Blog François Brousse
Si
Extrait
Si vous avez un coeur, offrez le tendrement
À votre bien aimée qu’environne l’aurore.
Elle est comme une source à l’eau fraîche et sonore
Où se reflète la clarté du firmament.
Si vous avez une âme offrez la comme un rêve
De paradis dans la lumière de l’éveil.
Elle respirera cette fleur de soleil
Dont jamais l’exaltant souvenir ne s’achève.
Éva
Extrait
Tes baisers doucement tombèrent sur mes lèvres
Comme une pluie d’argent dans un bassin d’azur…
Mon âme entrevoyait des papillons d’or, sur
L’émail bariolé d’un beau vase de Sèvres.
Sautillait le désir comme une jeune chèvre
Dans les montagnes bleues de tes calmes yeux purs
Et les brûlants rubis de l’héroïque Assur
Ruisselèrent soudain en mon coeur plein de fièvres…
Récitation
Extrait
Si le doute me séduit
Si la douleur m’envahit
Je me récite des vers,
Si le cosmos me trahit,
Si je me perds dans les puits
Je me récite des vers.
Idées
Extrait
Je me débats
Dans les combats
De l’insondé,
Brûlant d’idées
Je joue aux dés
Avec les astres
Velleda
Extrait
Ô flamme intense de l’amour,
Étincelle de l’âme immense,
J’écoute ta tendre romance,
Ô flamme intense de l’amour
De l’infini je fais le tour
Quand je contemple ta clémence
En toi l’univers recommence
Sagesse ou adoration
Extrait
La nuit est pleine de sagesse,
La lumière d’oiseaux de feu.
Que le dôme soit noir ou bleu
La nuit est pleine de sagesse.
De chaque fleur goûtons un peu
Pour humer la totale ivresse.
J’aime une fée enchanteresse.
La femme flamme nous caresse…
Aspiration
Extrait
Celle qu’on aime est toujours reine
De la lumière et de la joie
Son sourire a pour longue traîne
Une chaste robe de soie
À travers les pâles brouillards
Je vais sonnant de la trompette
L’écho des magismes répète
La complainte des corbillards
Rossignol ami
ROSSIGNOL AMI
Un vent tiède frémit
Sur les tendres pelouses,
Un rossignol ami
Appelle son épouse.
Le bois s’est endormi.
Voici l’ombre jalouse…
Le rossignol ami
Appelle son épouse.
J’aime
J’aime l’aube hautaine
Sur le monde ébloui,
Et la lune incertaine,
Cierge furtif des nuits,
Et le midi qui traîne
Sa robe au fond des puits.
J’aime l’aube hautaine
Sur mon rêve ébloui.
Dernière feuille
Extrait
La dernière feuille automnale
A signalé son dernier jour
Nulle amante, fiévreuse ou pâle,
Ne vient visiter son séjour.
L’hiver aux tragiques rafales
Chasse, avec le soupir du râle,
Les plus triomphantes amours…
La rose effeuille ses pétales
Le passé n’a plus de retour.
Le mensonge
Extrait
Je crois que le mensonge
Est la base de l’être,
Notre gloire se plonge
Dans ce terrible maître.
L’alphabet, de ses lettres,
S’emplit comme une éponge.
Le fantastique ancêtre
Tel un puma nous ronge.
Corolle
Extrait
Je manipule les soleils
Pour en tresser une couronne
Un vaste flamboiement vermeil
De son charisme m’environne.
À la cime du noir sapin
Un oiseau vigilant surveille
Les malices et les merveilles
Qui pétrissent un nouveau pain.
Baume
Ton baume de flamme et de miel
Peut guérir toutes les blessures.
Le serpent y perd ses morsures,
Ton baume de flamme et de miel.
Sous le baiser providentiel
La profondeur du coeur s’azure
Ton baume de flamme et de miel
Peut fermer toutes les blessures.
Rossignol de Chine
Extrait
Le rossignol des princesses de Chine
Chante toujours quand le soleil se meurt
Il chante encor quand la lune décline ;
Et quand l’aurore éveille les rumeurs.
Le rossignol des princesses de Chine
Chante l’amour, le rêve et le bonheur.
Semence
Extrait
La vérité doit être dite
Elle doit être répétée.
Dieu même à parler nous invite
Malgré le sort de Prométhée.
Si sur ton front la foudre éclate,
Brave la colère du ciel.
Que l’on te haïsse ou te flatte
Sois le témoin de l’essentiel.
Ailleurs
Extrait
Le rêve de Dieu est triste.
Sous les cieux rien ne subsiste,
Ni l’amour ni l’amitié.
Tout s’efface dans l’écume
Et la Sibylle de Cumes
Verse des pleurs de pitié.
