Préface
Quand on relit un recueil de Hugo – n’importe lequel –, on est surpris de son éternelle jeunesse, plus fraîche que les torrents d’écume dans les montagnes. Par contre, si l’on revoit un auteur réaliste – par exemple Jacques Prévert –, on est contraint de respirer une odeur de putréfaction. Pourquoi ce contraste ? C’est que la poésie ne peut vivre que dans l’immense lumière de l’idéal. Comme la mouette, l’albatros et le condor, elle traverse les orages monstrueux et plane dans les hauteurs d’un bleu noir cisaillé d’étoiles.