Pythagore

Samos, ~580 av. J.-C. – Métaponte, ~495 av. J.-C.

Pythagore a laissé dans la pensée grecque une trace éblouissante. Ce fut le passage d’un dieu. Des flammes jaillissent perpétuellement de sa mémoire et vont illuminer la philosophie antique. Il est pareil à ces centres mystérieux du ciel, d’où partent les étoiles filantes. Empédocle, Eschyle, Platon, Virgile, Ovide, Porphyre et Jamblique burent à longs traits dans cette source de sagesse éternelle. Sauf peut-être Eschyle – dont nous ignorons la pensée profonde –, tous lui empruntèrent l’idée de la transmigration des âmes, clé du monde ; Pythagore eut l’inestimable honneur de dévoiler cette vérité fondamentale aux peuples de l’Hellénie.

François Brousse
Une Torche aux astres allumée, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1989, p. 7

EXTRAIT (Suite)

On connaît sa vie fulgurante. Il eut pour maître le sage Phérécyde, philosophe visionnaire, qui se représentait l’univers sous la forme d’un chêne immense, soulevé dans l’espace par deux ailes d’or. Merveilleux symbole ! Pythagore médita sur cette image du chêne. Plante vivace il reflète le monde, énorme organisme vivant que traverse le souffle de l’Âme universelle. Plongée dans un vague engourdissement, elle anime le chêne sacré, développe les branches du minéral, du végétal, de l’animal et se réveille de sa torpeur dans les hommes, ces feuilles qui frémissent au soleil. Quant aux ailes d’or, elles sont l’élan divin de l’Âme du monde, la soif de l’absolu, l’appel de l’infini, la montée grandiose vers les astres. Elles sont faites avec le feu de Prométhée, et rien ne peut arrêter leur vol sauvage.

Par de telles méditations, Pythagore retrouva les fontaines sans cesse jaillissantes de la vie intérieure. Aussi, quand Phérécyde mourut, notre jeune philosophe sentit en lui l’impérieux vouloir d’étreindre la vérité. Alors il parcourut le vaste monde à sa recherche.

Il commença par l’Égypte, terre des dieux. Les prêtres égyptiens l’initièrent dans les souterrains de leur Temple : la Grande Pyramide. Il y vit flamboyer le soleil de minuit et la face d’Hermès dont la parole magique crée les mondes. Il déchiffra sur la couronne du Sphinx les formules aujourd’hui disparues : 

Gloire à la Toute-Puissance éternelle dans la splendeur des hauteurs infinies, et paix aux hommes dans le crépuscule des profondeurs !

Il se dirigea ensuite vers la Chaldée où dans Babylone, la ville des mages et des astrologues, il rencontra Ézéchiel. Ce que fut le contact entre ces deux pôles du monde, personne ne peut le dire. La communication entre deux âmes supérieures est le plaisir le plus haut que donne la Terre. Des étincelles s’écoulent et se fécondent mutuellement. On vit de façon plus exaltée, plus profonde. Les choses extérieures apparaissent lointaines comme un rêve, la seule réalité réside dans l’hymen de deux intelligences. Une pensée subtile, une nuance de l’esprit semble plus positive qu’une montagne. Une joie torrentielle élargit la poitrine. La sensation qu’éprouverait un foyer conscient et dévorant de nombreux aliments sans cesse renouvelés. Cet enchantement marqua Pythagore pour la vie.

Il gagna enfin les sanctuaires secrets de l’Inde. Il connut les véritables sages, les hommes parfaits, ceux qui détiennent la science de l’infini. Toute expression est vaine pour décrire leur grandeur. Leur présence doit se vivre mystiquement. Ils sont les masques de la Pensée absolue. Les immensités de l’Himalaya forment les seuls trônes dignes de les recevoir. Pythagore lut dans leurs prunelles les secrets de l’abîme.