Les errants
Extrait
Les malheureux qui errent, maudits par les Dieux,
Aux confins du désert de soufre,
Lèvent leurs yeux vers les étoiles
Ce diadème immortel qui couronne la nuit…
Chant de mai
Extrait
Nous allons dans le soleil,
Millions de femmes, millions d’hommes,
Nous allons dans le soleil
Et vers l’avenir vermeil
Nous voulons ressusciter,
Millions d’hommes, millions de femmes,
Nous voulons ressusciter
Le géant Fraternité !
Rossignol
Extrait
Les fougueux réalistes
Sont pauvres en esprit,
Le moindre fabuliste
A beaucoup plus de prix !
Ô femmes hindouistes
Drapez votre sari.
Le Clément
Extrait
Il veut aller
Dans les palais
De chrysoprase
Loin des humains
Par les chemins
Que l’ombre embrase…
Pensée divine
Les âmes délicates éprouvent une honte poignante devant leur bonheur, alors que la souffrance abat ses griffes sur toute la Terre. Sentiment noble et pudique. Mais la Substance comprend la Joie, et nous, étincelles divines, nous vibrons de bonheur, naturellement, au souffle de l’Amour et de la Beauté.
Quand tous les hommes atteindront la Joie parfaite, le but de la planète sera réalisé.
Pensée divine
Devant les monstrueux mystères de l’univers, qui vont sans cesse s’agrandissant, et auxquels les nouveaux savants apportent de nouvelles ténèbres, la seule mentalité vraiment logique est la mentalité magique. La raison nous sert à pétrir le monde, non à le connaître.
Pensée divine
La santé est une harmonie triple. Notre plan mental doit chasser le doute par la torche de la certitude intuitive. Notre plan astral doit détruire les passions par le glaive de l’idéal. Notre plan physique doit écarter les maladies par le toucher du végétarisme. Mais le parfait équilibre corporel ne peut se réaliser que par l’union de ces trois ascèses. Un végétarien peut être malade s’il pêche contre la Pureté ou la Vérité.
Pensée divine
Extrait
Les orgueilleux penseurs occidentaux sont scandalisés de rencontrer dans la vieille sagesse orientale la croyance à la Métempsycose.
Quoi ! L’homme, ce roi de la création, redevenir grenouille ou mouche ! Quelle indignité !
Pourtant, que les humains se regardent, sans indulgence, au miroir de la vérité.
Les uns, ne sont ils pas comme des tigres, les autres, bêtes comme des oies, malicieux comme des singes, matériels comme des porcs ?
Pensée divine
Extrait
L’absurde tabou catholique contre les pratiques anticonceptionnelles amènera la mort du monde. Toutes les nations, surtout les primitives, multiplient leurs enfants.
Une marée irrésistible de vivants menace la Terre. L’Asie misérable et hypertrophiée, l’Amérique du Sud, mendiante et monstrueuse, arrivent par vagues au pied du promontoire européen. Quelles ressources faudra t il pour nourrir ce peuplement fou ?
Pensée divine
Extrait
Il y a les idées mortes et les idées vivantes.
Les idées mortes flottent sur le grand courant de la conscience comme des bateaux en papier, fragilités blafardes et tristes qui se disloquent au moindre choc.
Les idées vivantes passent, elles, comme des astres aux rayons créateurs qui illuminent l’esprit – elles viennent parfois aussi comme des déesses nues qui nous mettent en rut.
Pensée divine
La marque irrécusable de la sagesse, c’est qu’elle conduit au bonheur, non pas le plaisir passager des mortels, mais la sérénité profonde, pure, inaltérable, comme le diamant des cieux.
Quand l’homme préfère le glaive des dictateurs à la rose des princes ésotériques, l’heure de la mort sonne lentement. Le cycle de vie se termine et les désintégrations commencent.
Pensée divine
Extrait
Absurdité dangereuse de la croyance aux Peines infernales. De l’autre côté des morts inférieurs qui se croient damnés, n’éprouvent plus aucun scrupules à tourmenter ou à posséder les vivants.
Ainsi augmente la somme des fautes et des souffrances. Il faut patiemment expliquer à ces faux damnés que toutes les âmes seront sauvées, inévitablement.
Pensée divine
Ce monde est le domaine de l’illusion et de la mort.
Les empires disparaissent, les montagnes s’effacent, les étoiles même s’éteignent dans l’espace, et de malheureux naïfs croient à l’éternité du catholicisme !
Pensée divine
Réalisme, masque de Satan. On commence par la description d’un pot de chambre, on continue par la glorification de la peine de mort, on finit par construire des camps de concentration. Le Réalisme va de l’immonde au féroce.