Tous les livres| Poésie | Essais | Romans | Revue BMP | Anciennes éditions | AutresLe Poème de la TerreParis, 4e éd. La Licorne Ailée, 2024 – 7 euros Note de l'éditeur Ces poèmes ont été écrits en juillet et août 1934, excepté cinq poèmes datés de juillet 1933. Le poète avait alors vingt-et-un an. Présentation Dans cette montagne que représente la poésie de François Brousse, le souffle épique atteint son maximum d’ampleur avec Le Poème de la Terre que d’aucuns ont comparé à De Natura...
Blog François Brousse
Le poète arabe
Extrait
Dans le désert, où ne chantent plus les sources vives,
J’ai la fontaine de tes yeux.
Dans le désert où nul feuillage ne murmure,
J’ai la forêt de tes cheveux.
Dans le désert où pas une liane ne s’enlace,
J’ai le lien souple de tes mains.
Dans le désert où nulle aile ne circule,
J’ai le vol hardi de tes pieds.
Dans l’ombre du soleil…
Extrait
Dans l’ombre du soleil et l’éclat des ténèbres,
Les pics m’ont dédié leur cintre d’argent pur.
Qu’importe l’astre d’or et les ombres funèbres !
Nos mains doivent cueillir les roses de l’azur.
Hymne
Extrait
Patrie ! ô mon pays ! France douce et sublime !
Déesse au casque d’or, à l’étendard flottant
Dont la cime
Se baigne en un jour éclatant !
France, reine du Monde et mère de la Gloire !
Montre à tes ennemis ton glaive étincelant
Ô pays souverain, toi dont l’ardente Histoire
Va de la Vierge Jeanne au paladin Roland !
Matin créateur
Extrait
Les chants du matin créateur
Cabriolent dans l’atmosphère,
Ils s’élancent de sphère en sphère,
Les chants du matin créateur.
Nous aspirons d’amples senteurs,
Chacun retourne à ses affaires :
L’abeille au miel exaltateur,
Le rêveur à ses somnifères
Dernière feuille
Extrait
La dernière feuille automnale
A signalé son dernier jour
Nulle amante, fiévreuse ou pâle,
Ne vient visiter son séjour.
L’hiver aux tragiques rafales
Chasse, avec le soupir du râle,
Les plus triomphantes amours…
La rose effeuille ses pétales
Le passé n’a plus de retour.
Revue Madeloc N°35 – Août 1955
« Aux bois »
L’extase des chênes vainqueurs
Dans l’aurore s’élève…
Tendons les urnes de nos cœurs
Vers leur divine sève !
Les Sources, enivrées d’amour,
Mêlent leurs voix éteintes
Sous l’amas des branchages lourds
Où frissonnent des plaintes.
Revue Madeloc N°40 – Janvier 1956
Fleur
Ô fleur, nombre odorant du ciel !
Famille de lueurs en une seule rose,
Regards de tigre aux prunelles de l’amour,
Ô fleur, donne‑moi ton mystère !
Le rire des lutins sonne dans tes pétales,
Radiations vespérales des mers,
Tes perles de rosée sont des gouttes de braise,
Et tes muscles fluides tremblent de plaisir.
Revue Sources et Flammes N°11 – Été 1982
Le dormeur
Avec les clous de flamme et le bloc des Tonnerres,
On troue le bouclier des cieux
Et les dieux désarmés se cachent dans leur aire
Ainsi que des aiglons dardant leurs fauves yeux.
L’Idée de Dieu
Le matin déployait sur les montagnes roses
Ses ailes d’écarlate aux frissons éclatants,
Et les gouffres environnaient l’aigle titan
De votre orgue effrayant, ô forêts grandioses !
Une aube
Une rose, un baiser, caressant ses flots lents,
Illuminent la mer interminable et sombre
Et des tisons de pourpre aux chocs étincelants
Commencent à rouler sur sa crinière d’ombre.
Les astres alanguis meurent dans la pénombre…
Symphonie
Une chanson s’élève
Vers les hauteurs du Rêve,
Elle évoque la vie
Multiforme et ravie
Soir sur le Pacifique
Comme la mer est belle à l’heure du silence,
Quand une lueur sombre éclaire l’Occident,
Quand sur l’océanique infini se balancent
Les étoiles au front ardent !
Les dieux aux doigts palmés passent dans la grisaille,