Il revint transfiguré, avec la certitude d’une mission. Mais avant d’éclairer les hommes, il voulut visiter les sages de l’Occident, les druides aux faucilles d’or. Il pénétra sous les voûtes prodigieuses des forêts celtiques, visita les farouches prêtresses de l’île de Sein, écouta le chant des bardes où grondait un écho de la parole d’Ogmios. Il est probable qu’une Velléda, errante dans l’hallucination des forêts, lui prédit sa disparition et sa résurrection. Le sage, plein de pensées hautaines, revint à Samos. Mais au lieu des libertés helléniques, il y trouva la tyrannie de Polycrate [mort en 522 av. J.-C.]. Révolté par la méchanceté du dictateur et l’avilissement des foules, Pythagore quitta cette atmosphère sillonnée de miasmes et s’établit en Grande Grèce, à Crotone [ex-Italie], sous le pur ciel latin.

Il fonda une vaste société secrète, dont le but profond était d’éveiller le dieu dans l’homme. L’étincelle prométhéenne sommeille dans le cœur des mortels. Par une discipline ardue, il faut ressusciter le feu céleste, le feu solaire, pour rétablir dans l’homme sa première dignité divine.

La création d’une surhumanité, voilà le grand rêve de Pythagore. Il voulut communiquer aux autres la flamme sacrée qui vivait en lui. Œuvre énorme, œuvre de transfiguration illimitée, que les esprits supérieurs tentent vainement depuis des milliers de siècles, et qui, réalisée un jour dans les abîmes de l’avenir, fera de la Terre un Olympe resplendissant. Au milieu de son activité de révélateur, Pythagore continuait sa vie silencieuse de myste. Un coup d’œil jeté dans son monde intérieur permet d’entrevoir quatre crises fondamentales d’une richesse inouïe : la descente aux enfers, la mémoire de ses réincarnations passées, la musique des sphères et l’incarnation d’Apollon.

C’est une vieille tradition, puisée à toutes les sources mythologiques de la Terre, que certains hommes peuvent explorer l’empire effrayant des morts. Pour quelques privilégiés, le voile sépulcral se lève sur les secrets de l’Au-delà. Les plus illustres parmi ces pionniers de la Tombe sont, dans l’Antiquité, Orphée, le rayonnant et, dans les temps modernes, l’effarant Swedenborg. Ils ont bien réellement, et non par illusion onirique, visité la demeure des fantômes. Pythagore eut aussi cet honneur inestimable. Il franchit les portes visionnaires. Nous ne savons pas ce qu’il a vu dans les abîmes de la mort, mais nous savons qu’il a vu. Pour se rendre digne du grand voyage, il jeûna d’abord toute une semaine, puis entra dans un souterrain où il demeura, environné de silence hagard et de ténèbres pensives. Quand il en sortit, plus pâle qu’un cadavre, il émerveilla le peuple de Crotone en lui décrivant tout ce qui était arrivé sur terre, pendant que lui, Pythagore, songeait au fond de la tombe. […]

La deuxième grande crise de Pythagore fut la mémoire de ses incarnations passées. La réincarnation constitue une vérité centrale. Y croire, c’est bien. La vivre, c’est encore mieux. […] Il faut atteindre, par delà la mémoire fragmentaire du cerveau, la mémoire absolue de l’âme. Il faut vaincre les puissances de la mort qui brisent la chaîne des existences. Travail surhumain. Pythagore l’entreprit et le réussit.

Que vit-il dans les mirages de son puits intérieur ?

Dans sa première vie terrestre, il fut Aetalide, fils de Mercure conducteur d’âmes, le grand Hermès Trismégiste, l’Intelligence divine. Autrement dit, l’esprit de Pythagore était un reflet, une ombre détachée de l’aspect intellectuel de Dieu. Aetalide obtint de son père la grâce de se souvenir de toutes choses, même après sa mort. Grâce précieuse, qu’il conserva comme une escarboucle illuminée dans toutes ses transmigrations. 

Pythagore fut ensuite Euphorbe, un héros troyen que terrassa la pique meurtrière de Ménélas. Le vainqueur suspendit le bouclier du vaincu au temple d’Apollon, dans le pays des Branchides. Euphorbe était non seulement un héros mais un sage.

