Lettre d’information

Lettre mensuelle – Juin 2022

François Brousse

Un sage de bonne compagnie

La passerelle François Brousse

Hommage à François Brousse

Le poète et philosophe François Brousse, ayant été classé « Patrimoine local » par la Mairie de Perpignan, une plaque commémorative a été inaugurée le 7 mai 2022 sur la passerelle piétonne située au-dessus de la rivière, la Basse, menant au lycée Arago de Perpignan, collège-lycée au sein duquel François Brousse a suivi sa scolarité et où il a professé de nombreuses années.

INAUGURATION DE LA PASSERELLE

Samedi 7 mai 2022 à 10h30 – Perpignan

L’inauguration de cette passerelle a eu lieu le 7 mai 2022 à Perpignan,
date de l’anniversaire de François Brousse, né en 1913, en présence d’une centaine de personnes.

Thème du mois : LES MONDES HABITÉS

 

Notre Voie lactée, dans laquelle nous évoluons comme un infime grain de sable, comprend deux cent cinquante milliards de soleils au milieu desquels se trouve le nôtre et ces soleils régissent une multitude de mondes habités.
  
François Brousse 
L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 293

On peut énumérer à peu près un monde habité pour mille soleils et cela nous ferait déjà quelques mil­lions de mondes vivants rien que dans notre sphère galactique. C’est la mesure la plus étroite.

La plus large consisterait à dire que chaque soleil est environné d’un cortège de planètes dont une soutient le grand mystère de la pensée. Cela nous ferait deux cent cin­quante milliards de planètes habitées rien que dans notre galaxie.

Supposons une méthode intermédiaire et totalisons vingt-cinq milliards de planètes humanisées, ce qui déjà nous révèle un horizon démesuré. S’il y en a autant dans toutes les galaxies, nous avons des milliards de globes porteurs d’êtres pensants. Mais ils n’ont pas la même forme que les Terrestres. […]

 
François Brousse
L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,1994, p. 332-333

Maître à l’honneur ce mois-ci

GIORDANO BRUNO
Janvier 1548, Nola, Italie – 17 février 1600, Rome
 

 

Par-delà le Moyen Âge, plutôt sombre malgré l’élan de ses cathédrales dans le ciel rayonnant de séraphins, abordons les hautes rives de la Renaissance. Une montagne s’y dresse, mêlant sa tête au vol des nuées : Giordano Bruno.

Admirateur de Plotin mais doctrinaire original, ce dominicain promena son âme ardente à travers l’Europe, que fécondait son Verbe. On finit par le livrer à l’Inquisition qui le fit brûler sur la place saint Pierre à Rome (1600.) Le feu terrestre engloutit le feu magique et prophétique. Mais sa splendeur sereine jette un immortel souvenir.

Giordano Bruno fut le premier à proclamer que les étoiles, points d’or de la voûte des nuits, sont en réalité autant de soleils, environnés chacun d’un cortège de planètes vivantes. Il allait plus haut et plus loin que Copernic, en brisant les sphères de cristal pour révéler l’infini des cieux où grouillent des mondes sans bornes. […]

François Brousse
« DIEU » (article) dans Revue BMP N°262-264, janv.-mars 2007

Giordano Bruno a été brûlé vif sur la place de Rome en 1600, pour affirmer notamment la réincarnation, le karma, l’unité absolue de Dieu, la loi de justice parfaite, le voyage des âmes à travers les étoiles et en même temps la vie ardente et profonde de l’univers, considéré non pas comme une masse inerte, mais comme un énorme organisme vivant. Les rapports entre l’homme micro-organisme et l’univers macro-organisme sont fondés sur l’amour, la sagesse et la beauté.

François Brousse
Conf. « L’Apocalypse », Prades, 26 avr. 1979

Toutes les planètes sont ou furent
ou seront habitées par une race intelligente.

D’après Flammarion [1842-1925], le rôle des planètes est d’offrir aux humanités un théâtre de progression spirituelle. Toutes les planètes sont ou furent ou seront habitées par une race intelligente. La fonction humaine peut avoir des apparences extrêmement différentes.

Dans son Histoire comique des États et Empires de la Lune et son Histoire comique des États et Empires du Soleil, l’admirable serpent que fut Cyrano de Bergerac [1619-1655] suppose l’existence d’hommes‑plantes. Il peut y avoir aussi des hommes‑insectes, des hommes‑oiseaux, des hommes‑poissons et d’autres aspects inimaginables. Les formes infinies de l’univers ont des milliards de visages.

 

Georges ZACLAZ (Pseudonyme de François Brousse)
Journal L’Indépendant, Perpignan, 30 nov. 1954, « Mars est-il habité ? Pourquoi pas ? »

L’univers n’a pas besoin d’exis­ter en lui‑même.
Il n’existe que parce qu’il est le théâtre de l’évolution des âmes.
[…] Toutes les galaxies ont pour but de produire des soleils, ces soleils ont pour finalité de fabriquer des planètes, ces planètes ont pour conclusion d’enfanter des êtres humains, et ces êtres humains ont pour épanouissement de créer des êtres surhumains, divinisés et parfaits. […]
François Brousse
L’Évangile de Philippe de Lyon, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1994, p. 34

LA GRANDE GUERRE DES LUNARIENS

[…] Autrefois, la Lune possédait une atmosphère, de l’eau, tout ce qui est nécessaire à la formation des vivants. De là, sortit le grand frisson magique des forêts lunaires, de nos jours disparues. De là, également, une pullulation d’êtres animés dans l’air, dans les mers et sur le sol de la Lune. L’animalité, au bout de myriades de siècles, engendra l’humanité, une humanité sélénite, aussi folle et aussi géniale que la terrienne. Les Lunariens bâtirent de grandes villes, édifièrent des temples merveilleux, composèrent des poèmes délirants d’inspiration, et – naturellement – découvrirent les secrets atomiques : tournant fatal. Dans une dernière guerre, l’humanité sélénite se suicida, au milieu d’une fulgurante apothéose, irradiée par les superbombes. Les cirques lunaires sont les ruines entassées par cette apocalypse. Les pitons centraux ont‑ils été créés par le geyser, le flamboyant champignon des explosions atomiques, aspirant vers le ciel les substances légères du sol ? […]

