Post face
L’aurore et l’infini sont ses sublimes draps,
Son rêve fait jaillir des tourbillons de mondes
Il attend sur l’abîme, où les étoiles grondent,
Le chevalier futur qui le réveillera.
Car un nouveau Merlin de l’informel viendra
Post face
L’aurore et l’infini sont ses sublimes draps,
Son rêve fait jaillir des tourbillons de mondes
Il attend sur l’abîme, où les étoiles grondent,
Le chevalier futur qui le réveillera.
Car un nouveau Merlin de l’informel viendra
Le théorème
Je provoque le transfini,
Je sollicite l’absolu,
Je suis la volupté des nids
Et la majesté des élus…
L’écriture
Par la profondeur glauque
Des rêves équivoques,
J’entrevois la splendeur
Des vastes rédempteurs…
Connaître
Le sourire de l’astre épouvante l’abîme,
Les crapauds ont bavé une sueur d’étoiles,
Le temps râpe mon coeur de bronze sous la lime,
L’épouse du soleil ôte ses sombres voiles
La plainte de l’enfant
J’ai faim, j’ai froid, Seigneur… Je vais de porte en porte
Montrer aux cœurs humains mes habits miséreux
Mon aspect maladif importune, de sorte
Qu’on me chasse souvent du banquet des heureux.
Les cerises
Lorsque reviendra le temps des cerises
La liberté sainte emplira nos coeurs,
Les tyrans fuiront sous le choc des brises
Tous les continents chanteront en choeur.
Dernier poème avant le décès de François Brousse
J’ai traversé les sept cités
La cité de l’inconscience
La cité de l’inconnu
La cité de l’imperfection
La cité de la lumière…
ANTHOLOGIE POÉTIQUE
Une anthologie de la poésie de François Brousse, un choix de 108 poèmes parmi plus de 5 000, écrits entre 10 et 82 ans, par une trentaine de ses proches.
Les dieux du Nord
Calmes dans la lueur nocturne de la neige,
Vieillards au front d’airain, dieux glacés des frimas,
Essor de hérons noirs que la foudre enflamma,
Vous fuyez sous le dais auroral des Norvège ;
Mystérieuse toi
Dans la lumière d’or qui tremble au jour levant
Je vois bondir ton cœur vivant,
Et dans l’éclair d’argent qui luit sur les eaux frêles
Je vois flotter tes mains surnaturelles…
Ses yeux
Est-ce une étoile vagabonde ?
Est-ce un paon bleu qui resplendit ?
C’est une jeune fille blonde
Dans la lumière de midi.
Ses regards, me prenant pour cible,
Sont comme une armée invincible.
Arbres, pourquoi pleurer dans la forêt profonde ?
Hélas ! Nous gémissons sur le chêne du monde,
Celui qui dans son ombre auguste maria
Le rêve du brahmane aux pleurs du paria.
Ô vents, pourquoi pleurer sur les neiges lointaines ?
Hélas ! nos luths errants plaignent la Grande Haleine,
Le souffle éblouissant qui versait dans les cœurs
Ulcérés par la Terre, un idéal vainqueur.
Je n’ai trouvé…
Je n’ai trouvé dans le puits bleu
Que des étoiles roses
Mais non le grand soleil de feu,
Le créateur des roses !