Dans sa réincarnation suivante, Pythagore, devenu Hermotime de Clazomène, chercha Dieu par le chemin azuréen de l’extase. Des pouvoirs mystérieux s’éveillèrent en lui, et, un jour, passant près du Temple d’Apollon, au pays des Branchides, il reconnut dans une vieillerie rouillée et suspendue aux colonnes, le bouclier d’Euphorbe. Il fut ensuite un pêcheur de Délos, « l’île errante et funeste ». Ce pêcheur, nommé Pyrrhus, dut sentir pleinement la fascination de cette île sacrée. Il contempla mainte fois, dans ses randonnées lointaines, l’éblouissement nacré des constellations qui rôdent comme des poissons à tête de flamme dans la mer nocturne.

Tous ces caractères divins, héroïques, extatiques et voyageurs se retrouvèrent dans la personnalité formidable de Pythagore…

Sa troisième grande crise fut l’expérience de la musique des sphères. Il a vécu réellement le vers magique de Rimbaud [1854-1891] : « Un chant mystérieux tombe des astres d’or. » À force de contempler les nuits sereines, le mage finit par entendre une sorte d’harmonie divine qui remplit le ciel. Chaque astre, roulant dans l’immensité, produit un son vaste et clair. L’assemblage merveilleux de ces notes érige une architecture musicale, faite d’une substance vivante, d’un miel hyper physique, d’une synthèse de chair féminine et de diamant. Les mots sont impuissants devant la tonalité transfiguratrice de cette musique où vibrent, non seulement les sphères, mais encore la contexture même de l’espace infini… Expérience unique ! Pythagore en savoura toute l’incantation. Il conçut l’Âme universelle sous la forme d’un joueur de lyre dont l’instrument prodigieux produit le monde, cette harmonie. […] La musique, par delà notre personnalité consciente, s’adresse aux abîmes de l’inconscient, à ces fluidités où flottent les secrets les plus obscurs de l’être. […] Mais le chant des astres domine immensément la musique humaine. Il sort, lui, de la bouche éternelle. […].

La plus haute crise de Pythagore, la plus inconnue, est l’incarnation d’un dieu. L’éclatant Apollon hyperboréen, maître de la lumière et de la sagesse, descendit dans le cœur du philosophe comme le feu Saint-Elme sur le mât des navires errants dans la mer infinie. De cette expérience, quelques traces à peine, une légende pittoresque et c’est tout.

Aux yeux éblouis de son disciple Abarys, prêtre d’Apollon hyperboréen, Pythagore se dévoila comme la forme humaine du dieu resplendissant. […] À force de méditer sur la naissance et les exploits du fils de Létô 1 , le philosophe finit par sentir vivre et s’épanouir dans son cœur la personnalité radieuse du dieu. Ses pensées devinrent divines. Dans sa mémoire transfigurée revécurent les grandes scènes des légendes […]. Sa personnalité s’agrandit de façon colossale. Il retrouva, sous l’écorce de son humanité, le puissant courant de la sève éternelle. Cette énergie infinie que Platon nomme le Logos, et les chrétiens le Verbe de Dieu, roula comme un flot de lave dans sa tête sonore.

Il accomplit l’énorme transformation qui crée les Sauveurs du monde. Saluons ce titan ! Il ne lui manque rien, pas même la mort héroïque, le martyre sanglant. Jésus agonisa sur la croix, Orphée fut déchiré par la fureur des bacchantes, Krishna mourut cloué contre un arbre par des flèches meurtrières ; Pythagore, lui, disparut dans la splendeur du feu. Par une nuit grandiose et lugubre, un criminel incendia la demeure du Sage qui, dépouillé de ses vêtements humains, entra de plain-pied dans la demeure des Immortels. L’instinct fervent de ses disciples ne s’y trompa guère.

Une rumeur rapporta qu’il vainquit la mort et que ses amis virent le maître ressuscité.

François Brousse
Une Torche aux astres allumée, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1989, p. 7-15

 

Le temps est la sphère de l’enveloppant

Ce qui prouve encore, et de manière absolue, la science pythagoricienne est la fameuse phrase du Maître : « Le temps est la sphère de l’enveloppant. » Formule qui a franchi les siècles, comme un diamant caché dans les profondeurs, attendant qu’un génie le déterre. Ce génie fut Einstein.

