Ils voulaient respirer enfin, être des hommes
Et du grand arbre Éden, goûter toutes les pommes.
Ils voulaient écouter comme des esprits purs
Le rire du soleil retentir dans l’azur.
Blog François Brousse
Le saphir
Extrait
Rejetons Dieu et le diable
Seul le hasard des atomes
Forge un mal irrémédiable
Sous les formidables dômes.
Le néant et la naissance
Sont un délire bouffon ;
Une stupide inclémence
Emplit l’abîme sans fond.
Dialogue
Extrait
Le formidable éclair de Dieu
Se déverse dans mes prunelles
Et j’entends au paradis bleu
Battre d’immesurables ailes.
Au loin grondent les flots du doute.
Écarte-les avec dédain.
Cantilène
Extrait
Je veux jouir d’une lumière incomparable
Et la verser, cette lumière, à l’univers
Les éons s’aiment dans l’érable
Floréal caresse l’hiver.
Pas d’enfer éternel ! Pas de maux incurables,
L’esprit saisit le corps et rayonne au travers.
Un sculpteur incommensurable
Remodèle tous les pervers.
Ceux qui jettent…
Extrait
Ceux qui jettent le créateur
Pour adorer la créature
N’ont pas du ciel rénovateur
Ressenti la fine structure.
Ils se livrent à l’aventure
Du vieux diablotin menteur
Et n’aspirent pas la senteur
Du diamant qui transfigure.
Après avoir prié…
Après avoir prié le vrai Dieu, nos douleurs
Nous reviennent parées et couronnées de fleurs
Et la sérénité des étoiles descend
Comme une pluie d’été du ciel adolescent.
La plume des azurs connaît bien la syntaxe
L’immortel vient parler à l’infini des axes.
Chemins
Extrait
Toute lumière est une larme
Qui tombe sur les fronts humains.
Le souffle de Dieu nous désarme
Quand nos cœurs pressent ses mains.
Seins de miel, bouches de carmin,
Sceptre d’empereur qui nous charme.
Cela vaut il les bleus chemins
Loin des douleurs et des vacarmes ?
Guernesey
Extrait
J’ai visité à Guernesey
Ta caverne, ô roi des abîmes
J’ai contemplé tes pas intimes,
Sous un ciel d’aurore embrasé.
Les astres ouvraient leurs croisées
Sur les miraculeuses cimes.
Dans les soleils nous nous assîmes,
Nimbés d’une flamme irisée.
Sérénité
Extrait
Dans la sérénité de Dieu,
Vers les immensités altières
Plongeons la tête la première,
Dans la sérénité de Dieu.
Les étoiles, roses trémières,
Parfument le jardin de feu
Comme une princesse en colère.
L’éternité remplit les cieux.
Vox
Extrait
L’humanité qui se lamente
Près du gouffre de l’insondé
N’est qu’une misérable amante
Que Dieu et Satan jouent aux dés.
Le front du songeur est ridé
Il entend l’énigme écumante
Comme une panthère rôder.
La mort le couvre de sa mante.
Dérive
Extrait
Je suis précédé par les haches
Comme un grave consul romain.
Quand il me voit, Typhon se cache
Dieu déroule son parchemin.
Mon souffle efface toute tache
Je suis le sidéral gamin
Dans un soubresaut je m’arrache
Au trop monotone chemin.
Le cri
Extrait
Le Karma peut il s’effacer
Comme buée sur une vitre
Le mal, ce tourbillon glacé
S’enfuira t-il devant l’arbitre ?
Le tome aux sinistres chapitres
Cessera t il de grimacer ?
Je mesure ces questions sombres
Sur les rêveries en décombres
Femme et Dieu
Extrait
La femme qui n’a plus de clarté sur son casque
Est la maîtresse irrésistible des bourrasques.
Ô lumière de Dieu, je t’arrache ton masque.
Le phénix a chassé l’infernale tarasque.
La pythonisse de l’idéal te sourit.
Monte dans le soleil sur l’aile des houris.
L’Inde t’offre en riant le suprême Hari.
Le fruit de l’Absolu dans l’aurore a mûri.
Le réveil
Extrait
La mort n’est qu’un sommeil
Passager
Son voile mensonger
N’empêche pas le grand réveil,
L’éternel nous réclame
Il sauvera notre âme
Dans l’azur délirant
Il attend ses enfants,
L’illusion du monde
Arrêtera ses rondes
Nous entrerons enfin
Dans l’éternel matin.
Maximes
Extrait
Humain, je t’offre ces maximes
Pour conquérir les fières cimes
Jamais ton front ne doit courber
Devant les dogmes d’un abbé,
Ceux qui croient l’enfer éternel.
Deviendront des serpents cruels.
Tous les êtres seront sauvés
Tel est le discours d’Iévé.
Le guide
J’ai pour délivrance
L’honneur de la France,
Je prends le genre humain
Dans ma hautaine main,
Et je porte sa plainte
Dans ma démarche sainte.
Je suis sorti de Dieu
Je retourne au saint lieu.
Variations polyphoniques
Extrait
Le lait brûlant remplit l’amphore d’argent pur
Verse‑moi les trésors de Memphis et d’Assur.
Ô multiplication des baisers dans l’azur !
Le papillon est toujours libre quand il vole
Ce fleuve où l’on se baigne a pour source le pôle.
Exaspérés des fous que hante le péché,
Je suis impatient comme un ours mal léché
Le ciel bleu est l’abîme où s’engloutit mon âme
Dans mes yeux Uranie met son regard de flamme.
Les dieux décapités
Extrait
Quand les dieux ont péché contre le Dieu des mondes,
Le bourreau noir surgit, d’épouvante masqué.
Il brandit l’yatagan des flammes infernales
Tandis que grondent les soleils.
Dans l’infini les dieux coupables s’agenouillent,
Courbant la gloire de leur couronne d’éther.
Leur front se pose sur le billot des ténèbres
Couvert d’un velours étoilé.
conseil
Extrait
Tu piques sur ta toque
Un vaste diamant.
L’éternité s’en moque
Deviens plutôt chaman.
Saisis un élément,
Terre ou flamme baroque,
Ou l’azur véhément,
Ou l’onde au regard glauque.
Le message
Extrait
Quand Dieu montre sa face
Et jette son regard
La galaxie s’efface
Dans le lointain hasard.
Ce n’est qu’une préface
Déjà vient le couguar ;
Quoi que le soleil fasse
Le blé meurt au hangar.