François Brousse
La Lune, fille et mère de la Terre, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1992, p. 11

Manuscrit du mois

François Brousse
Ivresses et Sommeils, Imprimerie Labau, Perpignan, 1980, p. 46-47

Mercure, le gamin du ciel, est-il habité ? (Extrait)
[…] Les Égyptiens donnaient à Mercure deux nom : Horus, le dieu du ciel resplendissant, et Set, le dieu des ténèbres. Le premier convient à sa face éclairée, le second à sa face obscure. Les Égyptiens connaissaient-ils le secret de Mercure ? Quels vivants allons-nous placer dans ce globe aux infinis contrastes ?
Fontenelle [1657-1757] y voyait une race d’hommes éveillés, actifs, mais irresponsables comme les enfants et les fous. Effet d’un trop vif ensoleillement ! Notre grave savant exagérait d’ailleurs la chaleur de Mercure où, d’après lui, les fleuves sont d’or et d’argent en fusion. Erreur flagrante puisque l’or fond à 1 065 degrés et l’argent à 1 000, températures fort au-dessus du climat mercurien. Abandonnons les fleuves d’or en fusion et les cerveaux brûlés de Fontenelle.
Plus curieux encore l’auteur inconnu qui, en 1750, fit paraître son Voyage de Mercure. Les Mercuriens, d’une taille enfantine, possèdent des ailes dont ils se servent avec une merveilleuse agilité. Leur délicate beauté ne se fane qu’après plusieurs siècles. Ils sont maîtres de tous les mouvements de leur organisme, si bien qu’ils règlent à volonté la circulation du sang et changent de visage suivant leur caprice. Dans les montagnes de Mercure croissent des mets délicieux que des espèces d’aigles intelligents et domestiques vont chercher sur un signe. Les Mercuriens ont réalisé l’unité planétaire. Sur l’empire universel règnent des souverains venus du Soleil. L’arrivée du premier empereur s’environna de miracles, rapportés par la tradition. Dans un nuage éclatant, une ville descendit des cieux et se fixa au centre du continent. Les empereurs gouvernent un siècle, puis retournent au Soleil, laissant sur Mercure leur corps incorruptible. Ces corps gardent tout leur éclat, sont conservés dans une galerie sacrée. […]
François Brousse
Journal inconnu, date inconnue

Notre système solaire fait partie de la Voie lactée. La Voie lactée n’est pas autre chose qu’une molécule, la molécule d’une fleur géante, incommensurable qui est en train de répandre son parfum dans l’infini. Et on peut aller ainsi de suite. Cette molécule géante et cette rose démesurée font partie d’un jardin supra cosmique qui fait partie d’une ville et qui appartient à un homme, à un super homme mais infiniment plus grand que Micromégas, infiniment plus grand que tout ce qu’on peut concevoir et qui lui-même fait partie d’un atome, lequel fait partie d’un organisme. Vous me saisissez ? Et ainsi de suite à l’infini.

François Brousse
Conf. « Différentes races et âmes », Perpignan, 7 oct. 1975

L’infini nous attend, en bas, là‑haut, partout.
L’Homme est Dieu, Dieu est l’Homme, ils sont l’immense Tout.
Ô constellations, ouvrez vos citadelles !
François Brousse
La Rosée des constellations, Clamart, Éd. la Licorne Ailée, 1991, p. 41

Page d’accueil

Qui est François Brousse ?

François Brousse (1913-1995) amorce dès son plus jeune âge une créativité poétique hors du commun et laisse à la postérité plus de cinq mille poèmes.
Professeur de philosophie dans le Languedoc-Roussillon, il est une figure marquante du pays. Doté d’un esprit encyclopédique, il est l’auteur d’une centaine d’ouvrages : poèmes, romans, contes et essais (exégèse, histoire, astronomie, métaphysique, ésotérisme). Humaniste d’une profonde culture, il montre un intérêt insatiable pour l’art et la philosophie.

Présentation Wikipédia

Professeur de philosophie dans le Languedoc-Roussillon, il est une figure marquante du pays.

Auteur d’une centaine d’ouvrages publiés à partir de 1938 : poésie, essais (métaphysiques, astronomiques, historiques, ésotériques), romans, théâtre et contes. Il est un précurseur des cafés philosophiques qui surgiront un peu partout en France à la fin du XXe siècle.

Poème

MONDES

J’ouvre d’immenses yeux sur le berceau des astres,
Et je vois les soleils naître au ventre des nuits.
Ô Tiare de Dieu, les étoiles t’encastrent,
Rubis sanglants, saphirs pensifs, feux éblouis
L’éclair des profondeurs cosmiques vibre et luit
Comme un glaive de vie sur les rocs de désastres
La ténèbre et l’azur bâtissent leurs pilastres,
Et les comètes bleues grouillent au fond des puits.
Et les spirales d’or et les Univers‑Îles,
Comme un vol de fourmis magnétiques rutilent,
Pondant leurs œufs de flamme aux herbages du ciel
Et les planètes affolantes se démènent
Portant entre leurs bras, contre leur cœur cruel,
Des démons et des dieux et des douleurs humaines.

François Brousse

Voltiges et Vertiges, dans Œuvres poétiques, t. II, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1988, p. 204

Pensez à vous inscrire à la lettre d’info mensuelle