Il ignorait très probablement la sentence de Pythagore. Mais l’œuvre du savant moderne commente la pensée du mage antique. Ni Copernic, ni Galilée, ni même le grand Newton ne pouvaient comprendre les trésors de patience enfermés dans l’humilité de ces quelques mots. On mesure ainsi la stature du sage de Samos.

Que signifie l’enveloppant, sinon l’espace ? Alors le temps lui‑même est sphérique et contient l’espace, sphérique également, point de vue accepté par les relativistes, au moins sous l’angle spatial.

Pour Einstein, le temps et l’espace ne sont pas des entités séparées, mais ils forment un continuum espace‑temps. Sous un autre aspect, le temps est la quatrième dimension de l’espace. Les planètes, les soleils, les galaxies se meuvent de manière circulaire. La ligne droite n’existe pas dans l’univers, car l’espace est curviligne.

François Brousse
Une Torche aux astres allumée, Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1989, p. 43-44

 

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La géométrie d’Euclide ne peut rendre compte des aspects changeants du monde. Il faut utiliser les for­mules de Riemann, le grand ouvrier de l’espace sphérique.

D’autre part, le mystère de la gravitation newtonienne s’estompe. Au lieu d’une force inexplicable, on rencontre une route inévitable. Les corps solides sont obligés d’obéir à l’incurvation de l’immensité. Tout tourne harmonieusement sous la baguette de ces fées : les mathématiques non-­euclidiennes.

On monte plus haut encore sur les pentes de la connaissance. Newton rêvait de trois absolus : le temps homogène, l’espace rectiligne, la masse invariable. Mais Einstein dissipe en brouillard relativiste ces vaniteuses solidités. Le temps et la masse varient avec la vitesse dans un espace sphérique et féerique. La masse tend vers l’infini quand vous vous appro­chez de la vitesse de la lumière, le temps se contracte vers zéro, dans les mêmes conditions.

D’après Langevin, un voyageur spatial, lancé à une vitesse proche de la vitesse‑lumière, pourrait errer deux ans dans le vide. Quand il revien­drait sur terre, notre planète aurait vieilli de trois siècles ! Les contes du Moyen Âge débordent de pareilles merveilles. Un talisman empêche le jeune chevalier, de connaître les morsures du temps. Tout vieillit autour du héros, les arbres grandissent, les villes s’écroulent, les hommes meurent. Lui subsiste, inaltéré, dans une jeunesse immuable.

Ce talisman régénérateur, la science l’a trouvé. C’est la vitesse de la lumière. Elle régénère non seulement le temps, mais encore la matière! En effet, aux environs de la vitesse‑lumière, la masse s’augmente d’elle-même, la matière naît de la vitesse… Or, la vitesse ne se conçoit que comme fruit du Temps et de l’Espace, Un mobile parcourt une certaine distance en un temps défini.

Montons encore un échelon. Espace, Temps, Matière deviennent les vagues d’un océan unique, d’une primordiale substance. Quant à la lumière, constante universelle, sa vitesse limite englobe toutes choses. La masse, atteignant la vitesse de la lumière, devient infinie. Le temps, atteignant la vitesse de la lumière, s’anéantit, Telle est la vision einsteinienne du monde.

François Brousse

Une Torche aux astres allumée, Chap. XI « Le temps est la sphère de l’enveloppant », Clamart, Éd. La Licorne Ailée, 1989, p. 44-45

Pythagore, astronome

Un autre éminent philosophe, Pythagore (né vers 583 avant J.C), nous apporte également des connaissances inouïes. Pythagore créa une école de savants illuminés qui prétendaient connaître les derniers secrets des choses par la méditation, et l’étude des mathématiques.

Dans ce cercle d’initiés transcendants, le savoir astronomie atteignit rapidement une haute valeur. Ils affirmaient que la Terre sphérique, tournait sur elle-même en vingt quatre heures, et autour du Soleil en une année, que les autres planètes sont des mondes comme la Terre et qu’ils évoluent également autour de l’Astre central. Pythagore savait aussi que la révolution de Mars est double de celle de la Terre, et que la révolution de Saturne égale trente fois  celle de notre globe.

