles, ce qui fait qu’en une seule vie, on épuise le long chapelet de toutes nos existences tangibles.

Nous aboutissons à cette équation bizarre et triomphale : 1.000.000 = 144, car le temps n’est qu’une construction mentale. Ce que l’esprit a créé, l’esprit peut le détruire.

François Brousse
« Charles Amazan contre François Brousse » dans Revue BMP N°53, janv. 1988

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