(1) – Ces paroles ontelles été prononcées quelques siècles avant ou après Moïse ? L’histoire est incapable de trancher ce problème de chronologie prophétique.

Suite

Aristarque de Samos [310-230 av. J.-C.], le Copernic de l’Antiquité, proclama que les planètes tournent autour du Soleil. Il fut même le premier à le proclamer clairement, car les pythagoriciens antérieurs s’enveloppaient de formes symboliques.

Malheureusement, les systèmes pythagoriciens ne prévalurent pas, et l’opinion de la majorité, qui mettait la Terre au centre de l’Univers, triompha pendant des siècles. Elle trouva son expression parfaite dans la théorie de Ptolémée [~100-168], très grand astronome malgré son erreur fondamentale. Il affirmait que le Soleil et les planètes circulent autour de notre monde immobile. Ce système défendu avec beaucoup d’ingéniosité rendait compte des mouvements des astres. Il correspondait trop bien aux apparences grossières données par nos sens. Et l’orgueil de l’homme lui a toujours fait supposer qu’il vivait au centre du monde. Signalons pourtant l’éclatante exception de Julien l’Empereur [331-363], dont le livre sur Hélios-Roi proclame que les planètes tournent autour du Soleil. Coup de génie d’une âme cosmique abreuvée de Mithra et de Platon.

Onze siècles de ténèbres astronomiques s’écoulèrent, jusqu’à Copernic [1473-1543], qui releva la splendeur de la science éternelle. Copernic  admirait éperdument Ptolémée, mais il ne tarda pas à s’apercevoir que son  système ne cadrait que difficilement avec les nouvelles observations sur la marche des planètes. Copernic se mit donc à méditer le problème du monde et en s’inspirant, comme il le dit luimême, des idées du pythagoricien Philolaos et d’Aristarque de Samos, il édifia une nouvelle théorie de l’univers :

Le Soleil est au centre du monde, les planètes : Mercure, Vénus, la Terre, Mars, Jupiter et Saturne, tournent autour de lui.

Malheureusement, Copernic admettait comme Ptolémée un univers limité par la sphère des étoiles fixes, à la manière d’une noix enfermée dans sa coquille. Les successeurs de Copernic brisèrent cette frêle barrière et montrèrent que les étoiles  ont autant de soleils épars dans les immensités de l’espace.

François Brousse
De Pythagore à Camille Flammarion, Clamart, Éd. La Licorne Ailée,  1991, p. 9-10

Poème

La tête de Jésus dépassait les apôtres
Le front de Pythagore éclipsait les songeurs
Le regard du Bouddha troublait les profondeurs
Le vaste dieu Krishna éclipsait tous les autres.
Le puissant Inspiré déchire les hauteurs
Que bâtirent en vain les sombres millénaires
Le sourire du sage abolit les tonnerres
Il impose la majesté des Rédempteurs.
En même temps ils sont très humains, ces prophètes
Ils savent consoler l’inconsolable exil,
Des pleurs de compassion illuminent leurs cils
Leur parole inouïe éclate sur les faites
L’axe des univers repose dans leurs mains
Ils changent le passé en flamboyantes cryptes
Nouveaux Akhenaton dans les vieilles Égypte
Du monde et de l’extase ils retrempent l’hymen
Les Miséricordieux sauvent le genre humain
Le doigt de Dieu leur montre un radieux chemin.

François Brousse
Revue BMP N°39, octobre 1986, Clamart, éd. La Licorne Ailée

 

Pensée

« Le Temps est la sphère de l’enveloppant. » Cette parole énigmatique, prononcée par Pythagore, n’a été comprise que de nos jours. Toute la théorie d’Einstein sur le continuum EspaceTemps et sur la courbure universelle s’y trouve enfermée. Il y a même autre chose : la sphéricité du Temps qui implique, sinon le recommencement absolu des évènements historiques, au moins l’existence de cycles analogues. Pythagore domine l’Antiquité comme le Soleil domine les étoiles. »

François Brousse
Revue BMP N°39, octobre 1986, Clamart, éd. La Licorne Ailée

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